www.claudereichman.com |
A la une |
9/4/09 | Bernard Martoïa |
La
France premier enfer fiscal du monde ! « Zut alors ! » C’est sous ce titre de dérision que le journaliste Jack Anderson du magazine Forbes a décerné à la France le premier rang des enfers fiscaux pour l’année 2009. Sans surprise, notre pays conserve sa première place de cancre en matière de fiscalité et de réforme. La liste concoctée par le magazine américain porte en effet le nom de Misery & Reform index. Mieux encore, les énarques de Bercy accroissent inlassablement la pression fiscale. Dans le classement 2008 (1), la France avait un taux de pression fiscale globale de 166,8 %. Il est passé à 167,9 % en 2009. Pourtant le déficit budgétaire ne cesse de se creuser. La courbe de Laffer n’interpelle ni nos journalistes ni nos élus puisqu’ils en sont à réclamer la suppression du bouclier fiscal pour résorber les trous béants de la sécurité sociale et de l’Etat. Anderson a mis en évidence la dichotomie entre le discours et les actes du président de la République. « Qui a dit récemment : “ Je n’ai pas été élu pour augmenter les taxes ? ” Cette proclamation rassurante émane du chef de l’Etat qui est le perdant éternel de notre enquête annuelle sur le fardeau fiscal : le président de la France, Nicolas Sarkozy. Apparemment, le parlement français ne l’a pas écouté puis qu’il a augmenté de 1,1 % les taxes en 2009. » Rappelons la composition de l’index de misère pour établir des comparaisons d’une année à l’autre. Il prend les taux marginaux les plus élevés pour cinq types d’impôts et dans l’ordre suivant : sociétés, revenu des personnes physiques, fortune, sécurité sociale (employeur et assuré) et TVA. Pour le champion toutes catégories de l’année 2008, on ajoute : 34,4 % + 51 % + 1,8 % + (45 % + 15 %) + 19,6 % = 166,8 % Pour le même champion de l’année 2009, on ajoute : 34,4 % + 52,1 % + 1,8 % + (45 % + 15 %) + 19,6 % = 167,9 % . La pression fiscale est restée stable pour quatre types d’imposition sur cinq. L’Etat a « seulement » accru de 1,1 % la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu. Les particuliers assujettis apprécieront le « seulement » en question… Que faire pour éviter la banqueroute de l’Etat français ? Ce n’est évidemment pas en taxant davantage mais en abaissant conjointement et drastiquement les taxes et les dépenses des administrations publiques que nous pourrons nous désendetter rapidement. Le magazine américain est la propriété de Steve Forbes. Il fut candidat à l’élection présidentielle de 1996. Il dépensa la bagatelle de quarante millions de dollars pour sa propre campagne qui était axée sur une seule proposition : flat tax de 17 % pour tous les revenus des contribuables américains. Pour une meilleure compréhension de cette imposition uniforme, reportez vous à mes archives (2) Réduire de 10 % par an notre pression fiscale n’est pas impossible. Les Pays-Bas viennent de le réaliser en 2009. Leur index est tombé de 157 % à 146,5 %. Mais les parlementaires hollandais ont la chance de ne pas avoir d’énarques qui bloquent leurs réformes audacieuses... Parions que l’énarque de service va demander au magazine Forbes d’insérer un communiqué dans lequel il vantera, sans surprise, l’attractivité de notre pays pour les investisseurs étrangers. Que ce droit de réplique soit exercé n’apportera rien au débat. Les uns sont persuadés qu’il faut surtaxer les « riches », les autres que cela ne peut conduire qu’à la paupérisation de l’ensemble de la population française. La chasse démente aux paradis fiscaux avant la réunion du G20, la séquestration des patrons pour empêcher la fermeture d’usines, la montée inexorable du nouveau parti anticapitaliste et de ses épigones en Guadeloupe sont autant de signes funestes qui ne sauraient être effacés par un droit de réponse dans un magazine à la renommée internationale. Bernard Martoïa (1) Archives : lundi 5 mai 2008 : Les enfers fiscaux : la France
championne du monde !
|