Consommation : un nouveau 
	tsunami administratif  
	                                  
	se prépare ! 
	 
	Depuis quelques temps, le monde économique et politique bruisse 
	d'informations sur un futur projet de loi pour soi-disant protéger les 
	consommateurs. C'est en fait, suivant l'usage, un déluge de réglementations 
	qui vont nous être assénées, dans une odeur sulfureuse d'usine à gaz 
	administrative, avec des effets contraires aux buts poursuivis. 
	Pour comprendre l'origine de ce nouveau tsunami administratif, il faut 
	savoir que nous avons un secrétaire d'État à la consommation, Frédéric 
	Lefebvre.  
	 
	Pourquoi un tel secrétaire d'État ? D'abord, c'est une question de partage 
	du butin de la République. Au sein de la « République Fromagère », les 
	victimes-contribuables apportent sans barguigner leur tribut d'une façon 
	permanente et immense, cela par les prélèvements fiscaux et sociaux que nous 
	connaissons tous. Ainsi se construit un butin annuel dépassant largement les 
	50 % du PIB. Cela permet donc d'arroser largement tous les camarades, ce qui 
	explique entre autres la quarantaine environ de ministres, sous-ministres ou 
	sous-sous ministres, dont beaucoup sont inutiles.
	La consommation 
	 
	Une raison spécifique explique qu'il y ait un secrétaire d'État à la 
	consommation. Le pouvoir interventionniste est largement pollué par les 
	idées fausses venant de Keynes. L'une de ces idées est que la croissance du 
	PIB serait dépendante de celle de la consommation. Si la consommation 
	augmente, la production finirait par suivre et, après un assez long détour, 
	arriverait à favoriser la croissance du PIB. Cette croissance permettrait 
	alors enfin de rembourser les dettes insupportables, d'arrêter les déficits 
	publics et de résoudre les problèmes insurmontables que nous connaissons. 
	 
	Pour un économiste, ces raisonnements sont totalement faux. La vérité est 
	tout simplement que la consommation détruit de la 
	richesse, ce qui est normal mais, bien évidemment, n’en crée pas, la 
	richesse étant nécessaire pour consommer et devant lui préexister.  
	En plus, l'activisme de ce secrétaire d'État permet, en période 
	électorale, de promouvoir l'idée que le pouvoir en place protègerait le 
	pouvoir d'achat. Nous savons tous que si le pouvoir d'achat se détériore, 
	c'est très précisément à cause des interventions brouillonnes du pouvoir 
	dans le domaine économique et des impôts et charges créés par le dit 
	pouvoir. 
	 
	C'est également pour toutes ces raisons qu'il y a un code de la 
	consommation, lequel fait partie de la quasi centaine de codes de natures 
	diverses qui écrabouillent littéralement la population française. Le nouveau 
	projet de loi s'y réfère souvent.  
	Les détails du projet 
	 
	Présenté au conseil des ministres, il contient 25 mesures, ce qui annonce 
	les plus grandes catastrophes compte tenu des décrets d'application, des 
	circulaires, des contentieux : l'expérience fait penser que l'on se dirige 
	vers un bon millier de pages ou peut-être davantage. 
	 
	Parmi les mesures présentées comme les principales, s'en trouvent certaines 
	concernant la téléphonie mobile et l'Internet. C'est comme si la téléphonie 
	mobile et l'Internet faisaient l'essentiel de la vie. Le projet prévoit un « 
	tarif social » de l'Internet haut débit. Ce tarif social meilleur marché 
	serait proposé aux 2 millions de foyers vivant avec le RSA. Sans doute 
	a-t-on l'espoir fou en haut lieu que ce tarif donnerait du pain à ceux qui 
	n'en n'ont guère ! 
	 
	Les consommateurs qui refusent les prélèvements automatiques sur leurs 
	comptes sont souvent, aujourd'hui, pénalisés, car les opérateurs facturent 
	des frais pour l'usage des chèques. Cela paraît bien logique, le 
	développement de l'automatisme étant bénéfique pour tout le monde. Cette 
	logique n'émeut guère les énarques aux manettes : la pratique sera donc 
	pourchassée, au détriment précisément de tous les clients ! 
	 
	On trouve des mesures concernant l'immobilier. Les locataires pourront 
	obtenir une diminution proportionnelle de leur loyer, s'il apparaît que la 
	surface réelle du logement est inférieure de 5 % à celle mentionnée dans le 
	bail. Nos lecteurs savent bien que, s'il y a des problèmes dans 
	l'immobilier, c'est justement à cause de l'inondation de lois réglementant 
	le domaine. Ce n'est pas une contrainte supplémentaire qui améliorera le 
	marché du logement, seule la liberté permettant de développer le secteur et 
	de résoudre les problèmes quand il y en a. 
	 
	Une bombe est lancée : les consommateurs pourront repérer dans les contrats 
	une clause pas nécessairement illégale mais qu'ils jugent abusive et 
	demander au juge de la supprimer. Les économistes et les juristes savent 
	qu'évoquer de prétendus abus est se lancer dans l'incertitude : qui peut 
	définir réellement ce qu'est un abus ?  
	La création de richesse  
	En fait, toutes ces mesures se retournent contre le consommateur, ne 
	serait-ce qu'à cause du déluge de réglementations qu'elles annoncent. C'est 
	l'occasion de rappeler que la consommation ne peut se développer que si l'on 
	crée de la richesse et que la seule façon de créer de la richesse est de 
	libérer l’économie. 
	 
	La liberté permet aux particuliers et aux entrepreneurs d’agir en fonction 
	des indications du marché. Les entrepreneurs jouent un rôle amplificateur. 
	En effet, un entrepreneur, quel que soit son niveau, rassemble des éléments 
	épars : capitaux, locaux, personnel, fournisseurs, clients, procédés etc. En 
	les rassemblant et en les conjuguant dans la durée, il fait surgir un 
	gisement nouveau de richesse qui n'existerait pas sans lui. 
	 
	La richesse, alors, permet aux uns et aux autres de consommer ce qu'ils 
	veulent et quand ils veulent, en envoyant de nouveaux signes générateurs 
	d'évolutions éventuelles : c'est le cycle vertueux. 
	 
	Michel de Poncins  
	 
	 
	 
	
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