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8/2/10 | Malika Sorel |
La Bérézina de la France ! La France va bien. Elle va même très bien ! Ses perspectives de croissance, liées à son entrée dans la société de la connaissance, sont époustouflantes. La démocratisation de l’enseignement s’est en effet révélée réelle, et non factice. La confiance entre les politiques et les citoyens a été pleinement restaurée car les Français ont pu voir, dans leur vie quotidienne, la traduction concrète de la compétence et de l’esprit visionnaire de leur classe dirigeante. Le niveau de confiance est tel que les Français se sont remis à faire des enfants, y compris les femmes diplômées de l’enseignement supérieur (une sur cinq n’enfantait pas). La France va si bien que ses ministres se sont retrouvés en situation de se « rouler les pouces ». Il était donc naturel de veiller à leur trouver d’urgence de nouvelles occupations, afin que leur science infuse soit pleinement mise au service des Français. C’est pour cette raison qu’une majorité d’entre eux se sont engagés dans les élections régionales. Il eût été véritablement criminel de priver nos régions de leurs compétences, alors qu’ils possèdent de surcroît la capacité de se démultiplier. Dans la catégorie « surdoués du service de l’intérêt général », nous retrouvons : Benoist Apparu, secrétaire d’État au Logement, adjoint au maire de Châlons-en-Champagne, vice-président de l’agglomération de Châlons-en-Champagne ; Nora Berra, secrétaire d’État aux Aînés, conseillère municipale de Lyon ; Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports, président du Conseil général de Charente-Maritime ; Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, maire de Chaumont, porte-parole du gouvernement ; Xavier Darcos, ministre du Travail ; Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants, maire de Toulon, président de la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée ; Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur ; Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’Écologie ; Alain Joyandet, secrétaire d’État à la Coopération, maire de Vesoul ; Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Économie numérique, maire de Longjumeau ; Valérie Létard, secrétaire d’État en charge des Technologies vertes et des négociations sur le climat, présidente de la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, première adjointe au maire de Valenciennes ; Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, conseiller municipal d’Évreux ; Alain Marleix, secrétaire d’État aux Collectivités ; Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille ; Hervé Morin, ministre de la Défense, maire d’Épaignes, président de la communauté de communes du canton de Cormeilles ; Hervé Novelli, secrétaire d’État au Commerce, maire de Richelieu en 2008, conseiller régional d’Indre-et-Loire ; Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur ; Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l’Outre-mer ; Henri de Raincourt, ministre chargé des Relations avec le Parlement ; Rama Yade, secrétaire d’État aux Sports, conseillère municipale de Colombes. Cette liste des responsabilités qu’ils sont censés assumer est probablement incomplète. La situation n’est pas nouvelle puisque, comme le rappelle Le Figaro, la moitié des membres du gouvernement étaient déjà activement engagés dans les élections régionales de 2004. D’aucuns pourraient penser que ce grave problème du cumul des fonctions, véritable cancer qui ronge notre démocratie, ne concerne en rien la réflexion que je mène autour du problème de l’intégration, et pourtant ! Je vérifie en effet, chaque jour davantage, la justesse de ce que j’avais écrit à ce sujet dans Le puzzle de l’intégration :
Malika Sorel
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