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25/4//10 Bernard Martoïa

Comment je ne me suis pas fait rapatrier !

L’élection de Barack Hussein Obama a été la catalyse du mouvement du Tea Party. Tout a commencé le 19 février 2009, un mois après la prise de fonction du premier président socialiste des États-Unis. Sur la chaîne de CNBC dédiée à la bourse, le journaliste Rick Santelli, un spécialiste des matières premières à la bourse de Chicago, dérapa lors de son commentaire quotidien du marché lorsqu’il critiqua la mesure adoptée la veille par le gouvernement fédéral pour rééchelonner les prêts hypothécaires des ménages surendettés. Il déclara : «Ce plan est une incitation à adopter de mauvaises manières.»

Frédéric Bastiat aurait certainement approuvé Rick Santelli s’il était encore de ce monde. Les cigales ont choisi de s’offrir une maison qu’elles ne pouvaient manifestement pas se payer. L’intervention du gouvernement fédéral est doublement condamnable. Elle récompense le vice des cigales et condamne la vertu des fourmis qui, vivant modestement dans un appartement au lieu d’une villa avec piscine (1), vont devoir payer la facture à travers une hausse de leurs impôts.

Le socialisme est profondément amoral

L’éruption du volcan Eyjafjöll en Islande a fourni un bon prétexte au gouvernement socialiste français pour récompenser les cigales et punir les fourmis. Bernard Kouchner, le ministre des Affaires Étrangères, a débloqué un million d’euros pour venir en aide aux cigales imprévoyantes et éparpillées à travers le monde. Le gouvernement va affréter une centaine d’avions pour les rapatrier. Qui va payer la facture ? Une fois encore, les fourmis laborieuses qui ne prennent pas de vacances à l’autre bout du monde. Le socialisme est la quintessence du mal. Il récompense toujours le vice et punit la vertu. C’est l’inversion des valeurs morales, que l’on n’oserait plus qualifier de chrétiennes de nos jours.

Charité bien ordonnée commence par soi-même

Lors de ma dernière marche sur le chemin des Appalaches, j’ai été victime, le 11 septembre 2009, lors de ma halte à Berlin, une bourgade du New Hampshire, d’un vomissement de sang. J’aurais pu déclencher une opération de rapatriement sanitaire qui aurait coûté la bagatelle de vingt mille dollars à mon assureur, Mondial Assistance. Qui ne l’aurait pas fait à ma place ? Très peu assurément, avec la mentalité détestable qui règne dans notre pays. J’aurais pu également me rendre à l’hôpital le plus proche pour pratiquer une endoscopie qui aurait coûté cinq mille dollars à la Sécurité sociale française.

Fidèle à mon orthodoxie de ne compter que sur mes propres forces, j’ai fait le choix de l’automédication en avalant des comprimés d’omeprazole pour stopper l’hémorragie interne. Cela ne m’a coûté que vingt dollars et rien du tout au contribuable français. J’ai repris vaillamment ma marche après une journée de repos. Inquiet alors que l’hémorragie n’était pas stoppée après une semaine de traitement, j’ai envoyé par email, du fin fond du Maine, une demande de conseil à Claude Reichman qui l’a relayée à deux médecins gastro-entérologues. L’un m’a traité de fou et l’autre m’a donné le conseil charitable de doubler les doses d’omeprazole (40 mg au lieu de 20 mg par jour) et de pratiquer une endoscopie dès mon retour en France. En assumant jusqu’à l’extrême limite ma responsabilité individuelle, mon incident de santé n’a finalement coûté que soixante euros (endoscopie) au contribuable français.

La quintessence du vice

Comme toujours, le journal Le Monde a pris le parti du vice. Sylvain Cypel évoque « la galère des réfugiés touristiques » à New York. (1) Un étudiant est allé au consulat se faire délivrer une attestation parce qu’il va manquer ses examens ! A travers cet unique exemple, la fourmi est doublement condamnée et la cigale doublement récompensée. Il faut d’abord rappeler que la fourmi paie les études de cet étudiant irresponsable qui s’offre des vacances à l’étranger au lieu de bachoter dans sa chambre à l’approche des examens de fin d’année. Les droits d’inscription, qui sont peut- être à la charge de l’étudiant en question, ne couvrent qu’environ 10 % de ses études universitaires. D’autre part, la fourmi va casquer encore avec les frais occasionnés par son intervention au consulat de France (rémunération du personnel) et par son rapatriement en avion spécial.

Dans le système socialiste mis en place de part et d’autre de l’Atlantique, chacun a intérêt à vivre aux crochets de la société. Mon expérience est le contre-exemple à ne surtout pas suivre ! Le déblocage d’un million d’euros par le gouvernement est une forte incitation à ce qu’il y ait deux fois plus de Français qui partent, l’année prochaine, en vacances à l’autre bout du monde. Bernard Kouchner n’a pas tort. Cela pérennise des emplois dans les consulats, cela développe la cellule de crise qu’il a mise en place au Quai d’Orsay et cela offre un marché providentiel à Air France, la compagnie nationale, fortement touchée par la crise.

Mais comme le disait Frédéric Bastiat, il y a aussi ce que l’on ne veut pas montrer à l’opinion publique à travers cet assistanat généralisé. La presse courtisane se garde d’enquêter sur le coût exorbitant du rapatriement de chaque personnalité politique. Pour la nomenklatura, le gouvernement n’a pas reculé à dépêcher un avion militaire !

Plus vite croulera l’Etat-Providence, plus vite nous serons débarrassés des politiciens incapables, des hausses d’impôts et de la chienlit !

Bernard Martoïa

(1) Archive du 29 décembre 2008 : «Des millions de piscines individuelles converties en patinoires par la faute des Keynésiens».

(2) Le Monde du 20 avril 2010 : «A New York, la galère des réfugiés touristiques».


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