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20/7/14 | Claude Reichman |
Une véritable enquête policière a mis fin au
mensonge d’Etat sur le monopole de Il y a donc au 14 avenue Duquesne une liste que tout citoyen a le droit
de consulter et sur laquelle doivent figurer les noms de toutes les caisses
de sécurité sociale françaises, qu’il s’agisse de l’URSSAF, du RSI, de la
MSA, des caisses primaires d’assurance maladie, des caisses de retraite etc.
En effet, en vertu des ordonnances de 1945 qui ont fondé la Sécurité sociale
et édicté le statut de la mutualité, les caisses de sécurité sociale sont
des mutuelles et ne peuvent être que des mutuelles. Si elle n’est pas une mutuelle immatriculée, elle est dissoute. Le MLPS a donc voulu consulter cette liste. Pour que cette consultation soit incontestable, il a dépêché par deux fois, le 4 juin 2014 et le 20 juin 2014, un huissier de justice au 14 avenue Duquesne. Le premier s’est entendu répondre que « nous ne voyons pas la portée de la question, car le RSI, l’URSSAF etc. ne sont pas des mutuelles », et le second que « cette liste n’est pas immédiatement disponible et qu’au surplus ces organismes ne sont pas des structures mutualistes ». Le problème est que le 16 mai 2014 à 9 h 30, un avocat du MLPS avait
téléphoné au Secrétariat général du Conseil supérieur de la mutualité et,
ayant demandé si le RSI était bien immatriculé en qualité de mutuelle,
s’était entendu répondre que « le RSI et ses diverses caisses régionales
sont bien inscrits et qu’ils ont même été les premiers à effectuer cette
démarche » ! Il reste une question : pourquoi le RSI s’est-il empressé de s’inscrire lorsqu’un décret du 26 septembre 2011 a changé la procédure. Tout simplement parce qu’à sa création, en 2005, il ne s’était pas fait immatriculer au registre national des mutuelles et qu’il était donc dissous. Le décret du 26 septembre 2011 a supprimé ce registre et l’a remplacé par une inscription auprès du secrétaire général du Conseil supérieur de la mutualité. Du coup, s’étant inscrit, le RSI retrouvait une existence légale. A ceci près – et ce n’est pas rien – qu’étant dissous, il aurait dû se reconstituer pour bénéficier d’une immatriculation. Le ministère a donc inscrit un cadavre ! Le décret du 26 septembre 2011 n’avait pas d’autre but que cette manipulation. Aujourd’hui, le mensonge officiel sur la nature mutualiste des organismes de sécurité sociale est, comme on vient de le voir, toujours en vigueur. Mais plus pour longtemps. D’abord parce que la Cour de cassation a jugé que les tribunaux devaient enjoindre aux caisses de sécurité sociale de décliner leur identité mutualiste, et ensuite parce que, s’appuyant sur un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs, une foule de citoyens assiège le Secrétaire général du Conseil supérieur de la mutualité pour obtenir cette fameuse liste et la brandir au nez des caisses de sécurité sociale qui prétendent en toute illégalité les contraindre à cotiser. Le monopole de la sécurité sociale est bien mort. A présent doit venir le
temps des sanctions. Les ministres et les hauts fonctionnaires qui ont violé
le droit des Français à la liberté sociale doivent être jugés. Nous
réclamons des sanctions à la hauteur du préjudice causé à l’état de droit, à
l’économie nationale et à la situation économique et sociale de tous ceux
qui travaillent dans notre pays. C’est dire qu’elles doivent être
particulièrement sévères !
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