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10/4/10 | Bernard Martoïa |
Quand on ne veut pas voir par lâcheté ! «Un gouvernement, qui est assez grand pour vous donner tout ce que vous voulez, l’est aussi pour tout vous prendre ! », clamait le candidat conservateur Barry Goldwater lors de la campagne présidentielle américaine de 1964. Il aura fallu attendre quarante-quatre ans pour que les Américains se réveillent. L’élection de Barack Hussein Obama, le 4 novembre 2008, a été un électrochoc salutaire. A onze heures du soir, le premier président noir et socialiste des États-Unis monta sur l’estrade de Grant Park à Chicago. Devant une foule évaluée à un quart de million de fidèles, il déclara : « Le changement est arrivé en Amérique ! » A une soixantaine de kilomètres de Chicago, Janelle Nagy regardait, enfouie sous la couette, la retransmission télévisée. Comme un enfant effrayé par le récit du conte du chaperon rouge et du loup, elle dit à son mari en s’agrippant à son bras : « Obama dit qu’il veut changer fondamentalement l’Amérique mais je ne le veux pas. J’aime l’Amérique telle qu’elle est. » (1) Cette réaction épidermique illustre le profond malaise qui règne en Amérique depuis l’élection de Barack Hussein Obama. J’insiste à l’appeler par son deuxième prénom qui traduit toute l’ambiguïté de cette élection surprenante. Le candidat démocrate a réalisé la prouesse de se faire élire par le peuple américain qui a haï, cinq ans auparavant, l’ancien dictateur Saddam Hussein. Il fallait le faire ! Dans Mein Kampf (2), Adolf Hitler avait raison d’écrire que le peuple oublie tout rapidement. C’est pourquoi la propagande est vitale pour se faire élire dans n’importe quelle démocratie. 1) Quand on ne veut pas savoir par paresse intellectuelle! Mein Kampf a été longtemps interdit de diffusion après la guerre alors qu’il aurait dû être lu par tout le personnel politique de l’entre-deux-guerres. On est toujours en retard d’une guerre en France… Interdit de traduction par son auteur, et surtout en France qui était considérée l’ennemi numéro un du chef du parti ouvrier allemand national-socialiste (NSDAP), le livre fut néanmoins traduit en français en 1933, neuf ans après sa publication en Allemagne. En préface de la version française, le maréchal Lyautey écrivait : « Tout Français doit lire ce livre. » Par charité, il aurait pu ajouter : « Tout juif… » Hitler était tout ce que l’on voudra sauf un imbécile. Il exprimait crûment le fond de sa pensée dans un style impeccable. Il n’énonçait pas la « solution finale (die Endlösung), qui ne sera entérinée que dix-huit ans plus tard, lors de la conférence de Wannsee, à laquelle il n’assista pas, et qui fut organisée par Heinrich Himmler, le chef de la Geheime Staatspolizei, plus connue du public sous son acronyme de Gestapo, et qui était la police secrète d’État. En revanche, dans le dernier chapitre du tome deux (1), Hitler affichait son intention d’envahir les territoires à l’Est de la rivière Oder, afin de procurer un espace vital (Lebensraum) au peuple aryen en pleine expansion démographique. Il est surprenant qu’un esprit aussi aiguisé que celui du paranoïaque Joseph Staline se soit laissé surprendre par l’opération Barbarossa, le nom de code donné par Hitler à l’invasion de l’Union soviétique. Comme beaucoup de gens, Staline se refusait à envisager l’inéluctable. 2) Quand on ne veut pas voir par lâcheté ! Nous pouvons dire, à peu près la même chose, à l’égard des dirigeants actuels ou de l’opinion publique face au danger mortel que fait peser le monde musulman sur notre civilisation chrétienne crépusculaire. Si tous les musulmans ne sont pas des terroristes, tous les attentats perpétrés sont le fait de musulmans. On se berce d’illusions en entretenant une subtile distinction entre islam et islamisme. Après l’attentat du 11 septembre 2001, j’ai pris la peine de lire le Coran dans son intégralité. Combien s’en sont-ils donné la peine au lieu d’avaler, quotidiennement, la becquée tiédasse du journal télévisé ? Hitler, encore lui, disait que les intellectuels ne l’intéressaient pas car ils ne représentent qu’une infime minorité de la population. Ils peuvent tartiner des pages si cela leur fait plaisir. Cela n’a aucune influence sur le résultat des élections. Ils ne seront lus que d’une frange de la population. Seule la voix d’un chef charismatique ou fanatique comme celle du Führer peut entraîner la masse. Alors que la conquête de l’Europe est claironnée sur les ondes en Orient, l’Occident a choisi la voie suicidaire de l’autisme, lequel est entretenu par des élites couardes et par l’hypocrisie de l’idéologie du politiquement correct. En parodiant la phrase de Jean Giono, citoyen de ma ville natale de Manosque, on pourrait résumer le choix des Européens par la formule suivante : « Plutôt être un esclave vivant qu’un chrétien mort ! » Trop conservateur à leur goût, le pape est vilipendé par les journalistes français. Mais aucun d’entre eux ne se permettrait d’émettre une critique envers un chef religieux musulman. Leur haine est à la hauteur de leur lâcheté criminelle. C’est l’esprit munichois à la puissance dix ! 3) Le sort n’est jamais tendre envers les paresseux ou les traîtres Le peuple d’Abraham, qui s’était détourné de l’Eternel et de ses lois, se vit infliger une lourde peine. Sous le règne de Sédécias, le dernier roi de Juda, il fut condamné à l’exil et à l’esclavage à Babylone. L’Eternel n’était pas tendre envers son peuple qui s’était détourné de lui en adorant les divinités des étrangers. La lecture de l’Ancien Testament est une clé pour comprendre la situation actuelle en Europe. Pour les francs-maçons qui régentent l’État français (3), il leur est conseillé de se pencher sur l’empire romain au quatrième siècle après Jésus Christ. (4) 4) Il faut se garder de faire des comparaisons déraisonnables Un mois après la prise de fonction officielle du premier président noir des États-Unis, une dizaine d’individus arboraient, dans les rues de Washington, un portrait d’Obama grimé avec une moustache taillée droite. Ils arguaient qu’il était l’égal d’Hitler avec sa réforme de la santé qui accordait aux médecins droit de vie ou de mort sur les patients, comme sous le régime national-socialiste. Ces extrémistes firent un tort considérable au naissant Tea Party. La suite au prochain épisode. Bernard Martoïa (1) « Brewing tensions between the Tea Party and the GOP », de Nick Carey (18 mars 2010, Agence Reuters). (2) « Mein Kampf », d’Adolf Hitler (1924). (3) « Un État dans l’État », de Sophie Coignard (2009). (4) « Le Jour des Barbares », d’Alessandro Barbero (2006).
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