www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

16/4/10 Claude Reichman

Les politiciens et les médias assassinent la France !

Le plus étonnant est qu’on s’étonne. Voilà pourtant des décennies qu’on pouvait savoir. Il suffisait de consulter quelques chiffres simples et de réfléchir un peu. Mais un mal pernicieux avait saisi le peuple et ceux qui avaient pour mission de le diriger et de l’informer. Ce mal a un nom : l’inconscience. C’est celui qui a frappé la France des années trente, la laissant réduire son temps de travail et s’offrir des vacances tandis que l’Allemagne redoublait d’efforts et s’armait. Notre pays a ainsi été laminé en quelques semaines et n’a dû qu’à ses alliés - et au courage d’une minorité de ses citoyens - de pouvoir se libérer.

De même, la France a perdu la guerre économique de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Mais cette fois, nous n’avons plus d’autres alliés que nous-mêmes, car toutes les nations développées et émergentes sont nos concurrentes et donc nos adversaires, même si cette compétition, quand on est apte à la mener, peut se faire à profits partagés.

Que s’est-il donc passé ? La France de l’après-guerre s’est offert une protection sociale de grand luxe sur le dos de son économie. Pendant les trente glorieuses, la charge fut supportable grâce à la forte croissance de la production. Puis, à partir du milieu des années soixante-dix, la crise pétrolière vint casser l’expansion. Notre économie fut condamnée à faire des efforts inouïs pour payer les avantages sociaux inchangés dont bénéficiait la population et rester dans la compétition européenne et mondiale, mais son moteur s’étouffa peu à peu.

D’autant qu’au moment même où survenait la crise pétrolière, notre pays commençait d’importer un nombre impressionnant d’étrangers, dont l’immense majorité devenait des allocataires des régimes sociaux et très peu des cotisants, et qu’il fallait en outre dépenser beaucoup d’argent public pour les loger, les instruire et les maintenir dans le cadre des lois de notre pays. De ce fait, la croissance française n’a cessé de diminuer au cours des quatre dernières décennies, se rapprochant de zéro. La crise mondiale qui a éclaté en 2008 lui a porté le coup de grâce. Notre économie est aujourd’hui en état de mort clinique.

Le drame est que ni le gouvernement ni l’opposition n’ont la capacité de la réanimer. C’est pourtant eux et eux seuls qui sont à son chevet. Mais ils ne connaissent qu’un seul procédé thérapeutique : la saignée. Si on les laisse faire, ils vont l’achever !

Il y a urgence. Mais rien ne vient troubler l’immuable rythme de nos débats nationaux. La classe parlante – en tout deux ou trois dizaines de personnes – continue de tourner en boucle aux micros des radios et sur les plateaux de télévision et d’étaler son ignorance économique et sociale. Le peuple se dit qu’il n’y a pas de solution à son malheur et sombre dans le désespoir. On séquestre des employeurs, on menace de faire sauter des usines, tandis que la violence sort des cités sans loi et s’installe au cœur des villes. Sans que ces terribles soubresauts n’affectent en rien le cours majestueux des grèves du service public, bien à l’abri de son statut protégé qu’il croit éternel, alors qu’il sera la première victime de la formidable purge qui vient.

La pédagogie est l’arme essentielle des sociétés humaines. C’est elle qui a permis à la civilisation d’émerger et de se développer. Elle a pour fondements l’exemple et la capacité d’explication. Si ceux qui sont à la tête de la société ne font pas preuve de ces vertus, celle-ci est en grand péril. C’est le cas de la société française d’aujourd’hui. Elle n’a plus la moindre confiance en ses représentants politiques ni en ses médias. Et de ce fait elle est à la merci des pulsions de son cerveau reptilien, qu’elle a jusqu’à présent pu contenir par l’effet de la raison et de la sagesse, mais à qui aucune barrière ne résistera si la pression devient trop forte. Tout indique que le moment en est proche.

En de tels instants, on mesure à quel point la vie d’autant de personnes dépend d’un petit nombre, comme Churchill, homme des tempêtes s’il en fut, l’avait fait observer. Si dans les semaines qui viennent les médias continuent de diffuser le même message qu’actuellement, plus rien ne pourra empêcher le pire d’enchaîner ses séquences jusqu’au drame final.

Quel est donc le message salvateur qu’il faut délivrer aux Français ? Que la protection sociale et les organismes publics auxquels ils sont habitués ne sont plus viables dans le contexte économique actuel, qui ne pourra au demeurant s’améliorer que si, précisément, on pratique de forts allègements de coût dans les secteurs concernés. La meilleure façon d’y parvenir consiste à y installer la concurrence. A terme, elle procurera des bienfaits largement supérieurs à ceux du système actuel. Il faut le dire aux Français et le leur expliquer calmement. Nul doute qu’aiguillés sur cette voie, ils ne procèdent par eux-mêmes à l’examen de la situation et ne finissent par se rallier aux solutions les plus rationnelles.

Encore faut-il que le débat soit possible. Que ceux qui enragent de voir, par exemple, au cours des interminables émissions politiques du service public, d’immuables invités dévider d’immuables banalités, se demandent s’il ne conviendrait pas de se mobiliser pour que ceux qu’ils considèrent comme leurs véritables représentants soient enfin appelés à proposer leurs solutions. Sinon, que vogue la galère !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme