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24/2/10 | Michel de Poncins |
L’Europe, ou l’art de nous ruiner ! L'aide pratiquement promise à la Grèce par la France et l'Allemagne
réunies Les acteurs du plus haut niveau avouent clairement qu'en aidant la Grèce ils veulent « sauver » l'Europe et la monnaie unique. Nous allons montrer comment ces deux réalisations génèrent la ruine pour les peuples européens, la principale raison de leur mise en place étant la cupidité des politiques de tous niveaux. Pour commencer voici deux citations. Giscard d'Estaing, le 12 novembre 1997, a déclaré au Herald Tribune : « Je ne vois pas à quoi l'euro va servir sinon à perturber gravement le monde des affaires. A chaque fois que je pose la question de savoir si c'est une bonne chose de réaliser la monnaie commune, j'entends toujours la même réponse : il faut le faire parce que nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'être laissés de côté. Les responsables des gouvernements portugais, espagnol et italien m'ont tous fait cette réponse, sans m'apporter la moindre explication. Je n'ai jamais entendu sur ce problème que de mauvais arguments ». Or, c'est le même qui a poussé de toutes ses forces à la constitution européenne ! Quant à Vaclav Klaus, ancien Premier ministre tchèque, il est toujours du côté de la vérité et a écrit dans la revue de l’Aleps : « L’Europe a eu des changements irrévocables pendant que la majorité des Européens, inconscients ou peu intéressés par l’enjeu, ne faisait pas suffisamment attention. La coopération intergouvernementale des différents pays, tendant à supprimer les barrières aux mouvements des hommes, biens, monnaie et idées, a été convertie, lentement mais sûrement, en la formation d’un Etat européen supranational visant à centraliser le pouvoir à Bruxelles, à l’élimination des Etats nation européens et à la socialisation de l’Europe. Etant donné la douce négligence de la majorité des Européens, une minorité d’activistes pro-européens et une bureaucratie européenne possèdent les clefs du pouvoir » Distinguons dans l'analyse la ruine générée par l'Europe de celle venant par l'euro, bien que les chemins s'entrecroisent. Malgré les apparences de liberté qu'elle se donne, l'Europe repose sur l'étatisme et l'interventionnisme, c'est-à-dire, en fait, le socialisme, terme qui rassemble tous les ennemis de la liberté. A ce titre, elle est dictatoriale. Certes les eurocrates rappelleront qu'ils ont libéré quelques activités comme le transport aérien : les économistes savent que le transport aérien ou d'autres n'avaient pas du tout besoin de l'eurocratie pour être libérés. Parallèlement et en même temps, l'Europe a inondé le continent d'un ouragan de réglementations diverses sous la forme de directives : légiférer à tout va est la marque du socialisme et génère la ruine. Il y a 27 commissaires à la tête de l'Europe et chacun de ces commissaires, pour montrer qu'il existe, fabrique des directives à longueur d'année. Leur richesse incommensurable implique justement que pour la justifier ils montrent de l'activité par cette inondation de directives. Il est facile de citer quelques récents exemples : les ascenseurs, les ampoules, la coloration des vins, la pêche au thon rouge... . La fausse chimère de l'égalité a aussi joué un rôle majeur dans la destruction d'argent réalisée par l'Europe. L'argent enlevé par la force aux citoyens de tous les pays est régulièrement transféré d'une façon tout à fait arbitraire vers d'autres pays. Ces pays receveurs n'en retirent, contrairement à leurs espoirs, aucun avantage réel puisqu'en fait cela les conforte dans un état d'assisté. En outre, les avantages mineurs obtenus seront annulés largement par les aides accordées ailleurs. A coté de l'assistanat générateur de ruine à l'intérieur des nations, l'Europe a « inventé » l'assistanat entre pays ! Ajoutons encore les destructions d'argent par des fraudes, des mensonges et de la corruption généralisés. Peu de gens savent que la Cour des Comptes européenne refuse depuis plusieurs exercices de certifier les comptes de l’Union. Celle-ci vit donc sur des comptes pourris ! Tous ces actions d'essence socialiste suscitent en plus une insécurité juridique totale dans toute l'Europe avec la Cour de justice en embuscade, dont l'effet est que plus personne en Europe n'est certain du droit : l'insécurité des transactions provoque l'effet de ruine. Il est probable que, si des économistes non salariés des gouvernements voulaient chiffrer sincèrement la conséquence sur le PIB européen de toutes ces actions, ils arriveraient à deux ou trois pour cent de richesse détruite chaque année par la Commission européenne. Un principe de l'économie est que la richesse détruite ne se retrouve jamais. Passons maintenant à l'euro. Les inconvénients de la monnaie unique qui rassemble des pays avec des économies tout à fait différentes autour d'un taux de change unique sont connus. Cependant la source principale de la ruine n'est pas là. Elle se trouve dans l'encouragement des vices économiques, qui est intrinsèque à la fixité de la monnaie. Sans l'euro, les 35 heures et la retraite à 60 ans n'auraient pas pu passer. Et il en est de même pour d'autres vices dans d'autres pays. La Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark, pour leur part, sont extérieurs à l'euro et n'en souffrent guère. Voyons le rôle de la cupidité des politiques. La richesse incomparable et scandaleuse des eurocrates est connue malgré
les Cette cupidité est rarement évoquée ou même jamais par les économistes officiels, car en fait ils sont souvent eux-mêmes salariés du pouvoir mondialiste qui se met en place. Si quelqu'un approche du problème, les médias parleront de « populisme », terme qui devrait être un compliment alors que dans la langue de bois officielle c'est un terme méprisant. Pour bien l'expliquer il faut mettre en lumière une règle absolue. Quand les organismes publics grandissent, et à mesure qu'ils grandissent, les vrais contrôles n'existent plus et les titulaires vivent à l'abri dans une sorte de bulle financière, juridique et psychologique dont ils ne cherchent surtout pas à sortir. C'est tout à fait visible dans tous les organismes supra nationaux qui finissent par ne tourner pratiquement que pour le bien-être de leurs dirigeants et de leur personnel de base. En témoigne la bataille homérique pour se partager entre les nations les grandes fonctions internationales où les politiques de chacun des pays trouvent le moyen de s'échapper en quelque sorte par le haut. Il est de ce fait légitime de dire que la survie ruineuse de l'Europe et de l'euro, invoquée pour justifier l'aide à la Grèce, s'explique en dernière analyse par la cupidité des politiques du plus haut niveau. Michel de Poncins
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