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5/5/13 | Bernard Martoïa |
Lettre à Clara, étudiante de 20 ans qui veut quitter la France ! La jeunesse française est en train de payer les erreurs accumulées depuis quarante ans par l’Etat-providence Quoi de plus déprimant pour une jeunesse que de n’avoir aucun avenir ? Le chômage des jeunes est de 23,7 % au sein des 27 pays formant l’Union européenne (source Eurostat). Il est le double de celui de la moyenne de la population active. Même s’ils ne trouvent pas un emploi stable, car ils sont une commode variable d’ajustement dans un marché du travail trop rigide, c’est pourtant eux qui vont devoir payer l’énorme dette que leur lègue la génération soixante-huitarde qui en a bien profité pour s’offrir un niveau de vie très largement au-dessus de ses moyens (le déficit est de 3% du PIB par an en moyenne depuis quarante ans ! Excusez du peu). Admettons, pour ne point paraître trop pessimiste, que ces jeunes puissent miraculeusement trouver demain un travail stable et correctement rémunéré, il leur faudra payer non seulement les retraites de la génération soixante-huitarde, au nom d’une solidarité intergénérationnelle dictée par le système inique de retraite par répartition, mais aussi les dépenses de santé liées au vieillissement de la population. Dans une lettre adressée au président de la République, et publiée par Pierre-Antoine Delhommais dans l’hebdomadaire Le Point, Clara, une étudiante de vingt ans, exprime, sans détour, son désir de s’expatrier : « Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? » Bonne question Clara. Que propose le gouvernement socialiste ? Un programme d’emplois subventionnés par nos impôts. Nous ne comptons plus le nombre de programmes inventés depuis quarante ans par les différents gouvernements de la fausse droite ou de la vraie gauche pour faire baisser le chômage des jeunes en France. Clara, qui se déclare « mauvaise citoyenne », a parfaitement compris qu’elle n’a pas d’avenir dans notre pays. « Le ministre de l’Intérieur devrait moins se préoccuper des dangers de l’immigration que des menaces de l’émigration de la jeunesse du pays. » Dont acte ! Les politiciens ne se préoccupent pas trop de la jeunesse car elle ne représente pas une clientèle électorale incontournable comme celle des vieux. Mais ils s’en méfient comme de la peste car c’est elle qui est à l’origine de toutes les révolutions. C’est la jeunesse européenne qui souffre le plus de la politique d’austérité mise en place à cause de la désastreuse idée d’une monnaie unique en Europe. Il faut le rappeler à nos élites autistes. Le mouvement des indignés, né sur la Puerta del Sol, en Espagne, le 15 mai 2011, s’est propagé à l’ensemble des Etats-providence, y compris en Amérique avec le mouvement « Occupy Wall Street », lancé le 17 septembre 2011. Pour une fois, l’Amérique était à la remorque de l’Europe. Mais le chômage des jeunes ne peut se circonscrire à la seule politique monétaire. C’est l’Etat-providence qui est la cause de tous leurs maux. Curieusement, le mouvement des indignés s’est trouvé son prophète en la personne d’un vieillard de quatre-vingt treize ans, Stéphane Hessel, auteur du manifeste « Indignez-vous ! ». Mais Clara, la jeune étudiante auteur de la lettre adressée au président de la République, ne s’est pas laissé récupérer par ce mouvement gauchiste qui n’offre aucune solution au chômage et à la misère si ce n’est de faire payer toujours davantage ces salauds de riches avec le résultat que l’on connaît. Pour elle et pour tous les jeunes qui voudraient bien nous écouter attentivement, il existe des solutions à leurs problèmes, que nous sommes prêts à leur exposer. Six réformes capitales seraient à mettre en œuvre par un Tea Party dont j’appelle à la création depuis trois ans en France. 1° La liberté de l’enseignement passe par le chèque éducation. Comme son nom l’indique, « l’Education nationale » a pour mission principale d’éduquer et non d’instruire les élèves. Nous récusons cette mission, qui est le rôle dévolu à la famille. Avec le chèque-éducation, les parents auront la liberté d’envoyer leurs enfants à l’école de leur choix. Ils n’auront plus à supporter la double peine qui leur est imposée en finançant l’école publique alors que leurs enfants sont scolarisés dans un établissement privé. Le statut de fonctionnaire doit être aboli pour tous les enseignants recrutés après le passage de la loi sur le chèque-éducation. Les enseignants préférant travailler dans une école publique seront dorénavant soumis à la concurrence des établissements privés. Si la demande est plus forte en faveur de ces derniers, ils devront se résigner à changer d’établissement ou à perdre leur emploi. A eux de faire la preuve qu’ils offrent un enseignement de meilleure qualité que le leur. Nul besoin d’audit ou d’inspection pour évaluer le travail des professeurs, le marché du chèque-éducation s’en chargera. L’ancien ministre bulgare des Finances, Simeon Djankov, a écrit que son gouvernement est tombé parce qu’il n’a pas pu réformer les secteurs non compétitifs de la santé et l’électricité. Avec 20% des dépenses de l’Etat, le ministère de l’Education nationale est le premier à réformer en France. Il existe des gisements de productivité qui sont phagocytés par les syndicats, vrais maîtres du pouvoir dans ce ministère. Aucune réforme digne de ce nom n’a pu être mise en œuvre par un ministre qui n’est que de passage… 2) La flexibilité du marché du travail. Pour que les jeunes puissent accéder à un premier emploi, il faudrait
supprimer le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC),
qu’il conviendrait d’appeler plutôt « le salaire maximum de décroissance
» en raison des dégâts considérables qu’il a provoqués en France depuis
sa création, le 2 janvier 1970, par le Premier ministre Jacques
Chaban-Delmas. En Allemagne, il n’existe pas de salaire minimum en
dehors de l’industrie métallurgique, bastion du syndicalisme, que le
chancelier Gerhard Schroeder n’a pas osé affronter. Le taux de chômage
est tombé à 5,4% dans ce pays. Tout salaire minimum est un frein à
l’embauche. La chancelière Angela Merkel a eu raison de le dire aux
Français geignards qui se plaignent de sa politique d’austérité. C’est
toujours la faute des autres. On connaît le refrain. Pour que les jeunes n’enchaînent pas les contrats à durée déterminée, il faut faciliter le licenciement des salariés à contrat à durée indéterminée. Comme il est pratiquement impossible de licencier un CDI dans les pays du Sud de l’Europe, il n’y a pas d’embauche, et par conséquent pas de reprise de la croissance. CQFD. 3) La liberté de l’assurance-maladie. Comme pour le SMIC ou le CDI, la « sécurité sociale » française est une merveilleuse chose pour tous ceux qui en bénéficient mais un formidable obstacle à la compétitivité de nos entreprises dans un environnement désormais mondial (l’Europe n’est pas la forteresse souhaitée par les Français lors du référendum de 1992. François Mitterrand les a trompés plus souvent qu’ils ne le savent). Il faut donc réduire les charges sociales pour éviter que nos entreprises périssent ou se délocalisent lorsqu’elles peuvent encore le faire. Le marché de la santé existe en Europe mais pas encore en France. Demandez à votre employeur de vous assurer dans un autre pays à un moindre coût pour son entreprise et pour vous. Nous sommes certains qu’il vous écoutera avec la plus grande attention. 4) L’impôt proportionnel sur le revenu à la place de l’impôt progressif. Nous ne contestons pas l’impôt sur le revenu à condition que la charge soit équitablement répartie entre tous les citoyens. Ce n’est pas le cas de l’impôt avec le barème des tranches qui est pénalisant pour les plus industrieux de la nation. Un impôt juste est un impôt acquitté par tous les citoyens et non pas par la moitié d’entre eux. D’autre part, l’assiette doit être la plus large possible afin que les recettes ne fluctuent pas au gré de la conjoncture économique. En Amérique, 5% des ménages s’acquittent de la moitié de cet impôt. En France, c’est peu ou prou la même chose. La Flat Tax répond parfaitement à ce besoin de rendement. Un taux unique de 10%, avec la suppression de toutes les niches fiscales, a nos faveurs car il est très facile à calculer. Plus besoin d’experts fiscaux pour faire sa déclaration de revenus ! La proposition du candidat Hollande de taxer à 75% les ménages gagnant plus d’un million d’euros par an, devenue entre temps une loi, s’est traduite par un exode massif de nos talents à l’étranger. Nous n’avons eu aucun mérite à prédire cette issue fatale. Le parti socialiste est autiste. Il n’y pas d’autre explication. 5) Le système de retraite par capitalisation à la place du système par répartition. De longue date, certains connaissent nos positions sur ce sujet. L’intervention de José Pinera, le père de la capitalisation, qui est venu prêcher la bonne parole en France, le 9 décembre 2009 dans le studio de REICHMANTV, a sans doute échappé à notre jeunesse. Sa prestation a également échappé au gouvernement de la fausse droite qui était au pouvoir à cette époque-là. Nous le regrettons vivement. Cela prouve, s’il est besoin de le répéter, l’urgence d’un Tea Party pour offrir un système de retraite, viable sur le long terme, aux Français, et plus particulièrement à la jeunesse qui est la première concernée. Comme au Chili (1er mai 1981) et dans d’autres pays qui l’ont copié entre temps, la retraite par capitalisation remplit un double objectif. Premièrement, d’assurer une retraite à tout épargnant selon deux principes fondamentaux reposant sur la liberté : la liberté de cotiser à son rythme (minimum de 10%, maximum de 20% sur le salaire brut), la liberté de prendre sa retraite à une date personnelle (plus d’âge limite comme dans la retraite par répartition) et aussi de choisir la forme qui lui convient : rente ou capital. Cet argent placé dans le compte retraite est exonéré d’impôt. Deuxièmement, le compte retraite fournira une épargne inépuisable aux entreprises qui désirent investir. Plus besoin de banque publique d’investissement, qui sert avant tout de bonne planque aux hauts fonctionnaires en mal de pantouflage. 6) L’incarcération des mineurs et des condamnations fermes. Dernier volet en faveur de la jeunesse, il faut revoir le code pénal afin d’incarcérer les mineurs récidivistes qui sont une menace à l’ordre public. Quel âge limite ? Quinze ans. En ce qui concerne les peines, il faut qu’elles soient appliquées avec la plus grande fermeté. Cela remet en cause le juge de remise des peines qui défait les condamnations des tribunaux. La perpétuité doit être la perpétuité, et non pas une peine de vingt ans pour un meurtre avec préméditation. Enfin, il faut élire tous les juges. Cela va de soi après la révélation scandaleuse du mur des cons. Voilà, chère Clara, le projet global que nous vous offrons pour vous redonner l’espoir de rester dans notre pays et aussi pour vous assurer la protection que vous méritez, qui est sans cesse remise en cause par les juges du Syndicat de la magistrature qui préfèrent toujours les agresseurs aux victimes. N’hésitez pas à faire part de nos propositions à tous vos ami(e)s. Répandez la bonne parole autour de vous. « N’ayez plus peur, l’avenir vous appartient », disait Benoît XVI. Bernard Martoïa |