Il faut reconquérir les banlieues ! 
	 
	Que c'est étrange : le problème des banlieues, pourtant significatif, est le 
	grand absent de la campagne des présidentielle 2012. 
	 
	Tout se passe comme si les candidats ou présumés tels avaient la crainte de 
	parler du brasier, de peur qu'il ne s'allume tout seul. Parler des 
	banlieues, c'est à l'évidence évoquer seulement celles qui ont des problèmes 
	et non les plus paisibles. 
	 
	Huit millions de personnes vivent dans cinq cents villes ou quartiers 
	échappant à l'autorité de l'État. Cela signifie que, dans le pire des cas, 
	la police ne peut jamais y pénétrer sauf avec des effectifs considérables, 
	médecins et pompiers idem, pharmacies fermées, boutiques en déshérence. 
	Évidemment ce terrifiant tableau varie selon les lieux et dans chaque lieu 
	selon les moments ou les périodes. Il y a la banlieue dont les trafiquants 
	sont les propriétaires et qui se gère totalement comme un territoire 
	indépendant, en passant, au besoin, des « traités » pour le partage de zones 
	avec d’autres territoires ; à côté peuvent exister des quartiers simplement 
	tristounets.... . 
	 
	Vivre dans la paix, n’importe où, reste l'un des services majeurs que les 
	habitants d'un pays doivent exiger et obtenir de l'État. Or dans ces 
	banlieues les habitants vivent baignés dans une sorte de guerre larvée, 
	hormis le groupe des trafiquants qui se réjouissent du désordre et 
	prolifèrent avec lui. De même, il existe d'autres zones de non-droit telles 
	que les lignes de RER des environs de Paris : la vie de milliers de 
	personnes y est gâchée par l'impossibilité de monter tranquillement dans un 
	train ! Mais attardons nous sur le sujet des banlieues.
	L’historique 
	 
	L'histoire est compliquée et très ancienne. En 2005, les banlieues s'étaient 
	enflammées. Quelques années avant, la place de la Bastille avait été 
	détruite par une armée de mille malandrins parfaitement entraînés et 
	dirigés. 
	 
	Tous les gouvernements, qu'ils soient de la vraie gauche ou de la fausse 
	droite, ont allumé ou attisé le feu, comme des pyromanes, tout en jouant les 
	pompiers avec de l'argent dilapidé sans contrôle. L'appel lancé jusqu'au 
	fond de l'Afrique pour attirer toute la misère du monde fut puissant et 
	n'est pas près de s'éteindre. La folie du logement social en croissance 
	permanente et jamais suffisante y aide. Le manque d'argent d'un État 
	toujours impécunieux interdit toute solution comme, par exemple, 
	l'accroissement de la présence policière. La calamité grandit et s'enroule 
	sur elle-même : en témoigne l'échec des politiques de la ville successives 
	qui engloutissent en pure perte de l'argent qui n'existe pas et aggrave à 
	son tour le manque dramatique de moyens financiers. Le prétexte de 
	l’antiracisme empêche de tenir des statistiques et de prendre ainsi les 
	solutions adéquates. Concernant l’immigration, les politiques se sont 
	enfermés dans le politiquement correct qu'ils ont eux-mêmes créé. 
	 
	Malgré cette omerta officielle, la police commence timidement à avouer que 
	l'islamisation rapide de la société aggrave les problèmes en créant des 
	territoires ne cherchant pas à s'intégrer. Elle se garde, au nom du 
	politiquement correct, de dire que le refus des traditions chrétiennes 
	historiques de la France, toujours valables même si tout le monde n'en a pas 
	conscience, forme un obstacle insurmontable. S’y ajoute le problème des 
	bandes qui, au nombre de 300 recensées par la police, manipulent des armes 
	de guerre : elles sont comme des armées étrangères campant au milieu du 
	territoire national, images lointaines des grandes compagnies ravageant 
	naguère le territoire ! 
	 
	Dans ces banlieues, le chômage, déjà dramatique ailleurs, est pratiquement 
	doublé. Bien sûr la drogue règne. A quoi peut rêver un jeune désœuvré et 
	inadapté à l'école, qui gagne facilement sa vie à faire le guet ? Tout 
	simplement à devenir lui-même dealer et à rouler à son tour dans des 
	voitures de luxe. Droit de vote ? Pourquoi l'exercer dès lors qu'une sorte 
	de zone d'exclusion existe. Le résultat est que le nombre de non inscrits 
	sur les listes électorales est le double de ce qu'il est ailleurs et qu'il y 
	a davantage d'abstentions dans ces territoires.  
	Que faire ? 
	 
	Certes, l'urgence absolue serait de résoudre les grands problèmes de la 
	société française comme le chômage, la paupérisation, l'illettrisme, le 
	désordre de la justice. Ces problèmes bouchent l'horizon. Ils expliquent le 
	quasi silence de la campagne présidentielle sur le sujet, personne ne 
	sachant vraiment comment faire et les candidats principaux craignant à juste 
	titre de se trouver confrontés à leurs propres turpitudes. 
	 
	En espérant cette urgence en forme de rêve qu'y aurait-il à imaginer ? 
	 
	La situation, compte tenu de l'historique, n'est pas facile à appréhender 
	car elle est extrêmement variable. Le trait dominant est la véritable « 
	sécession » de ces territoires, d'où la nécessité d'une « reconquista 
	». Ce terme est justifié car à des siècles de distance il y a des 
	ressemblances significatives. 
	 
	Faire des opérations « coups de poing » ? Les dirigeants de la police sont 
	sceptiques. Une opération de ce type ne déstabilise la fourmilière que 
	pendant une demi-journée et les dealers reviennent à nouveau. Ne pas oublier 
	également que, quand la police fait son travail, la justice ne suit pas : en 
	France, chaque année 90 000 décisions de justice ne sont pas exécutées ! 
	 
	Frapper les dealers au portefeuille ? Ce serait la voie royale. Les moyens 
	et les renseignements existent selon les syndicats de policiers eux-mêmes : 
	ces dealers iraient tout simplement exercer leurs activités dans d'autres 
	pays. Il est surprenant que, sauf quelques timides tentatives, cette méthode 
	n'ait pas été appliquée à grande échelle, et cela conduit à imaginer 
	d'étranges complicités éventuelles ! 
	 
	Quelle que soit la stratégie imaginée, il y aurait une règle absolue : pas 
	de « coups de poing », mais reconquête morceau par morceau. Un territoire 
	reconquis ne devant plus jamais être abandonné. 
	 
	Michel de Poncins 
	 
	 
	 
	 
	
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