Hollande, en perdition, vend
les bijoux de famille !
Le président de la République, très provisoirement en place, tente
désespérément de reprendre en mains les rênes d'un pouvoir qui lui échappe à
cause de calamités dont il est largement l'auteur. Il en résulte une cascade
d'annonces diverses, chacune d'entre elles étant saluée comme il se doit par
les camarades en perdition.
A présent c'est la vente des bijoux de famille.
Nos lecteurs savent que nous sommes favorables à la vente d'une immense
quantité de biens étatiques, dont des participations. Nous applaudissons
donc mais à certaines conditions.
Les conditions
La première est que les oligarques de l'UMP, du PS et d'autres grands partis
ne captent pas à leur profit tout ou partie du fruit de la vente. Le
déroulement réel, depuis des années, de la vente de participations d'Etat
n'est guère encourageant à cet égard. Les compagnons de route et les amis
des gens au pouvoir objecteront que tout est bien balisé, avec des
expertises et des procédures précises, et sous l'œil des tribunaux. Nous
savons bien pour notre part qu'il s'agit de barrières de papier qu'une bande
bien organisée de politiques avides bouscule sans problème en toute
légalité. Que vaut une expertise pour une entreprise mondiale accompagnée
souvent d’une pyramide de filiales ? Elle vaut ce qui fait plaisir au
commanditaire de l'expertise.
La deuxième condition est que, si le bel argent des bijoux de famille arrive
sur la table, il soit utilisé exclusivement pour rembourser des dettes
publiques. Ajouté à bien d'autres propriétés publiques, il sera nécessaire
pour libérer la France du poids insupportable de ces dettes engendrées par
des décennies de gaspillages gouvernementaux.
La dernière est que le pouvoir en place arrête de creuser les déficits en
jetant l'argent par la fenêtre, comme cela se passe depuis si longtemps. Il
n'est pas besoin de citer des exemples tant ils sont nombreux.
Un programme pour dix ans
Le moins qu'on puisse dire est que le pouvoir en place ne remplit aucune des
conditions énoncées ci-dessus. La ruine est alors garantie. Bien mieux, il
projette d'utiliser les sommes dégagées pour réaliser un programme
d'investissements sur dix ans. Il se fait fort de sélectionner des types
d'investissement générant de la croissance. Ce type de démarche fut utilisé
maintes fois dans le passé, avec pour conséquence des foyers de pertes.
Sarkozy, en 2010, avait utilisé le grand emprunt pour des investissements
baptisés d'avenir !
Les objectifs officiels sont imprécis et fumeux à souhait : l'emploi, la
jeunesse, la préparation de l'avenir, le numérique, la transition
énergétique, la santé, les grandes infrastructures, les nouvelles
technologies. Le président s'est souvenu pour une fois qu'il avait un
premier ministre : Jean-Marc Ayrault est donc prié de mettre rapidos en
musique cette utopie.
De belles bagarres sont à prévoir. Elles se déclencheront d’abord entre les
ministres, leur cour et leurs fonctionnaires, avec les élus locaux en
embuscade. Le président veut des résultats et chacun tentera de se signaler.
Il s'ajoutera les batailles pour le butin étatique entre les firmes espérant
bénéficier de la manne. Une opération aussi vaste ne peut pas s'imaginer
sans faveurs publiques diverses. Le gaspillage du temps va être colossal,
avec des délais insupportables.
On hésite à citer les chiffres dont les médias sont friands : la vente des
participations peut varier du simple au double selon les aléas. Quels que
soient les chiffres, il y aura assèchement du financement pour de vrais
investissements demandés par le marché.
Notons aussi l'énorme machinerie étatique attelée aux investissements
publics : Banque publique d'investissement ou BPI, Fonds stratégique
d'investissement ou FSI, CDC, OSEO. Tout ce beau monde parlotte entre soi,
chaque structure choyant dans ses sommets des camarades bien au chaud. Le
marché libre est le grand absent et fait place aux « lendemains qui chantent
», les choix étant du plus total arbitraire.
Ne pas bouger
Tout le monde presse la France de se réformer. Bien qu'ayant toute capacité
de le faire, le pouvoir en place ne le veut pas. Il est prisonnier de la
bulle idéologique où il s'enferme volontairement. La seule façon d'en
sortir, à ses yeux, est de se lancer dans de la communication. Il en résulte
cette opération douteuse de la vente des bijoux de famille qui, dans la
mesure où elle se réaliserait, handicaperait l'avenir.
La seule solution serait de ne pas bouger. Espérons que, comme lors des
expériences précédentes, l'agitation retombera, les idéologues galopant
ailleurs !
Michel de Poncins
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