L’Allemagne est 
	forte, mais elle a ses faiblesses ! 
	 
	Les comparaisons vont bon train avec ce qu’on appelle le modèle allemand. Un 
	hebdomadaire connu a établi des fiches à propos de personnes équivalentes de 
	part et d'autre du Rhin : professeurs, ouvriers, cadres, retraités. Sauf 
	erreur toujours possible dans l'enchevêtrement des faits et des lois, il 
	semble bien que les Allemands soient plus gâtés que les Français : tous 
	impôts et charges payés, il leur reste davantage dans leur poche. 
	Indépendamment de calculs arbitraires, le signe le plus clair est le nombre 
	d'Alsaciens qui vont travailler dans le pays voisin. 
	 
	L'avance se traduit aussi dans la médecine. Les hôpitaux allemands sont 
	régulièrement mieux équipés que les français. Ainsi en fut-il pour les IRM à 
	leur début et sur d'autres appareils à présent.
	Un peu d’analyse 
	 
	Comment expliquer ces apparences d'une meilleure prospérité ? 
	 
	Ces jours-ci sortent des comparaisons utiles sur le coût du travail. Elles 
	sont nettement en faveur de l'Allemagne en particulier à cause des charges 
	sociales. Les défenseurs du modèle français s'en tirent en affirmant que la 
	productivité serait plus forte en France. L'excuse est habile mais ce sont 
	des calculs arbitraires et cela ne se voit guère sur les marchés 
	d'exportation. Le chômage en France ne cesse de progresser même si le 
	pouvoir se console par un ralentissement de la hausse. En Allemagne, le 
	chômage régresse et depuis 2007 il a diminué de 50 %. Quant au PIB, malgré 
	la fragilité des calculs, il n'est pas aussi plat qu'en France. 
	 
	La structure fédérale n'y est pas pour rien. En Allemagne, les länder 
	disposent d'une large autonomie avec leur propre constitution et leurs 
	propres contrôles. Ils échappent donc plus que d'autres à la voracité des 
	politiques : toute centralisation libère la tendance naturelle de ces 
	politiques à multiplier les dépenses abusives souvent dans leur intérêt. Au 
	surplus les politiques allemands sont moins avides que les nôtres : en 
	témoigne le train de vie modeste de la chancelière elle-même. 
	 
	Un autre facteur est la moindre culture de la grève qu'ailleurs. La grève 
	est fortement encadrée et, notamment, les grèves politiques ne sont pas 
	autorisées. Les fonctionnaires n'ont pas le droit de grève. En France la 
	gréviculture est une habitude et détruit chaque année une part importante de 
	la richesse nationale. En 2008, un million huit cent mille journées de 
	travail ont été perdues, soit trente fois plus qu'en Allemagne. L'effet de 
	ruine se traduit d'abord par la richesse manquante. Il se rajoute la 
	conséquence sur les investissements nationaux, les entrepreneurs étant 
	freinés dans leur élan. Bien sûr l'effet est encore plus fort sur les 
	investisseurs internationaux qui cherchent sans complexe des terres plus 
	accueillantes. 
	 
	Ajoutons l'existence d'un tissu important de firmes familiales qui 
	réagissent vite aux indications du marché.  
	Les défauts de la statue 
	 
	L'Allemagne est-elle réellement un modèle ? La statue n'est pas sans 
	défauts.  
	 
	Elle a un gros problème de population. Il est si grave que la population 
	allemande pourrait disparaître à long terme. Les médias clament qu'il y 
	aurait besoin de 200 000 immigrés de plus par an pour maintenir la 
	prospérité. Pour remplir les postes en souffrance, la seule parade 
	officielle est d'encourager le travail des femmes. C'est évidemment le 
	contraire d'une véritable politique familiale, seule solution au problème. 
	Les idéologies à la mode, dont le multiculturalisme, la parité « 
	hommes-femmes » et la culture de mort, se manifestent ici. Angela Merkel, 
	sans doute aussi contaminée, commet une faute historique en les suivant. 
	 
	Pour des raisons électoralistes la « Reine de Prusse » a décidé de freiner 
	le nucléaire. C'est grave pour l'équilibre énergétique de tout le continent 
	européen. Elle se lance de ce fait dans l'énergie éolienne et ses multiples 
	mensonges. S'il existe un tribunal de l'histoire, la Prussienne devra 
	répondre d'un double crime dû aux éoliennes : la destruction de magnifiques 
	paysages de son pays, ainsi que de ses sols, où des milliers de tonnes de 
	béton resteront enfouis pour toujours!  
	Les erreurs doctrinales 
	 
	Sur le plan doctrinal la Prussienne dérape également. Pour sortir de la 
	crise elle demande plus d'Europe. Plus d'Europe, cela veut dire des 
	parlottes pendant des lustres et la ruine par un flot torrentiel de 
	directives reflétant un socialisme destructeur, avec, en sus, une 
	incertitude juridique cancéreuse. Quant à la richesse des eurocrates elle 
	s'étale dans tous les journaux. L'enrichissement personnel indu (EPI) de ces 
	eurocrates est au cœur de la ruine générale. 
	 
	Elle se rallie aux remèdes imposés par la « communauté internationale » qui 
	se fracassent sur de mauvais raisonnements.  
	 
	Il est certes nécessaire de chercher la croissance pour arranger bien des 
	problèmes. L'erreur majeure est de penser à des incitations officielles à 
	cette croissance par des politiques publiques. Comme toute politique 
	économique officielle, elles ne pourraient que se retourner contre leurs 
	propres objectifs. A l'échelle européenne, le drame ne peut que se 
	multiplier. 
	 
	En fait, on promet aux peuples abasourdis de la sueur et des larmes. Les 
	plans d'austérité se succèdent avec à l'évidence aucun succès, et le 
	Portugal entre autres en souffre de plus en plus.  
	 
	La seule façon connue de retrouver la croissance est de libérer le capital 
	et le travail : les entrepreneurs recommenceront à embaucher et à investir 
	dans un cercle vertueux. Ce sera la richesse pour tous. 
	 
	Last, but not least : Angela Merkel a imaginé, le 30 mars, de renforcer le 
	M.E.S. (Mécanisme Européen de Stabilité) en le dotant de milliards en plus. 
	En programmant ainsi un flot de monnaie créé ex nihilo, elle oublie 
	allègrement le souvenir cuisant de l'hyperinflation allemande au siècle 
	dernier. Il est vrai que l'OCDE s'y met aussi en évoquant un pare-feu de 
	mille milliards !  
	Vers un Smic 
	 
	La dernière nouvelle est son ralliement à l'idée d'un salaire minimum 
	défendu par les sociaux-démocrates. Or l'absence de salaire minimum était 
	l'une des causes du « miracle » allemand. La preuve a été apportée mille 
	fois de la nocivité de ce système et de son effet négatif sur le chômage. 
	 
	Devons-nous en tant que concurrent de l'Allemagne nous réjouir de ce nouveau 
	dérapage ? Ce n'est pas sûr : la prospérité de nos voisins nous est 
	favorable car elle permet de supporter les effets délétères des politiques 
	que nous subissons et qu'à vue humaine nous allons continuer à subir !  
	 
	Michel de Poncins 
	 
	 
	 
	
	 
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