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1/3/15 Bernard Martoïa
     
La fin du monopole de la sécurité sociale va se jouer            comme dans une pièce de Shakespeare !

Le 28 janvier 2014, l’Agence France Presse annonça que Peter Hartz, le petit père de la réforme du travail en Allemagne, avait été reçu « à sa demande » par l’Elysée. En fait, cette information avait été divulguée dans le Saarbrücker Zeitung, mais d’une toute autre manière. C’était l’Elysée qui était demandeur d’un entretien avec l’expert numéro un du travail et non pas l’inverse. Compte tenu du charivari provoqué par cette visite en catimini, l’ancien conseiller politique du président Hollande, Aquilino Morelle, s’empressa de demander au directeur de l’AFP de publier un communiqué sous un angle plus favorable à la France.

Un an après cette visite embarrassante, force est de constater que le gouvernement socialiste est en train d’adopter la potion libérale de son puissant voisin. La flexibilité du marché du travail a été glissée subrepticement dans la loi fourre-tout de Macron pour ne pas affoler les «travailleurs» et leurs syndicats marxistes.

La libéralisation de la protection sociale s’effectue discrètement à travers les jurisprudences éparses de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et des cours françaises. Dans l’arrêt 623 /2013 «Ministre des Finances contre Gérard de Ruyter», dont la décision vient d’être rendue le 26 février 2015, la CJUE condamne la France pour ses deux contributions sociales CSG et CDRS destinées à renflouer le tonneau des danaïdes de la sécurité sociale. Dans cette affaire, le requérant de nationalité hollandaise contestait ces deux taxes prélevées sur les revenus de son patrimoine constitué de rentes-viagères conclues aux Pays-Bas. Une fois encore, la CJUE a invoqué la libre circulation des travailleurs et la liberté d’établissement.

L’Acte Unique européen du 28 février 1986 instaura un marché unique en Europe. Bien que les libéraux fêtent aujourd’hui le vingt-neuvième anniversaire de ce traité historique, les politiciens français jurent à l’unisson qu’il ne concerne pas la protection sociale. « Comment ce mensonge d’Etat a-t-il pu durer aussi longtemps en France ? », se demanderont avec curiosité les historiens qui se pencheront sur ce dossier. Ils découvriront qu’un homme particulièrement tenace, Claude Reichman, a mené seul le combat contre tout l’establishment pendant vingt ans avant d’être rejoint par une cohorte de contribuables qui n’en peuvent plus d’être tondus. Entre temps, des milliers d’entreprises ont fait faillite en provoquant parfois le suicide de leurs chefs.

Le socialisme ne génère que le mensonge et la misère.

La chaîne Histoire diffuse en ce moment un intéressant reportage sur la grande famine en Chine provoquée par le « grand bond en avant » du Timonier Mao Tse Toung. Sous ce vocable lyrique se cache un autre très grand mensonge de l’histoire. 55 millions de paysans sont morts de faim à cause de l’industrialisation forcée des campagnes. Cela représente plus de victimes que la Seconde Guerre mondiale ! Pour la clique du parti communiste chinois, il s’agissait de créer ex-nihilo une sidérurgie, quel qu’en soit le prix à payer pour le peuple chinois. On confisqua aux paysans leurs marmites pour en faire des canons. Ainsi, des petits fourneaux fourmillèrent dans les campagnes en produisant un acier de très mauvaise qualité. Qu’importe le résultat ! Il s’agissait d’appliquer à la lettre le plan quinquennal du socialisme triomphant. Le grand intérêt de ce reportage est que la parole se libère en Chine. Un ancien cadre du parti communiste a déclaré qu’un peuple refoulant son histoire n’a pas d’avenir.

La mort annoncée de la sécurité sociale

On retrouve le même aveuglement dans la classe politique française. La vérité va finir par éclater un jour qui se rapproche dangereusement pour elle. Le 23 mars prochain pourrait être cette date fatidique, avec le délibéré de la Cour d’appel de Limoges au sujet du vide juridique du RSI, également constaté par le tribunal de grande instance de Nice déboutant le RSI dans une affaire l’opposant au MLPS. Le RSI est-il une mutuelle ou non ? S’il ne l’est pas, il n’a aucun statut et doit être dissous. S’il l’est, il est mis en concurrence dans le cadre du marché unique.

«To be or not to be...» Le prince Hamlet contemple son suicide dans la pièce de William Shakespeare. Cette pièce se rejoue en ce mois de mars avec le RSI et la fin du monopole de la sécurité sociale qui n’existe plus depuis 29 ans. Qui aurait pu imaginer une fin aussi théâtrale que celle-ci ? Pierre Laroque, le petit père du peuple français, fondateur de la sécurité sociale, va se retourner dans sa tombe en apprenant la nouvelle.

Bernard Martoïa
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