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Racisme : Chirac est un pompier pyromane |
10/7/04 | Claude Reichman |
Jacques Chirac a arboré sa mine des grands jours pour appeler, au
Chambon-sur-Lignon, les Français " au sursaut " face au racisme et à
l'antisémitisme. Il aurait mieux fait d'annoncer les mesures qui, seules, sont à même
de faire reculer ces fléaux. La première d'entre elles devrait concerner l'immigration.
Près de 400 000 étrangers, musulmans en majorité, viennent se fixer en France chaque
année. Il faut mettre un terme à ce flux ininterrompu qui est en train de changer en
profondeur la composition de la population française. Ces étrangers viennent chercher
dans notre pays une situation meilleure que dans le leur, et ils la trouvent grâce à
l'assistance généralisée qui est devenue le marqueur de la société française
contemporaine. C'est cela qu'il faut changer en priorité. Toute autre mesure ne peut
être que gesticulation.Remettre la France au travail permettra non seulement d'inverser
le flux migratoire, mais aussi d'intégrer les immigrés présents sur notre sol et dont
on sait très bien qu'ils ne repartiront pas puisque la plupart d'entre eux sont devenus
français. Bien entendu, on peut gloser à l'infini sur les erreurs commises, qui vont de l'autorisation du regroupement familial à l'attribution quasi automatique de la nationalité française, en passant par l'assurance maladie offerte gratuitement à toute personne présente sur le sol français, mais il ne sert à rien de pleurer sur le lait répandu. Il faut prendre son courage à deux mains, réparer les conséquences de ses actes et surtout cesser d'en commettre d'autres qui ne peuvent avoir que les mêmes résultats. A moins d'être aveugle, on doit constater que l'antisémitisme est, en France, le fait de musulmans. De même, les actes visant les musulmans sont le fait de Français qui se sentent menacés par la présence de plus en plus marquée de tenants de cette religion dans notre pays. Or si ce type d'acte est commis, c'est parce que trop de musulmans, faute de pouvoir - et pour certains de vouloir - s'intégrer, se réfugient dans une attitude identitaire qui les conduit à devenir agressifs et violents. Si la société française a pu, au fil des dernier siècles, intégrer de nombreux immigrants, c'est parce qu'elle pouvait leur donner du travail, que leurs enfants recevaient une bonne formation à l'école et étaient appelés à accomplir des devoirs militaires comme tous les jeunes Français. Ces trois facteurs essentiels d'intégration sont aujourd'hui détruits. De nouveaux leaders sortiront du peuple Le socialisme, pratiqué assidûment par la gauche et la droite, a massacré l'économie et l'emploi, l'école a été dévastée par les folles idées de 68, et le service militaire a été supprimé sans être remplacé par quelque devoir civique que ce soit. Telles sont les raisons pour lesquelles la société française est sur le point d'exploser. Et ce ne sont pas les déclarations grandiloquentes du président de la République qui y changeront quoi que ce soit, d'autant qu'il est le principal responsable de cet état de fait. Depuis 1974, date à laquelle il a pesé d'un poids décisif en entraînant un groupe de députés gaullistes à soutenir la candidature de Giscard à l'élection présidentielle, Chirac a régné sur la droite française. Rien n'a pu se faire sans lui. Il est donc, directement ou indirectement, responsable de tout ce qui s'est fait. Et ce qui s'est fait, c'est précisément ce que nous dénonçons. Bien entendu, la gauche est l'auteur principal de toutes ces catastrophes. Mais la droite n'en a empêché ni réparé aucune. Et c'est là qu'est tout le drame. Pendant trente ans, la droite a eu pour principal leader quelqu'un qui ne partageait aucune de ses idées. Tout le mal vient de là. Et c'est cet homme qui vient aujourd'hui exhorter les Français à lutter contre les maux qu'il a semés sous leurs pas ! Le pompier pyromane en quelque sorte ! Il ne va évidemment pas être facile de sortir de cette situation. Sous l'effet de la société d'assistance, les Français ont changé. La plupart d'entre eux se sont organisés pour vivre au mieux du système, s'en trouvent bien et ne demandent pas d'en changer, du moins tant que le système fonctionne. C'est là que résident finalement les motifs d'espoir. Manifestement, le système ne fonctionne plus. Il est même en faillite, de l'aveu de ses principaux responsables. Et ce ne sont pas les mesurettes prises par l'actuel gouvernement qui sont susceptibles de le sauver. A vrai dire, elles ne sont même pas capables de le prolonger longtemps. Ce n'est pas que les socialistes à peine dissimulés qui constituent le gouvernement Raffarin veuillent laisser périr un système dont ils vivent si bien. Mais ils ont compris qu'il en était arrivé au point où un remède trop énergique ne pourrait que précipiter sa fin. Alors, apostés à son chevet, ils attendent son trépas en remerciant le ciel de chaque jour gagné. Le seul point d'incertitude concerne la manière dont va s'organiser la succession. Tout laisse pense qu'elle n'aura rien de paisible. Les assistés ne sont apathiques que quand ils sont nourris. La privation peut les rendre furieux. Et surtout il n'y aura pas grand monde pour les calmer, la classe politique ayant fait le vide autour d'elle et aucun personnage charismatique n'étant en réserve de la République. La nature toutefois a horreur du vide. De nouveaux leaders surgiront du peuple. Espérons qu'ils seront dignes de la France, qui n'a tout de même pas mérité tout le mal que lui ont fait les petits hommes qui la gouvernent depuis un tiers de siècle. Alors oui, Chirac a eu raison de nous appeler au sursaut. Surtout à celui qui nous fera le mettre à la porte ! Claude Reichman
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