www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

10/11/08 Bernard Martoïa

9 août 378, 9 août 2008 : un parallèle historique alarmant…

Un événement chasse l’autre dans notre société hyper médiatisée ; c’est le règne de l’éphémère dans le village planétaire. Alors que toutes les caméras étaient braquées sur le stade olympique à Pékin, le conflit larvé depuis l’indépendance de la Géorgie en 1991 se transforma en guerre ouverte lorsque les chars russes entrèrent dans les provinces irrédentistes d’Ossétie et d’Abkhazie.

Mon premier article de l’année, 3 janvier 2008, s’intitulait « Andrinople ou le début de la fin. » Je voyais dans cette bataille qui opposa, le 9 août 378, les légions romaines aux Wisigoths dans une province reculée de l’empire (Thrace), un avertissement pour notre Europe décadente. Par une ironie de l’histoire, c’est également un 9 août d’une année se terminant par le chiffre huit que l’empire d’Occident, sous sa forme moderne de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), essuya une sévère défaite militaire dans une de ses provinces reculées (Géorgie).

Comme je m’y attendais, la réaction fut très molle face à l’agresseur. Confer mon article du 21 août 2008 intitulé « Nous sommes tous des lâches. » Il existe une différence notable par rapport à la situation de l’empire romain en l’an 378. Les barbares ne sont plus aux marches mais à l’intérieur de l’empire... Relisez à ce propos l’excellent article de notre ancien ambassadeur, Christian Lambert, publié le 12 décembre 2007 par le journal Les Quatre Vérités, et qui s’intitule « L’inexorable suicide de l’Europe. »

Une défaite militaire n’est jamais anodine ou isolée ; celle du 9 août 2008 n’y échappe pas. Alors que les Occidentaux peinaient à définir une réponse appropriée à l’agression, se produisit, peu après, une grave crise à l’autre bout de l’empire. Le 10 septembre 2008 fut le jour où le patron d’une firme vedette de Wall Street annonça la faillite de sa société. Par un effet domino qui aurait pu être évité si l'empereur était intervenu, la faillite de Lehman Brothers provoqua un krach boursier à l’échelle mondiale.

La « destinée manifeste » de la nation américaine à régenter la planète fut remise en cause lors de cette grave crise financière dont elle était responsable avec la tritisation des toxiques emprunts hypothécaires. Cette crise bouleversa la donne politique. En tête des sondages jusqu’au 10 septembre 2008, le candidat républicain fut battu lors de l’élection présidentielle du 4 novembre 2008. Dans une rare communion, les ennemis de l’Occident, les angéliques et les pacifistes annoncèrent l’arrivée "historique" d’un noir à la Maison Blanche. La victoire n'avait pas le même parfum dans cette alliance hétéroclite.

Même si l’élection proprement dite se déroula sans anicroche, des esprits chagrins firent remarquer que l’argent avait coulé à flot en faveur du candidat démocrate pendant la campagne électorale. Des républicains dubitatifs demandèrent l’ouverture d’une enquête parlementaire pour connaître la provenance de cet argent. Comme les démocrates étaient majoritaires au congrès, elle fut refusée. On raconta que l'argent provenait des milliers de sympathisants qui avaient versé leur obole au nouveau messie. "Les petits ruisseaux font les grandes rivières", c'était la fable qui circulait dans le novland. En revanche, la commission des affaires financières à la Chambre des Représentant s’empressa d’auditionner Richard Fuld, le président de Lehman Brothers, mais surtout pas les présidents de Fannie Mae et Freddie Mac. Cela aurait peut être permis d’avoir un éclairage contrasté sur la responsabilité des uns et des autres dans la crise. L’heure n’était plus à la recherche de la vérité mais au lynchage médiatique.

Quand les ennemis de l’Amérique fraternisaient avec plus de la moitié de l’électorat de ce pays, il y avait de quoi s’inquiéter pour « notre » avenir. En raison du terrorisme intellectuel exercé par les gauches de Hollywood et de Saint Germain des Près, je me garderai de définir le contenu du «notre» en question. En revanche, l'usage de l'imparfait n'offensera personne car un point de non retour fut franchi ce jour là.

Bernard Martoïa

 

Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme