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31/7/21 | Claude Reichman |
L’Etat doit cesser de nuire !
Dès qu’elle l’a pu, l’espèce humaine est partie à la conquête du monde. Partie d’Afrique, elle s’est répandue partout. Aujourd’hui, nous connaissons ce qu’on appelle la mondialisation, qui consiste pour l’essentiel à trouver dans les endroits les plus reculés de la planète les produits les plus élaborés de l’industrie moderne. Et à y rencontrer des touristes. La pandémie du coronavirus n’est qu’un épisode de la mondialisation. On ne parvient pas à l’endiguer parce que les hommes circulent partout et ne veulent pas cesser de le faire. Les Etats ferment bien de temps en temps leurs frontières, mais dès qu’ils croient avoir réussi à maîtriser la circulation du virus, ils les rouvrent et le virus se répand à nouveau. L’échec le plus flagrant de l’humanité est de n’avoir pas réussi à se doter d’un outil efficace contre les pandémies. Il y a bien l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais elle n’est qu’un « machin », comme disait le général de Gaulle, et elle est gangrénée par la politique. On se retrouve donc désarmé, ou plus exactement contraint de se battre sur notre propre territoire. Et comme il est impossible d’en interdire durablement l’accès, nous devons mettre au point des méthodes vraiment efficaces de lutte contre le virus. Y sommes-nous parvenus en France ? La réponse est évidemment non. Pourtant nous étions, en théorie, parmi les mieux placés pour y parvenir. Notre pays vit en effet sous la coupe de l’Etat et celui-ci a toujours prétendu être le plus qualifié pour agir dans l’intérêt général. Force est de reconnaître que c’est, en France, une prétention absurde. Où que vous fassiez un pas, dans notre pays, vous rencontrez l’Etat. Même si vous ne sortez pas de chez vous. Il y a toujours une loi ou un règlement que l’Etat peut opposer à votre liberté. Bien entendu c’est toujours dans votre intérêt et pour votre sécurité. Et pourtant l’insécurité ne cesse de croître en France et fait l’objet de tous les débats sur les chaînes d’information et les radios. Nous avons donc un problème. Et même un gros problème. Quand un problème se pose dans une société humaine, on charge quelqu’un ou quelques-uns de le résoudre. En France, on attribue toujours cette mission à l’Etat, c’est-à-dire en fait au gouvernement et à l’administration. Mais dans l’affaire du coronavirus, il y a eu un moment de grande hésitation. On a découvert l’existence d’un professeur de médecine marseillais qui semblait parfaitement qualifié pour mener la lute contre l’épidémie. Cela ne semblait pas créer de difficultés car notre universitaire est fonctionnaire et que son institut est public. Le professeur Raoult était bien l’Etat, mais un Etat un peu particulier car doté d’une mentalité et d’une façon de gérer les problèmes qui le rapprochaient beaucoup du secteur privé. Il avait donc tout pour que le gouvernement le nommât général en chef contre l’épidémie. C’est alors qu’on vit se déchaîner une féroce hostilité des milieux officiels contre l’universitaire marseillais… qui n’en est pas encore revenu. Dans sa dernière intervention sur la chaîne youtube de son institut, il a consacré plus de temps à parler des attaques et des insultes qu’il subit que du variant delta qui sévit actuellement ! Didier Raoult, comme tout Français capable d’agir pour son pays, mesure à son tour la férocité du système étatique. Gare à celui qui marche sur les plates-bandes du monstre. D’un coup de patte, celui-ci peut tuer l’intrus. Raoult n’est pas mort, mais on l’a bien fait taire. Quelle leçon tirer de cette très triste histoire, qui a quand même fait mourir 110 000 Français ? Que la réforme de l’Etat est devenue, dans notre pays, une question de vie ou de mort. Il ne s’agit évidemment pas de réformer l’Etat à la marge, mais de le réduire d’un bon tiers. Ce qui va mettre du monde sur le carreau, mais qui a la nécessité d’une intervention chirurgicale quand le médicament a échoué. Réduit à sa substance vive, l’Etat cessera de nuire et pourra rendre service. C’est tout ce qu’on lui demande. Personne ne peut croire sérieusement qu’on va trouver aujourd’hui des hommes politiques pour faire une telle réforme. On ne les trouvera qu’une fois que le peuple aura agi et mis à bas le système de gouvernement actuel. L’ampleur des manifestations contre le passe sanitaire - mais en fait contre Macron – montre la colère des Français et surtout leur désir de liberté. Il y a bien longtemps qu’en France on n’avait pas manifesté pour la liberté, c’est un signe qui ne trompe pas. Les dés roulent. Quand ils rendront leur verdict, il faudra se rassembler pour construire un monde meilleur. C’est une formule consacrée et galvaudée. Mais elle trace bien la route. Benjamin Constant a dit : « Prions l’autorité de rester dans ses limites. Qu’elle se borne à être juste, nous nous chargerons d’être heureux. » Voilà, l’opposition a un programme ! Claude Reichman
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