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6/908 Bernard Martoïa

Obama ne pense qu’à ça

Décidemment, cette campagne présidentielle sera passionnante jusqu’au bout. Elle aura tenu en haleine la planète entière depuis son lancement, le 4 janvier 2008, avec les caucus dans l’Iowa. La course s’est rapidement décantée dans le camp républicain en raison de la prime donnée au candidat victorieux. Hillary Clinton serait sortie gagnante lors du Super Tuesday (primaires conjointes en Californie et dans l’État de New York qu’elle a remportées) si les caciques du parti démocrate n’avaient eu l’idée saugrenue d’instaurer la proportionnelle intégrale. Le report des voix des électeurs d’Hillary Clinton en faveur de Barak Obama est loin d’être acquis après l’acrimonieuse course à l’échalote dans le camp démocrate.

Mike Huckabee, le pasteur baptiste de l’Arkansas, a été mon favori après la grosse déception de Rudolph Giuliani qui n’a pas voulu vraiment faire campagne. Son discours lorsqu’il se retira de la course à l’investiture, le 4 mars 2008, restera dans les annales. Il typifie une vision idéale de l’homme politique qui se place avant tout au service de ses compatriotes et de sa communauté. Il est l’opposé d’un Barak Obama, un homme dont l’intelligence est au service exclusif de sa carrière.

La couverture du New Yorker du 21 juillet 2008, représentant le couple Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche avec le drapeau américain flambant dans la cheminée et le portrait d’Osama bin Laden accroché au mur, a déchaîné les passions. Volontiers provocateur à travers le choix de cette caricature (l’est-elle vraiment ? On peut se poser la question à propos de la conversion tardive de ce musulman à la religion chrétienne et qui s’est montré sélectif en choisissant de fréquenter la paroisse du sulfureux révérend Jeremiah Alvesta Wright) ce journal se distingue avant tout par le sérieux de ses enquêtes. Justement, ce numéro en contient une à propos du sénateur de l’Illinois et que la presse française s’est gardée de commenter. Menée par Ryan Lizza (Making it) on y découvre les témoins désabusés qui ont aidé Obama à ses débuts en politique. L’ascenseur fonctionne exclusivement à son profit. Le New York Times qui ne ménage pas sa peine pour le faire élire, s’est empressé de prendre sa défense en disant que c’est la « qualité des gens qui sont pressés d’arriver à la plus haute marche du pouvoir… » Se servir des gens comme des kleenex n’est pas la marque d’un chrétien. Depuis combien de temps pense-t-il qu’il sera, un jour, président des États-Unis ? Il y pense tout le temps comme notre président. Écrire deux livres pour raconter sa vie (celle qu’il veut bien nous dévoiler) et sa vision de la politique (la verbosité) en dit long sur le narcissisme du personnage.

Tout est calculé au millimètre chez lui. Il délivrera le discours attendu à l’audience d’une soirée. Obama obtiendrait un 20/20 au grand oral du concours d’entrée de l’ENA. C’est un technocrate qui rêve d’un Etat fédéral plus grand, plus dépensier, plus redistributeur et donc plus ruineux pour son pays. Il n’y a rien à attendre de ce technocrate sémillant pour ceux qui se donnent la peine de gratter le vernis.

Rien de tel dans le camp républicain revigoré avec l’arme secrète que vient de dévoiler l’ancien pilote de la marine américaine à la convention, initialement prévue en Louisiane, mais qui a dû être déportée à Saint Paul dans le Minnesota à l’approche de l’ouragan Gustav.

Le choix de Sarah Palin a surpris plus d’un observateur. La presse démocrate s’est empressée de dénigrer la colistière de McCain. Cela a été une véritable curée. Mais Sarah a montré qu’elle n’était pas une novice, comme l’ont laissé croire certains commentateurs. Dans sa première conférence télévisée, elle a décoché des piques ironiques à la gauche américaine qui est toujours prête à donner des leçons aux autres.

Le « politiquement correct » est le règne de l’hypocrisie que le ticket républicain entend démolir. S’il n’y avait qu’une seule promesse à tenir dans cette campagne, c’est celle-ci qui intéresse les conservateurs.

Bernard Martoïa

 

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