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De Gaulle s'est trompé : les Français ne sont pas des veaux mais des rats

9/1/04 Claude Reichman
Etes-vous néophilique ou néophobique ? La question est d'importance car elle a une relation étroite avec votre espérance de vie. C'est en tout cas ce que vient de démontrer une étude menée chez le rat par une équipe de chercheurs de Chicago et dont a rendu compte Le Quotidien du Médecin. Ils ont observé que, sur une population de 28 rats, la moitié est néophobique, autrement dit a peur de la nouveauté, tandis que l'autre moitié est néophilique, c'est-à-dire est attirée par cette même nouveauté. D'autre part cette attitude ne varie pas au cours de leur vie. Enfin ceux qui ont peur de la nouveauté meurent plus jeunes que les autres, du fait de la majoration de leurs sécrétions neuroendocrines. Les auteurs de l'étude n'hésitent pas à affirmer que " cette expérience pourrait, si elle était menée chez l'homme, montrer des résultats assez similaires qui expliqueraient le lien entre longévité et mode de vie ".

La répartition par moitié entre peureux et audacieux a-t-elle un rapport, par exemple, avec le fait qu'une grosse moitié des Français est de droite et une petite de gauche ? Cela paraît évident, la gauche étant hostile à la concurrence et au marché et recherchant, pour s'en préserver, la protection de l'Etat. Une opération qui n'est pas sans efficacité, puisqu'en dépit de leur évidente néophobie, les enseignants, et notamment les instituteurs, ont une longévité supérieure à celle de la moyenne des autres Français. Le drame français tient tout entier au fait que c'est la moitié néophobique de la population qui a pris l'autre moitié en otage en s'assurant l'appui des divers gouvernements successifs depuis trente ans. Ce véritable coup d'Etat n'a pu réussir que parce que les hauts fonctionnaires se sont emparés de tous les leviers de commande politiques et administratifs et que, ne disposant d'aucune légitimité particulière, ils ont tout à craindre de la moitié néophilique du pays. Pour s'en préserver, ils ont contracté avec la classe néophobique " une belle et bonne alliance " dont les termes visent à procurer le plus d'avantages possibles au camp des paresseux et à accabler le plus possible celui des laborieux, ce qui permet le maintien indéfini au pouvoir de la coterie énarchique.

Une société où les envieux sont au pouvoir est une société condamnée

Si les paresseux n'étaient que paresseux, leur capacité de nuisance serait peut-être tolérable. Mais ils sont aussi envieux, car ils ne peuvent supporter l'apparent bonheur que confèrent la liberté et la dignité aux laborieux. C'est pourquoi les avantages dont ils jouissent ne suffisent pas à leur satisfaction. Ils éprouvent un impérieux besoin de voir disparaître ceux qui leur gâchent la vie du seul fait qu'ils existent. C'est la raison pour laquelle s'accumulent contre les laborieux les mesures non seulement prédatrices mais aussi vexatoires que l'administration a pour mission essentielle de mettre en œuvre. On comprend alors qu'il est vain pour les laborieux de plaider leur dossier auprès de leurs maîtres en s'appuyant sur des arguments rationnels ou moraux, économiques ou politiques, grossièrement assénés ou finement ciselés. La réponse sera toujours la même : mépris et servitude. Le seul moyen pour les laborieux de faire prévaloir leurs droits les plus légitimes est de chasser leurs maîtres.

Une société qui ne réprime pas ses envieux afin de les empêcher de nuire est une société gravement menacée. Une société où les envieux sont au pouvoir est une société condamnée. C'est le cas de la France. Si les laborieux ne reprennent pas le pouvoir, notre pays n'a plus le choix qu'entre l'effondrement et la violence anarchique, l'un n'excluant pas l'autre. On comprend également qu'il ne s'agit pas d'une simple lutte politique. Là où l'envie est maintenue à distance par la fermeté des dirigeants politiques de droite, les envieux, s'ils arrivent au pouvoir, restent prudents dans leurs décisions car ils peuvent craindre une réaction vigoureuse de leurs adversaires au cas où ceux-ci estimeraient que l'équilibre est trop gravement rompu en leur défaveur. Dans le cas de la France, la classe politique de droite étant tout entière au service des envieux, ceux-ci ne fixent aucune borne à leurs prétentions et à leurs exactions. Ce qui se joue donc, c'est tout simplement la vie ou la mort de notre pays. C'est la raison pour laquelle on ne peut compter que sur un vaste mouvement populaire pour réduire les envieux à ce qu'ils ne doivent jamais cesser d'être dans une société civilisée : des personnes peu estimées et maintenues en marge des responsabilités.

Le combat contre l'envie est indissociable du combat contre le socialisme, qui n'en est que la formulation doctrinale. Mais il est aussi le combat de l'homme contre la part d'ombre qu'il porte en lui. Le socialisme n'est qu'une régression de l'humanité vers sa condition primitive, quand elle ne vivait qu'en petites meutes à peine différentes des groupes animaux. Le collectivisme était alors le seul moyen d'assurer la survie. Le prôner aujourd'hui, c'est nier des millénaires d'efforts acharnés pour maîtriser l'animalité que chaque être humain porte en lui et pour faire triompher l'esprit de la chair.
Voilà pourquoi la situation de la France est aussi grave. Ce qui s'y joue est à coup sûr un combat de civilisation. On ne comprendrait pas que la partie de la population restée saine d'esprit et moralement digne demeure plus longtemps sans réaction. Ne nous lassons pas de guetter la lueur de l'espérance.

Claude Reichman





 

 

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