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23/4/09 | Toshiyuki Nomaka |
Le 14 avril 2009
Message de T. Nonaka, vice président de TMMF (Toyota), au comité de grève. En tant que vice président, j'ai quelque chose d'important à vous dire.
Comme Vendredi dernier, je vous ai expliqué brièvement dans quelle situation difficile se trouve le groupe Toyota actuellement, et que même dans ces conditions nous ferions tout pour maintenir l'emploi. L’un de vous m'a alors fait le commentaire suivant : « Arrêtez de nous endormir avec vos discours ! » Puisque c'est ce que vous pensez, je vais vous faire aujourd'hui un discours qui ne vous endormira pas. Ce que je vais vous dire ne va peut être pas plaire à tout le monde, mais je vous demande de rester jusqu'au bout, Dans le but de minimiser l'impact négatif de cette période de crise, nous vous avons fait part mercredi dernier des propositions suivantes : 1. La hausse des volumes de production n'entraînera plus de chômage partiel d'ici l'été. 2. Etaler l'impact du chômage partiel à hauteur de 2 jours/mois. 3. Vous rendre la 4ème semaine de congés qui pourra être utilisée, au choix du salarié, pour ses congés ou pour couvrir les baisses de salaire suite au chômage partiel. Ce dispositif peut vous permettre de récupérer les 100 % de votre salaire
par Malheureusement vous n’acceptez pas ce dispositif et vous avez décidé de continuer la grève cette semaine. C’est vraiment regrettable. Je le répète une fois encore : nous ne paierons pas le chômage partiel à 100 % ; nous n'indemniserons pas les jours de grève. Pourquoi ? Parce que pendant que vous faites grève, de nombreux members continuent la production. Si nous avions l'argent pour vous indemniser, je préfèrerais le donner aux 90 % de members qui continuent de travailler et sont restés à leur poste. Je préfère favoriser ces 90 % des members plutôt que les 10 % que vous représentez. « Pas de travail, pas de salaire », c’est un principe pour le groupe Toyota. Cela me paraît normal pour une entreprise. Si cela ne vous satisfait pas, vous êtes libres d'aller travailler dans une entreprise qui accepterait de vous payer même lorsque vous ne travaillez pas. Pour les délégués syndicaux, c'est bien. A ce qu’il paraît, vous êtes payés par votre syndicat quand vous êtes en grève. M.P…, vous êtes très satisfait, n’est-ce pas ? Vous avez réussi à faire tenir la grève une semaine, vous êtes passé à la télévision et dans les journaux, c’est bon pour votre campagne électorale pour les élections européennes de juin. Votre carrière progresse bien au sein du syndicat et surtout dans le monde politique. Pour M. C …, c’est moins bien. Visiblement votre direction nationale est
en Finalement il n’y a qu'à la CGT que cette grève profite. Je m'adresse maintenant à tous les members non syndiqués qui ont été entraînés dans cette grève par les syndiqués. Je vous propose de reprendre votre travail dès maintenant. Votre poste vous attend, vos collègues vous attendent. Je m’engage personnellement à ce que vous soyez bien accueillis à votre retour sur ligne. Je sais qu'un certain nombre d'entre vous sont ici pour des problèmes personnels, du type manque de respect ou problèmes avec votre management. Je vous ai entendus sur ces sujets là, et je suis prêt à les travailler avec vous et à vous recevoir, pour ceux qui le souhaitent, afin de vous apporter des réponses personnelles. En revanche je ne me préoccuperai pas de ceux qui ont insulté les non-grévistes, ceux qui les ont perturbés dans leur travail en les assourdissant de bruits de cornes de brume et de tambours. Concernant ceux la, je ne peux pas demander qu'ils soient bien accueillis. A ceux qui se sont retrouvées mêlés à cette grève, s’il vous plaît retournez à vos postes maintenant. Vous avez déjà perdu une semaine de salaire, c’est bien suffisant. Avec 2 journées de grève, vous avez perdu l’équivalent d'une semaine de chômage partiel. Comme je vous le disais, « Pas de travail, pas de salaire ». Notre
entreprise, Pour ceux qui reprennent le travail maintenant et pour qui la perte de
salaire Ceux qui n'acceptent toujours pas ces propositions, qui ne sont toujours
pas J'ai une dernière chose à vous dire. Elle concerne l'attitude de ceux qui crient, insultant les autres, jouent de la corne de brume ou du tambour, lancent des fumigènes. Nous vous avons mis plusieurs fois en garde contre ces agissements. Je vous annonce que désormais nous ne tolérerons plus ces agissements. Il en va de la protection des non grévistes. Des attitudes du style envahir le plateau administration et perturber nos salariés sont absolument inacceptables. Je vous le répète une fois encore. Ceux d’entre vous qui se sont retrouvés mêlés à cette grève, rejoignez votre poste de travail dés demain, rejoignez les 90 % de vos collègues qui travaillent. Pour ceux qui sont en difficulté financière, nous trouverons des solutions. Je vous répète que pour ceux qui ont des problèmes personnels, je suis
prêt à Ceux qui souhaitent poursuivre la grève, vous pouvez continuer, vous ne
serez Ce que je viens de vous dire aujourd’hui fera l’objet d'un flash. Je souhaite vivement que vous cessiez cette grève et que nous recommencions tous ensemble à fabriquer des voitures, dés demain. TMMF est la seule unité de production automobile de Toyota sur le continent européen. Notre site est dimensionné pour produire 270 000 véhicules par an, La direction du groupe fonde de grands espoirs sur nous. Ne les décevons pas ! En produisant le volume voulu et la qualité voulue, le Groupe pourra à l'avenir nous confier un 2éme modèle à fabriquer, les revenus de TMMF s’accroîtront et les bénéfices seront perceptibles sur votre niveau de vie. Vous ne gagnez rien à poursuivre la grève, si ce n’est que vous perdez notre confiance. Dés demain, repartons à zéro ensemble.
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