Le FMI ou comment prolonger la crise !
Nous allons évoquer les frasques du FMI, mais ce n'est pas forcément celles
de DSK, dont les médias nous abreuvent à longueur de journée. Il reste
cependant qu'un observateur attentif et subtil peut probablement trouver des
liens entre tous les phénomènes.
Pour sauver en quelque sorte DSK, la presse, les médias et tous ses anciens
amis chantent les louanges de son action à la tête du Fonds Monétaire
International (FMI). Nous ne les suivrons pas sur ce chemin, et à entendre
dans la rue les peuples irlandais, portugais et grec entre autres, nous ne
sommes pas seuls.
Un statut extravagant
D'abord, il est absolument nécessaire, en citant des chiffres que la presse
a publiés, de rappeler le formidable prélèvement que cette institution
internationale opère, pour ses frais de fonctionnement, par la force fiscale
sur le monde entier. Citons quelques chiffres concernant le président déchu.
Il touchait 500 000 $ par an. Son indemnité de séparation se monte à 250 000
$. Sa retraite de patron de l'institution lui garantit environ 80 000 $ par
an jusqu'à la fin de sa vie.
Ces sommes, pour être comparées à d'autres, doivent être affectées d'un
coefficient multiplicateur pour tenir compte d'une exonération totale ou
partielle d'impôt et du fait que c'est de l'argent de poche, puisque
l'essentiel de la vie courante et bien au-delà est assuré par l'institution.
Comme il est de règle dans les dinosaures internationaux le statut abusif du
sommet se répand en ondes bienfaisantes sur tous les échelons inférieurs. La
bureaucratie du FMI compte 2700 employés ! Nous ne connaissons pas le coût
total des frais de fonctionnement, et probablement la moitié de ce chiffre
doit est considéré comme un enrichissement sans cause pour les
bénéficiaires.
Il est une règle absolue au sein de la dictature mondialiste, dont le FMI
n'est qu'un des multiples visages : plus les organismes sont importants,
moins il y a de vrais contrôles et plus les fuites d'argent s'aggravent. Les
titulaires vivent à l'abri dans une sorte de bulle financière et juridique
dont ils ne cherchent surtout pas à sortir. En témoigne la bataille
homérique pour se partager entre les nations les grandes fonctions
internationales, bataille déjà engagée pour le FMI où les politiques de
chacun des pays trouvent le moyen de s'échapper en quelque sorte par le
haut.
Les analyses ci-dessus s'appliquent peut-être à mille « bourreaucraties »
internationales exerçant à un titre ou à un autre la dictature mondialiste.
Quelles sont les personnes qui souffrent le plus de cette situation
scandaleuse ? Ce sont les pauvres de toute la planète, car par répercussions
successives la force fiscale sur laquelle repose ces édifices fait souffrir
principalement les pauvres. La participation du démissionnaire à cette
entreprise ne peut pas du tout être, pour ce seul premier motif, considérée
comme positive, contrairement aux déclarations de la presse et des médias,
et même si bien d'autres dans le monde se partagent ainsi injustement le
butin international public.
Les actions engagées
Encore faut-il examiner si les actions engagées sous son égide ont été
positives. Le FMI a apporté son concours en corrélation avec les États à des
politiques de relance dans un grand nombre de pays. Or ces politiques sont
véritablement catastrophiques et ne font que propager et prolonger la crise
économique. En effet, elles reposent toutes sur l'intervention des États
dans l'économie, ce qui est tout à fait contraire à la liberté économique
absolument nécessaire à la création de richesses. Cette intervention
implique des impôts et des endettements croissants. L'objectif annoncé
découle de l'idée qu'après le détour d'un certain nombre d'années, les PIB
augmenteront et pourront ainsi résoudre les diverses calamités que les mêmes
États ont créées par leurs propres activités multiples et destructrices.
C'est évidemment un faux raisonnement. L'observation quotidienne montre que
les pays européens et en particulier la France, championne des politiques de
relance, voient leurs économies traînasser dans une médiocrité qui ne
s'arrête pas.
Ensuite, il est permis de constater qu'avec l'aide des diverses banques
centrales, le FMI a maintenu le taux de l'argent à un niveau extrêmement
modeste, ce qui a conduit à créer de la fausse monnaie et à engendrer en
particulier dans beaucoup de pays des bulles immobilières. Or, il est un
principe sur le plan économique : le capital doit être payé à un taux normal
permettant une allocation adaptée des ressources, ce qui ne fut pas le cas.
Il en est résulté un grand nombre de calamités ayant frappé entre autres
plusieurs pays comme l'Irlande, le Portugal et la Grèce.
Ayant été le pyromane, le FMI a-t-il été un bon pompier ? Pas du tout. En
effet, les recettes appliquées l'ont été sur la base d'aides financières, et
les milliards ont valsé : un jour la Grèce a besoin de 60 milliards et le
lendemain cela n'est déjà plus suffisant. Les pyromanes ont continué à
attiser le feu. Puisqu'il s'agit de la Grèce, il paraît que la nouvelle aide
pourrait se faire en échange d'une hypothèque sur de nombreux biens, comme
les sites olympiques construits en 2004. A quand la vente de l'Acropole qui,
au demeurant, n'est qu'un temple dédié à une idole !
L'arrosage avec de la fausse monnaie s'accompagne généralement de l'exigence
d'une diminution du déficit public d'une façon drastique, et c'est là
qu'apparaît un autre défaut. Cette diminution est imposée avec des mesures
très dures pour les populations, comme par exemple le gel des salaires, le
gel des retraites, voire des diminutions, le rabotage des avantages sociaux,
du chômage en accroissement et des aggravations de la fiscalité. Dans la
plupart des pays visés, ces programmes sont propres à détruire la richesse
et pas du tout à la développer dans l'intérêt des populations. Ainsi
s'explique que dans les divers pays, ces populations à juste raison
protestent violemment dans la rue contre des mesures qu'elles ne comprennent
pas.
Les prédateurs publics
Enfin, aucun sacrifice personnel important n'est demandé aux prédateurs
publics qui, dans ces pays comme ailleurs, sont uniquement attachés au
maintien de leurs propres privilèges, si extravagants soient-ils, le reste
n'étant vraiment pas leur souci.
Une des caractéristiques de la dictature mondialiste en construction très
avancée est la solidarité sans faille entre les manipulateurs du sommet. Ce
tour de piste dans le prétendu génie du FMI et de son président déchu le
montre abondamment. S'il semble abandonné par ses pairs, il fut encensé par
eux dans diverses fonctions et pendant très longtemps.
Au début de cette analyse, nous évoquions des liens subtils entre les
diverses catastrophes au sein du FMI. Ce n'est pas si subtil que cela : la
planète entière était au courant de tout !
Ces manipulateurs du sommet vivent dans une sorte de bulle psychologique et
leur devise semble se formuler ainsi : « Prédateurs de tous les pays,
unissez-vous ! ».
Michel de Poncins
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