A votre bon cœur, messieurs dames ! 
	 
	En ces temps de déclaration fiscale, nous voici de nouveau devant une farce 
	à la française, telle que le dirigisme on invente sans arrêt. Ce sont les 
	dons à « certains organismes d'intérêt général ». Au départ, il 
	semble d'un intérêt minime de s'en occuper. En fait, à observer le système, 
	il étend ses tentacules fort loin. 
	 
	La paupérisation du peuple français réalisée, au fil des années, par les 
	pouvoirs de toutes obédiences, en est la base. Nos lecteurs savent fort bien 
	d'où vient cette paupérisation, à savoir principalement des impôts et 
	réglementations, cela sur fond de cupidité des manipulateurs du sommet. 
	Certes, la plupart d'entre eux peuvent imaginer échapper à cette 
	paupérisation, n'étant pas à ranger dans la catégorie des pauvres. Bien que 
	supportant l'écroulement permanent de la richesse nationale, ils s'y 
	habituent en le gérant plus ou moins. Ils ne s'aperçoivent pas, par exemple, 
	qu'eux-mêmes abandonnent telle ou telle action généreuse à laquelle ils se 
	livraient auparavant : nous voici donc en plein dans le problème.
	Assistanat 
	 
	Aux impôts et réglementations, s'ajoute pour nous ruiner l'assistanat, qui 
	se traduit par des sommes phénoménales souvent citées par nous. Cet 
	assistanat a une conséquence particulière. Les gens enregistrent que l'État 
	prend en charge les démunis et précisément avec les impôts qui les ruinent : 
	les voilà débarrassés de l'idée charitable de secourir ces démunis ! 
	 
	Aux USA, immense continent sensiblement plus libre que la France et donc 
	plus riche, la générosité publique est bien plus développée que chez nous : 
	5 % du PIB américain est consacré à des actions charitables ! 
	 
	Voulant corriger les effets pervers de ses propres actions, le pouvoir a 
	donc imaginé la possibilité de déduire des impôts les dons en faveur « de 
	certains organismes d'intérêt général ». Le résultat inévitable est une 
	obscure usine à gaz.  
	Les détails  
	En mars 2009, un palier nouveau fut franchi dans le nuage de l'usine à 
	gaz. 
	Il y avait jusqu'alors 12 catégories d'associations bénéficiaires, chaque 
	catégorie ayant son régime particulier extraordinairement complexe. Le reçu 
	à envoyer comportait une demi-page : depuis lors, il comporte une grande 
	page 21x24. A lire attentivement la raison, elle est toute simple : les 12 
	catégories d'associations sont devenues 24. 
	Elles portent souvent des noms absolument obscurs : « entreprises 
	adaptées », « entreprises d'insertion » ou « entreprises de 
	travail temporaire d'insertion ». Une catégorie est assortie d’un nom 
	qui est bien trop long à citer : il y est question de la fondation du 
	patrimoine et d'un lien avec les propriétaires des immeubles. 
	 
	Le chef-d’œuvre de la « bourreaucratie » se lit dans une petite notice d’une 
	demi- page. « Cette disposition fiscale concerne uniquement les 
	organismes qui satisfont aux critères définis par les articles 200, 238 bis 
	et 885, etc. du code général des impôts ». Pour que les victimes 
	comprennent bien, il leur est conseillé de s'assurer qu’ils répondent aux 
	critères visés. Ceux-ci se référent à un nombre considérable d'articles du 
	livre des procédures fiscales. Et même, s'ils ont des insomnies, ils peuvent 
	s'en rapporter au bulletin officiel des impôts, dont la lecture doit être 
	particulièrement attrayante. 
	 
	Nous gardons pour la fin le coup de fouet que nous citons en entier : « 
	Si les organismes bénéficiaires de dons délivrent à tort des reçus fiscaux, 
	ils s'exposent au paiement d'une amende fiscale égale à 25 % des sommes 
	indûment mentionnées sur ces documents (article 1740 à du C.G.I.).»
	 
	Les effets destructeurs 
	 
	Les effets destructeurs de cette farce bien française peuvent être 
	détaillés. 
	 
	D'abord, l'incroyable surcharge administrative disséminée dans un grand 
	nombre de bureaux et dont personne ne peut connaître le coût total. Ensuite, 
	on trouve l'assèchement de la générosité privée déjà signalée plus haut. A 
	citer également l'expropriation du temps privé qui est un véritable 
	esclavage et n’est jamais mise en lumière. Chacun, selon les principes du 
	droit naturel, est propriétaire de son temps : le dirigisme vole aux gens 
	leur temps en imposant des démarches et formalités insupportables. Les 
	dirigeants des associations sont obligés de remplir ces formalités pour 
	obtenir la maigre consolation de permettre à leurs cotisants de déduire les 
	cotisations de leurs impôts : remplissage des reçus, envoi et classement. Le 
	nombre d'heures ainsi volées est immense et compte à son tour dans la 
	paupérisation de la France. 
	 
	La dégradation morale s'ajoute. Nous recevons tous des documents 
	d'associations réclamant à juste titre notre aide. Très souvent, dans ces 
	documents, il nous est dit que pour donner 100 euros nous ne dépenserons que 
	34 euros. Dans la plupart des cas, c'est pur mensonge. Contraindre les 
	victimes à mentir est l'effet de cette usine à gaz.  
	Enfin, voici le degré suprême de la dégradation morale : les victimes, à 
	savoir les donateurs et les dirigeants d'associations, se réjouissent 
	souvent du système, ignorant que c'est une véritable farce remplie de 
	mensonges et de pièges. Convaincre les victimes de bénir leurs chaînes est 
	le rêve de tous les totalitarismes. 
	 
	Bien sûr, personne n’en veut aux honnêtes fonctionnaires qui, à la base, se 
	livrent à ce travail destructeur. La responsabilité totale repose sur les 
	élus et leurs compagnons de route qui, depuis des décennies, s'activent pour 
	consolider cette arnaque et bien d'autres du même type.  
	Michel de Poncins 
	 
	 
	
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