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29/12/12 | Bernard Martoïa |
Le
socialisme a reculé partout dans le monde en 2012 sauf en France ! « Tombstone », le livre de Yang Jisheng, est à la Chine ce que « L'archipel du goulag », d'Alexandre Soljenitsyne, fut à l'Union soviétique, un implacable réquisitoire contre le socialisme. La campagne de l’élection présidentielle en France a été une occasion ratée d’ouvrir un débat concernant le choix de société qui serait capable ou non de s’adapter à la mondialisation accélérée du vingt-unième siècle. Les dix candidats retenus, le 19 mars 2012, par le Conseil constitutionnel ont tous revendiqué leur appartenance au socialisme à travers leur soutien indéfectible apporté à un Etat Providence considéré comme indépassable. Entre ces dix candidats interchangeables, le seul vrai débat fut de savoir s’il fallait taxer davantage les riches. Les électeurs de l’U.M.P. et du Front national ne savent pas encore qu’ils appartiennent à la grande famille du socialisme, mais nous sommes heureux de leur apprendre la nouvelle. La crise économique mondiale a bon dos ! Sans grande surprise, nos élites rejettent la faute sur l’Amérique ou sur la Chine. Au moins l’Amérique n’est plus le seul bouc-émissaire des Français. Qu’importe si la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, qui est la conséquence du krach immobilier, remonte au 15 septembre 2008 (le marché immobilier américain a nettement rebondi en 2012), ou si la croissance chinoise connaît depuis une franche décélération, car les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, selon un adage de Wall Street. La seule certitude actuelle, c’est que le mot «crise » est utilisé, à tort et à travers, dans notre pays schizophrène. Ce début du vingt-unième siècle est placé sous le signe d’une accélération de la croissance dans les pays émergents. Ainsi la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, s’est permis, lors de sa visite triomphale en avril dernier aux Etats-Unis d’Amérique, de donner une leçon d’économie à l’actuel locataire de la Maison Blanche qui a grimacé. Lors de leur conférence de presse conjointe, elle a reproché la politique du dollar faible, menée par la Fed, laquelle pénalise les pays exportateurs de matières premières comme le sien. Les grandes famines ne sont pas la faute de calamités naturelles mais
celle du socialisme Alors que l’Asie embrasse, sans réserve, le capitalisme, la France salue l’initiative lancée à l’automne par des boulangers de vendre leur pain rassis avec un rabais de 50%. Les écologistes s’émerveillent des économies qu’ils vont nous faire réaliser en supprimant les éclairages nocturnes. Quant aux restaurants du cœur, une idée lancée par l’acteur comique Coluche en 1985, ils sont devenus une institution, tout comme Emmaüs, fondé en 1949 par l’abbé Pierre, pour le logement social. Ainsi, pour beaucoup de Français, la pauvreté se résume à un partage inégal des richesses. Il suffit de ponctionner les riches et de redistribuer cet argent aux pauvres. Mais après soixante-huit ans de redistribution forcenée des richesses, force est de constater que la misère ne régresse pas mais qu’elle gagne partout du terrain, y compris dans les beaux quartiers de la capitale où des vieux sont réduits à faire les poubelles pour subsister. Les Français voulaient l’égalité, la sécurité de l’emploi et la retraite à soixante ans. Qu’ont-ils obtenu ? La misère, le chômage et la retraite financée à crédit sur les marchés obligataires. Supprimer le code du travail et des impôts ainsi que tous les monopoles qui perdurent (santé, éducation, énergie, transport), et remplacer le régime de retraite par répartition par la capitalisation, instaurée avec succès au Chili en 1981 (merci M. Pinera), permettraient à notre économie de renouer avec une croissance de 3% par an. Ce n’est pas la feuille de route du gouvernement. On s’émerveille que le monde nous prête de l’argent sans intérêt (merci M. Bernanke), mais comme disait Maria Letizia Bonaparte (1750-1836) qui était plus réaliste que son quatrième enfant prodigue : «Pourvu que ça dure ! » Bernard Martoïa
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