www.claudereichman.com |
A la une |
23/6/13 | Bernard Martoïa |
Le capitaine du
Titanic a sa place réservée dans un canot de sauvetage ! Elisa Detrez, une Française de 28 ans, a gagné le meilleur emploi du monde : ranger (garde de parc national) dans l’Etat du Queensland. Il y avait 330 000 candidats à travers le monde pour ces six emplois grassement payés (100 000 dollars australiens pour six mois de vacances dans un magnifique parc naturel). Cette opération lancée en 1999 est une formidable publicité pour le continent australien. C’est la preuve que des jeunes Français peuvent décrocher le gros lot à la condition de prendre le risque de se soumettre à la concurrence. Un quart des diplômés des écoles de commerce en France partiraient à l’étranger. Le signal d’alarme a été lancé par les directeurs de ces écoles. Cela prouve que la qualité de leurs diplômes est reconnue internationalement, avec son corollaire : la sélection des étudiants, dont ne veulent point entendre parler les syndicats de l’Education nationale. Cela prouve aussi que les cerveaux ne veulent plus rester dans un pays archaïque. Le syndrome du baccalauréat Non satisfait du taux de réussite au baccalauréat de l’an dernier dans quelques villes rebelles, le ministère jacobin de l’Education nationale a enjoint les « chouans » à surnoter les candidats pour qu’ils atteignent le quota national qui est toujours revu à la hausse chaque année. Selon une étude de Jean-Claude Chesnais du CNRS, il y avait environ 1% de bacheliers dans la population française en 1900. En 1958, l’année de l’instauration de notre cinquième république, le nombre des bacheliers était égal à 8%. Cela représentait une hausse annuelle infime de 0,12%. Ce qui prouve que le baccalauréat était vraiment sélectif. En 1968, une année funeste pour le destin de notre pays, leur nombre grimpa à 18% avant de retomber très provisoirement à 16% l’année suivante. Puis la courbe est devenue parabolique pour atteindre 72% en 2011. A moins d’un sursaut de lucidité de ce ministère jacobin, il y aura 99,99% de bacheliers en France d’ici 2030. Ainsi une génération d’analphabètes décrochera, sans difficulté, le baccalauréat et viendra encombrer les premiers cycles des universités où ils n’ont pas leur place. Cette falsification digne de l’ère soviétique a le mérite de minorer le taux réel du chômage des jeunes. Pour autant, peut-on affirmer que la compétitivité de la France était inférieure en 1900 lorsqu’il n’y avait qu’un 1% de bacheliers dans la population française ? C’est tout le contraire. Le franc était une monnaie forte et la France était la vitrine du monde avec son exposition universelle. La mauvaise solution des emplois « d’avenir » Pour faire baisser le chômage chronique des jeunes non qualifiés, tous les gouvernements ont tenté la même chose sous des appellations différentes pour tromper l’électeur : donner une prime fictive aux employeurs à travers un abaissement des charges sociales pour caser des gens dont la productivité reste très inférieure au salaire brut. Interrogé par le journal Les Nouvelles des Yvelines, un patron a donné la raison pour laquelle il a cédé à l’incantation du fonctionnaire recruté pour placer une jeune fille de 16 ans : «Cette prime va me permettre de payer les contraventions de mes véhicules.» Sa confession a le mérite de signaler le problème auquel ce patron d’une petite entreprise de travaux publics est confronté quotidiennement dans l’exercice de sa profession. Elle montre aussi le dévoiement et l’inutilité des mesures visant à embaucher des jeunes non qualifiés. Cela nous ramène invariablement à la leçon d’économie de Frédéric Bastiat (adulé en Amérique et maudit dans son pays) qui est intitulée : « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. » Le gouvernement s’en tient à ce qui est visible (placement de la jeune fille et recrutement d’un fonctionnaire pour la caser), tandis que le bon économiste tient compte de l’effet qu’on ne veut pas voir (les deux emplois parasites payés par le contribuable). Le volontarisme du gouvernement socialiste trouve ses limites puisque sur le quota des 100 000 emplois fictifs qu’il s’est fixé d’atteindre cette année, 20 000 contrats ont été signés au premier semestre. Si tous les patrons qui bénéficient d’une réduction des charges sociales avaient l’honnêteté de dire à quoi sert l’argent du contribuable, il y a longtemps que ces contrats bidon auraient cessé d’être proposés en guise de cure au chômage chronique des jeunes. Il existe pourtant une solution simple et sans frais pour le contribuable
d’embaucher ces jeunes non qualifiés : supprimer le SMIC que j’ai récemment
rebaptisé « salaire maximum de décroissance économique », supprimer le
monopole de la sécurité sociale pour abaisser les charges sociales, Le diplôme est le sésame des Français pantouflards Un diplôme n’est qu’une quête de rente dans une nation frileuse. Le capitalisme est un laboratoire de risques à prendre dans une économie toujours plus compétitive et mouvante avec son ouverture internationale. Deux milliardaires, Bill Gates et Mark Zuckerberg, préférèrent quitter la prestigieuse université d’Harvard pour fonder leur entreprise quand ils avaient à peine vingt ans ! La France est une nation frileuse. La preuve nous a été donnée par la révélation du patrimoine des membres du gouvernement socialiste bardés de diplômes. Aucun d’entre eux n’a un portefeuille d’actions ! Le capitaine du Titanic sera le premier à monter dans un canot de sauvetage Le président de la République a fait le pari hardi d’inverser la courbe
du chômage d’ici la fin de l’année. Il ne risque absolument rien à répéter
ce genre de contre-vérités alors qu’il a saigné à blanc l’économie par des
taxes démentielles. Comme tous ses camarades de l’ENA qui ont fait une
carrière politique, la pire sanction qu’il encourt (il a 59 ans) s’il
venait, demain, à perdre, son poste de président, serait de retourner très
provisoirement à la Cour des comptes, son administration d’origine, avant de
prendre aussitôt une confortable retraite basée sur ses mandats cumulés au
cours de sa carrière politique auxquels s’ajouterait sa retraite pleine de
fonctionnaire alors qu’il n’a jamais travaillé. Bernard Martoïa
|