www.claudereichman.com |
A la une |
22/9/11 | Michel de Poncins |
C’est l’Etat qui crée la crise du logement ! Les offensives du gouvernement contre le logement ne s'arrêtent jamais. En voici quelques-unes parmi les plus récentes. Dans la liste des nouveaux impôts se trouve un projet de taxation accrue des plus-values réalisées à l'occasion de la vente de résidences secondaires. Il est tout à fait normal de faire une plus-value lorsque l'on vend une habitation quelle qu'elle soit, et il est immoral que les politiciens taxent ces plus-values de quelque façon que ce soit. Autre projet : surtaxer les loyers des chambres de bonne quand ce loyer ne convient pas au gouvernement pour une raison ou pour une autre ; il en résultera une nouvelle pénurie ou des transactions au noir ! Le président de la République « veut » une France avec 70 % de propriétaires au lieu de 58 % aujourd'hui. De quoi se mêle-t-il ? Si le logement était libéré, chacun, selon les circonstances, choisirait librement d'être propriétaire ou locataire. Il en résulte la promotion du PTZ ou prêt à taux zéro, nous rappelant le triste exemple des subprimes aux USA qui avaient pour but de vendre des logements à des personnes ne pouvant pas acheter. Ces toutes dernières mesures font suite à un déluge de dispositions qui, depuis 2007, forment des obstacles considérables à la construction nécessaire de logements valables. Des dispositifs destructeurs Le gouvernement dirige étroitement les loyers, ce qui va jusqu'à un quasi
blocage du type « loi 1948 » : erreur fatale. En conséquence et pour,
soi-disant, aider les propriétaires bailleurs, il déclenche une floraison de
dispositifs avec leurs complications et leur arbitraire : Robien, Scellier,
Scellier BBC, Scellier social, Scellier meublé. Dans la réalité, c'est
autant de pièges pour ces propriétaires bailleurs, l'essentiel des avantages
fiscaux étant capté par les intermédiaires. On pourrait citer encore le zonage du territoire ; il existe tant de
zones enchevêtrées que la complexité des démarches pour construire un
logement est inextricable. Parmi ces zones, se trouvent les régions classées
au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce classement tout à fait inutile se
propage sur la terre entière depuis 1972, date de sa création. La vallée de
la Loire, par exemple, a été classée. Les conséquences sont extrêmement
importantes sur le plan des formalités car le classement conduit à des
délais supplémentaires pour l'étude des dossiers et aussi à des décisions
tout à fait arbitraires. Rappelons que ce système a pour objectif évident
bien que non déclaré d'enrichir l'Unesco, monstre administratif ruineux, qui
compte 175 directeurs et 1000 consultants ! Le résultat est pitoyable. Suivant les statistiques de la fondation de l'abbé Pierre, 2 600 000 Français (sic) seraient mécontents de leur logement. Comment se fait-il que dans ce pays bénéficiant de tant de possibilités une telle catastrophe puisse exister ? Le volontarisme coupable de l’Etat L'unique explication est le volontarisme coupable de l'État qui s'incarne
dans un double attelage ministériel : Mme Nathalie Kosciuzko-Morizet,
ministre du logement, est flanquée de M. Benoist Apparu, secrétaire d'État
chargé du logement. Ce fabuleux attelage pèse lourdement par son existence
même sur le marché du logement : impôts abusifs et règlementations obscures
détruisent le dit marché. L'attelage s'accompagne d'une foule
d'organisations « bourreaucratiques » publiques, comme ces « Agences
départementales de l'information sur le logement ». Si l'on multiplie par le
nombre de départements et si l'on ajoute une foule d'autres organismes
parasitaires, le coup de massue frappant les candidats locataires et
propriétaires est meurtrier à souhait. Citons l'impossibilité de faire partir sans délai le locataire mauvais payeur (en Belgique, c'est immédiat et, de ce fait, on trouve à se loger) et l'obligation des diagnostics sans véritable intérêt qui majorent de 2 % les coûts. Il existe, même, grâce à l'imagination des énarchos-socialos au pouvoir et sous la pression des écolos, une trouvaille absolument incroyable : c'est le logement « idéologique ». Suivant la doctrine officielle, de tels logements « économisent la planète » ! En d'autres termes, les candidats au logement sont incités à faire plaisir aux caciques du prétendu réchauffement climatique rattaché à une cause humaine, et parmi eux à Jean-Louis Borloo. L'incitation comporte une foule d'aides de natures diverses en vue d'encourager les travaux désignés arbitrairement comme écologiques : ce sont des « aides vertes ». Un exemple de l'orientation « idéologique » du logement est la maison « BBC ». Ces initiales désignent la maison basse consommation. La construction est terriblement compliquée et ces logements BBC coûtent 15 % de plus que les autres. Certes, ce surcoût est pratiquement compensé par des avantages fiscaux. Il en résulte un double effet de ruine pour un acteur du logement : il perd sa liberté de choix, alors que celle-ci dans un domaine aussi important fait partie de la richesse, et il souffre, comme d'autres, du matraquage des impôts nécessaires pour compenser les avantages fiscaux. Libérer le logement La solution à la calamité existe et est connue de tous les économistes : libérer complètement le logement en laissant le marché jouer dans tous les domaines est la seule façon de gérer le problème. Une des causes profondes du désastre français vient de ce que l'horrible calamité, comme beaucoup d'autres, est le terreau où politiques et chefs syndicalistes cultivent leur fausse gloire et leur vraie richesse grâce aux remèdes mensongers qu'ils appliquent. Quelqu'un a remarqué que, du temps d'Henri IV et de Sully, les gens s'enrichissaient car, malgré son pouvoir, le Roi ne « tracassait pas les particuliers ». C'est une phrase extraordinaire. A présent nous sommes soumis à un millier de « princes » qui fabriquent à leur usage un pouvoir quasi absolu grâce auquel ils nous tracassent de tous les côtés. Nous vous en prions : cessez de nous tracasser et nous serons tous logés à notre gré ! Michel de Poncins.
|