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5/6/21 Claude Reichman
     
          Macron est marxiste tendance Groucho !

Imaginez cette nouvelle à la une de tous les médias : « Macron interdit de radio et de télévision jusqu’à la fin de son mandat ! » A peu de choses près, c’est ce qui est arrivé à Donald Trump sur Facebook. Et le réseau américain vient de confirmer cette interdiction pour une durée de deux ans.

Bien entendu, Facebook n’est qu’un média parmi les autres et Trump peut s’exprimer tout à loisir ailleurs. Mais il est tout de même extraordinaire qu’un média américain ait osé interdire le président des Etats-Unis.

Certains ne manqueront pas de vanter la liberté de la presse outre-Atlantique qui lui permet de s’opposer frontalement au pouvoir, d’autres mettront en cause la légitimité d’un réseau social face à celle de l’élu de la nation. Au-delà de ce très intéressant débat, s’en profile un autre, encore plus important, qui concerne le motif de cette interdiction : Facebook reproche à Donald Trump d’avoir diffusé des fausses nouvelles, des « fake news » comme on doit le dire aujourd’hui pour ne pas passer pour un plouc.

Le problème de l’information est devenu vital pour les démocraties. Aucun régime politique ne peut durablement subsister dans un climat de censure et de désinformation. Or on constate partout dans le monde une volonté des Etats de tromper l’opinion. Celle de leur pays et celle du monde. Ce n’est certes pas nouveau, et chacun peut citer, dans le passé, des mensonges qui ont provoqué des tueries et des guerres. Mais l’époque actuelle est celle des médias de masse, avec par conséquent le risque des mensonges de masse.

Ce risque, disons-le franchement, est parfaitement avéré en France. Il n’existe dans notre pays pas un seul journal, une seule radio, une seule chaîne de télévision à qui on puisse vraiment faire confiance. Et de ce fait la démocratie chez nous tremble sur ses bases tandis que se développe un climat de guerre civile.

Certains médias inspirent un peu plus de confiance que les autres, mais une observation attentive démontre que même chez ceux-là l’honnêteté intellectuelle présente de graves défauts et que la sélection de leurs invités relève de la censure et non du véritable débat.

Prenons un exemple particulièrement instructif, celui qui concerne la retraite. La France s’est dotée d’un régime par répartition, qui fait dépendre les pensions non pas d’un capital accumulé, mais d’un abondement instantané. C’est ce que les tenants de ce système appellent « la solidarité entre les générations » sans craindre l’indignation des victimes du système, à savoir les actifs actuels, qui paient un lourd tribut aux nombreux retraités sans pouvoir espérer toucher un jour une pension. La raison est fort simple : il n’y a actuellement que 1,4 cotisant pour un retraité, et on se dirige allègrement vers une égalité parfaite (un pour un) qui signera la mort définitive des pensions en France, après trois quarts de siècle d’existence de ce système.

Disons-le tout net : il ne s’agit pas d’une crise mais d’une catastrophe. Que vont devenir nos 16 millions de retraités, quand ils constateront à l’examen de leur compte bancaire que leur pension n’a pas été payée et que leur caisse de retraite ne répondra plus au téléphone ? Ils pourront toujours appeler un cousin fonctionnaire retraité qui les rassurera en leur disant que sa pension à lui a bien été versée, ce qui voudra seulement dire que l’Etat (qui paie la pension des fonctionnaires, lesquels n’ont pas de caisse de retraite) n’est pas encore en faillite !

M. Macron est allé se promener dans le Lot ces derniers jours et a parlé d’abondance, comme d’habitude, pour ne pas dire grand-chose, comme d’habitude. Concernant la réforme des retraites, il a dit quelle ne se ferait pas avant la fin de son mandat, puis qu’il n’était pas exclu qu’elle se fasse. Ce qui n’a aucune importance puisque cette réforme (déjà votée par l’Assemblée nationale) n’apporte aucun remède à la catastrophe et qu’elle se borne à piller les réserves des quelques caisses qui en ont.

Toute personne ayant lu ou entendu dans les médias des réflexions intéressantes à ce sujet est priée de se signaler aux autorités afin d’être placée sous surveillance pour dissidence. De même toute personne ayant lu ou entendu dans les médias un débat auquel participait au moins une personne alertant l’opinion sur le véritable état des retraites est priée de se constituer prisonnière dans la gendarmerie la plus proche afin d’être emprisonnée d’urgence pour détention d’informations confidentielles.

Donc, pour nous résumer, il faut interdire à M. Macron de s’exprimer dans les médias jusqu’à la fin de son mandat afin de ne pas perturber l’opinion de ses déclarations intempestives et fausses. Concernant la personne qui va avoir à prendre cette décision, nous suggérons la stratégie de la plume lancée en l’air. Celui sur qui elle se posera sera l’heureux élu. Mais comme les soldats de Mussolini, tout le monde soufflera vers le ciel et la plume ne se posera sur personne. Le hasard ayant parlé, la catastrophe pourra poursuivre son cours majestueux dans une France apaisée et heureuse. « Pourquoi me soucier des générations futures, disait Groucho Marx, ont-elles jamais fait quelque chose pour moi ? »

Claude Reichman




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