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1/7/12 | Claude Reichman |
L’UMP, un
parti inutile et qui va disparaître !
Fillon, Copé et Juppé – en en attendant d’autres – sont candidats à la présidence de l’UMP. Ils pensent que ce poste leur permettra d’être le mieux placé pour accéder à l’Elysée en 2017. Ils ne se demandent pas si l’UMP va pouvoir survivre à son impressionnante série de défaites depuis cinq ans, au terme de laquelle elle a aussi perdu la présidence de la République. Ils ne se demandent pas davantage pourquoi l’UMP a tout perdu. Sans doute ont-ils très peur de la réponse. Celle-ci est très simple : l’UMP ne sert à rien. Il existe en France un parti socialiste qui, même s’il n’est pas complètement débarrassé de ses scories marxistes, est social-démocrate. Il accepte en effet les règles européennes, qui sont celles de l’économie de marché, même s’il fait tout pour les appliquer avec réticence, voire en trichant. L’UMP est née de la fusion du RPR et de l’UDF, c’est-à-dire des gaullistes, des centristes et des libéraux. Les gaullistes n’ont gardé du Général que le choix d’un pouvoir exécutif fort, mais ils ont oublié le patriotisme et le désintéressement personnel. Les centristes n’ont jamais su où se situe le centre puisqu’ils sont sociologiquement à droite et sont élus par celle-ci. Les libéraux ont toujours tout accepté de la social-démocratie, illustrant l’adage fameux qui veut que « quand on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit ». Jusqu’à l’éclatement de la crise mondiale en 2008, il y avait encore « du grain à moudre » en France, même si l’on achetait le grain à crédit. L’UMP pouvait apparaître comme meilleur gestionnaire du système, étant un peu moins dépensière que le concurrent socialiste. Mais à présent que les caisses sont tragiquement vides, l’UMP aurait dû retrouver la fonction fondamentale de tout parti de droite : les remplir. Elle en est structurellement incapable, ayant adopté comme raison d’être le maintien du couple prélèvements-redistribution qui régit l’économie du pays depuis que, sous Giscard, les prélèvements obligatoires ont dépassé le taux de 40 % qui, selon ses propres dires, signait le passage au socialisme. Il devenait donc inévitable, en vertu du principe qui veut qu’on préfère l’original à la copie, que le parti socialiste s’emparât de tous les leviers de commande du pays. Le phénomène a en outre été accéléré par l’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy, dont le comportement extravagant au regard tant de la bienséance que de l’art de gouverner, a eu le même effet qu’une piqûre d’insecte sur un terrain allergique et déclenché une sorte d’urticaire géant qui n’a fait qu’augmenter le rejet du pouvoir par le peuple. Le parti socialiste occupant tout l’espace de la social-démocratie, l’UMP ne pourrait survivre qu’en devenant un grand parti libéral-conservateur, comme il en existe dans toutes les grandes démocraties modernes, qui leur ont presque partout confié le pouvoir. Mais comme on ne fait pas des chiens avec des chats, l’UMP, où d’ailleurs personne ne se réclame d’un tel choix politique, n’a plus de raison d’exister et va donc disparaître. A sa place doit se constituer ce grand parti libéral-conservateur qui n’existe pas en France et qu’il faut d’urgence porter sur les fonds baptismaux. C’est du peuple qu’il doit surgir, car l’expérience prouve que face à la trahison des élites, il n’est d’autre recours que le peuple. Cette nouvelle et indispensable opposition que nous appelons de nos vœux pourrait tout simplement s’appeler « La Nouvelle Opposition ». Nous en lançons aujourd’hui l’idée. Il dépend de chacun de vous qu’elle prospère. Claude Reichman
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