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10/9/09 François Lenglet

Taxe carbone : un impôt imbécile de plus !

Un impôt imbécile chasse l'autre : le gouvernement, ayant supprimé la taxe professionnelle, vient d'inventer la taxe carbone.

Rappelons au contribuable oublieux et étourdi par ses congés estivaux que Michel Rocard a été chargé d'une mission par le président Sarkozy. Cette information d'apparence anodine devrait faire dresser les cheveux sur la tête de tous les Français. Dès que Rocard est à pied d'œuvre, un nouvel impôt est créé. Ou bien un grand emprunt est lancé - ce qui revient peu ou prou au même. Cette fois-ci, notre ancien Premier ministre a donné toute la mesure de sa créativité. Michel-Ange a peint la chapelle Sixtine, Michel Rocard a créé la taxe carbone.

Il s'agit d'un prélèvement qui frappera la consommation d'énergie, l'essence au premier chef. L'objectif est d'orienter les comportements des ménages et des entreprises, pour les inciter à devenir vertueux - ou verts tout court. Les règles du bon sens ordinaire cessent ici d'opérer, car nous entrons en Rocardie. Le produit de la taxe carbone sera rétrocédé aux ménages, grâce à des réductions d'impôt sur le revenu. Le montant restitué variera en fonction du lieu de résidence (pour ne pas pénaliser les ruraux), du niveau de revenu (pour ne pas pénaliser les pauvres), du nombre d'enfants (pour ne pas pénaliser les familles nombreuses)… Et peut-être aussi de l'âge, du niveau d'étude et du tour de poitrine. Ceux qui ne payent pas l'impôt devraient recevoir un chèque du Trésor public. S'il ne s'agissait pas de CO2, le terme d'usine à gaz s'imposerait comme le plus charitable pour caractériser un tel monument.

Incompréhensible, créant des effets d'aubaines, ajoutant une complexité à un système fiscal qui n'en a guère besoin, la taxe carbone risque de surcroît de ne servir à rien. Car une taxe véritablement incitative ne doit pas être compensée. Qu'elle frappe davantage les campagnards est inévitable. Qu'elle frappe davantage les pauvres est regrettable. Mais c'est aussi le cas de la TVA et du prix de la baguette de pain, pour lesquels on ne songe pas à créer de complexes tuyauteries de compensation qui sont autant d'obstacles à la croissance.

François Lenglet

 

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