Dépendance : la course aux
milliards est engagée !
Revoici la dépendance, qui revient en boucle, les politiciens de tous bords
courant sans cesse après les calamités qu'ils créent eux-mêmes.
Le nombre des personnes dépendantes ne cesse de croître. Au début des années
2000, elles étaient quelque 700.000, mais elles devraient dépasser 1,6
million en 2040. L’Aide Personnalisée à l'Autonomie (APA) est, à l’heure
actuelle, la principale source de financement pour 1,3 million de personnes
: 560.000 en maison de retraite et 751.000 à leur domicile ou dans leur
famille. La Sécurité sociale, pour la partie soins, les départements et les
familles se partagent aujourd’hui la facture. En moyenne, le coût annuel
d'une personne dépendante est évalué à 30.000 euros. Chacun d'entre nous
peut être frappé à son tour ou épargné sans que personne ne puisse savoir
qui sera frappé, qui sera épargné et à quel degré.
En bonne logique, le problème de la dépendance éventuelle devrait être régi
par les épargnes individuelles jointes à la solidarité familiale. Mais c'est
là que l'on rencontre les effets calamiteux des pouvoirs publics de toutes
tendances qui, depuis longtemps, s'attaquent précisément à ces deux remèdes,
pourtant nécessaires et suffisants.
Il y a d'abord la paupérisation générale du pays organisée ou admise
cruellement par ces pouvoirs et qui se traduit, en particulier, par la
difficulté de créer des épargnes suffisantes, à l'abri de l'ouragan fiscal
et social. Quant aux offensives contre la famille, elles ne cessent de se
développer, ce qui brise les possibilités de recours à cette institution
fondamentale. Pis encore : à cause de ce double comportement public, chacun
peut trouver des excuses pour renoncer à sa responsabilité personnelle et
s'abandonner à la sollicitude trouée de l'intervention étatique.
La fausse solution de l’étatisme
C'est ainsi que l'on voit l'État s'avancer avec ses gros sabots pour
prétendre corriger la calamité que lui-même a créée.
Il n'est, semble-t-il, plus beaucoup question de la création d'un cinquième
pilier de la sécurité sociale, qui s'ajouterait aux quatre piliers existants
: famille, accidents du travail, maladie, retraite : une telle création
serait, certes, la faute à ne pas commettre et, néanmoins, le recul sur ce
plan n'est peut être que provisoire.
La « Sécu » est un monstre qui, par ses dimensions titanesques après des
extensions successives, finit par absorber une large part de l'activité
nationale. Le monstre, quels que soient les changements de statut depuis sa
création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la
légitimité est plus que douteuse. Les résultats sont désastreux, avec, en
particulier, la disparition de la responsabilité personnelle, seule façon de
gérer réellement les risques en tout genre.
Depuis sa création la « Sécu » traîne, par nature, un déséquilibre
financier que l'on appelle maintenant couramment le « trou de la Sécu »,
dont une partie très visible est formée par les dérives de
l'assurance-maladie. Ce « trou de la Sécu », à lui seul, explique une grande
partie de la paupérisation du peuple français, avec, notamment, le
dépérissement des entreprises, seules créatrices de vraies richesses et
alimentant par la force largement le monstre.
Depuis quelques temps, l'État s'avance sous d'autres formes que le cinquième
pilier pour prétendument résoudre le problème.
Le Premier ministre a mis en route une parlotte avec quatre groupes de
travail planchant sur le dossier. Le premier traite de la question "société
et vieillissement", le deuxième de celle des "enjeux démographiques et
financiers de la dépendance", le troisième de "l’accueil et de
l’accompagnement des personnes âgées", et le quatrième de la "stratégie pour
la couverture de la dépendance des personnes âgées".
Des impôts à prévoir
Il a été officiellement indiqué que le produit de ces réflexions aurait des
conséquences sur le prochain projet de loi de finances, tout en précisant
que la dépendance serait un des "sujets de la présidentielle".
L'accroissement de la CSG est provisoirement exclu : peu importe,
finalement, les impôts qui seront prélevés, car l'essentiel est que la
course aux milliards est engagée et il n'est question que d'augmentations
d'impôts et de charges. On n'imagine pas l'immensité du tort causé, de la
sorte, à tous les créateurs et dirigeants d'entreprise par le flou juridique
et fiscal créé dans de telles parlottes : l'une des conséquences les plus
dommageables est évidemment le retard dans les décisions éventuelles,
personne ne sachant à l'avance qui sera frappé et comment.
Dans tout ce flou interviennent les collectivités locales, qui supportent
pour l'essentiel l'APA et qui aimeraient bien en passer le fardeau à l'État.
Elles n'ont pas complètement tort dans cet objectif, mais il faut rappeler
que la paupérisation de la France vient pour une large part de ces
collectivités locales et de l'enrichissement incroyable des élus de diverses
sortes qui les manipulent à leur seul profit.
Pour couronner le tout, force est de reconnaître que les programmes des
éventuels présidentiables pour 2012 sont les mêmes, quelles que soient les
nuances apparentes : poursuite sans répit des dépenses publiques et
particulièrement de celles qui conduisent à l'enrichissement personnel des
prédateurs étatiques, déficit, endettement, impôts et charges. C'est clair
et brutal, mais c'est ainsi.
La responsabilité personnelle
Pour terminer, voici plusieurs constatations.
Tout système de subventions étatiques s'autoalimente lui-même, beaucoup de
personnes essayant de se glisser dans la machine bureaucratique inventée
pour l'occasion : c'est l'une des explications du succès de l'APA. La
responsabilité personnelle est la seule façon de gérer les risques. Si elle
s'exerçait librement, les épargnes accumulées en vue de l'avenir serviraient
d'aliments aux entreprises et, par ricochet, la richesse se multiplierait.
Des systèmes d'assurance, lesquels existent déjà, se développeraient
davantage dans un cadre concurrentiel. Le tout déclencherait un cercle
vertueux. Nous sommes, hélas, loin de ces perspectives dans la situation
actuelle.
Il serait, cependant, encore tout à fait possible de changer, mais il
faudrait à coup sûr changer intégralement de classe politique et c'est la
seule et vraie difficulté !
Michel de Poncins
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