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12/6/17 Claude Reichman
     
Macron : ce n’est pas un triomphe, mais un désastre

Les candidats se réclamant du président de la République ont perdu 1,2 million de voix par rapport au score de ce dernier au premier tour de l’élection présidentielle. Les médias avaient pourtant proclamé que M. Macron avait parfaitement réussi son installation dans ses fonctions. Encore deux ou trois réussites comme celle-là, et le président ne sera plus soutenu par personne, ce qui en démocratie est très gênant et n’est possible qu’en dictature. C’est probablement à une telle situation que correspond l’adjectif « jupitérien » que le nouvel hôte de l’Elysée veut accoler à sa présidence.

Moins d’un Français sur deux a voté à ce premier tour. Pourquoi ? Parce que nos compatriotes n’ont confiance ni en M. Macron, ni en ceux qui s’y opposent. Pour ce qui est de M. Macron, son programme ne repose que sur une idée : prendre de l’argent aux retraités aisés et redonner un peu de pouvoir d’achat aux salariés du bas de l’échelle en supprimant leurs cotisations sociales personnelles. Le reste de ses idées appartient à l’incantation et pas à la politique.

Cette situation est éminemment dangereuse pour la démocratie. Plus de la moitié des citoyens ne se reconnaît plus dans un régime qui ne leur permet pas de vivre dignement et d’espérer améliorer leur situation par leurs efforts. Au premier coup de tabac, le désintérêt et la résignation qu’ils ont exprimés en s’abstenant se transformera en fureur, et M. Macron n’aura plus qu’à s’enfuir.

Les deux partis qui ont dominé la Ve République jusqu’à maintenant sont morts pour la même raison que celle qui menace M. Macron. Ces formations ont géré le socialo-communisme qui règne sans partage sur la France depuis 1945, alors même que l’évolution économique mondiale rend impossible le maintien d’un tel système. Les pays qui réussissent ont su limiter leurs prélèvements obligatoires à environ un tiers de la richesse produite. La France approche des deux tiers. Cherchez l’erreur !

Bien entendu, c’est le système social français qui est responsable de cette situation, qui s’apparente à une prolifération cancéreuse. Et celle-ci atteint non seulement l’économie, mais aussi – et peut-être surtout – les mentalités. A force d’être assistés, les Français sont devenus incapables de prendre leur destin en main et de changer ce qui doit l’être dans leur pays. Ils en sont réduits à prendre un bateleur pour un sauveur. Ce genre d’expérience finit toujours mal.

La nature ayant horreur du vide, de nouvelles formations politiques vont émerger sur les décombres des précédentes. Celle que nous appelons de nos vœux doit être libérale et conservatrice. Libérale, parce que la liberté et l’état de droit qui sont consubstantiels au libéralisme garantissent le mieux le progrès économique et social. Conservatrice, parce que notre société est en grand danger et que nous devons savoir la protéger en recourant aux principes qui lui ont permis de ne pas sombrer au fil des générations.

Le maître mot de la nouvelle politique doit être la liberté de la protection sociale. En redonnant la maîtrise de cette dernière aux salariés et indépendants de notre pays, on redonnera vie à la citoyenneté, qui ne peut exister que lorsque l’individu reste maître de la plus grande partie de ce qu’il gagne.

Le moyen existe : les lois françaises, issues des directives européennes de 1992, permettent cette liberté. Il suffit de les appliquer. Nous avons dû lutter avec acharnement à cette fin. Le moment est venu de donner l’assaut final. Que chacun s’y prépare !

Claude Reichman



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