Pour une nuit du
4 août des prédateurs publics !
« Prolétaires de tous les pays : unissez-vous ». On se souvient de la
célèbre apostrophe. Les évènements économiques tragiques que connaissent les
pays occidentaux mettent en lumière une autre maxime : « Prédateurs publics
de tous les pays : unissez-vous ». Nous allons montrer la réalité de ce
principe avec toutes ses conséquences néfastes. L'actualité est brûlante à
ce sujet.
Le journal espagnol, « La Razon », nous apprend que Papandréou, avant
de quitter le pouvoir en Grèce, a commandé 400 chars aux USA pour 1 milliard
de dollars. Il est impossible qu'il n'y ait pas de commissions à l'appui.
Silence radio dans le monde entier sur ce vrai scandale. Par ailleurs, une
députée grecque, Hara Kefalidou, a écrit au journal « Kathimerini »
pour appeler ses collègues à renoncer à certains de leurs incroyables
avantages, comme les voitures gratuites, les 310 euros accordés pour
assister aux commissions et les doubles retraites. Elle s'est fait fortement
rabrouer par son parti : seules des mesurettes ont été adoptées.
Au moment où toute l'Europe vole au secours de la Grèce, aucun gouvernement
ne demande l'abandon massif des privilèges des élus : la solidarité entre
prédateurs publics est manifeste.
En Italie, les privilèges des politiciens sont tellement immenses que leur
groupe est couramment désigné par le terme de « Caste ». Le symbole est si
fort que celui qui n'appartient pas à la Caste est considéré comme
inexistant. En 10 ans, le budget de la Chambre des députés a gonflé de 750
millions à un milliard d'euros, celui du Sénat de 349 millions à 574
millions. Les salaires flambent. Les membres de la Caste disposent de
privilèges insensés, comme des voitures, des droits aux voyages gratuits, la
nourriture gratuite et la disposition d'un grand nombre de collaborateurs.
Il y a 110 provinces qui font double emploi avec 20 régions.
Le tout nouveau premier ministre a-t-il annoncé qu'il porterait le fer rouge
dans cette situation inadmissible qui a conduit le pays à perdre
pratiquement son indépendance ? Les prétendus experts qui font le voyage de
Rome pour lui imposer des mesures draconiennes n'ont pas du tout la mission
de réduire d'une façon douloureuse les privilèges de la Caste. Or, pourtant,
récupérer cet argent public serait un élément essentiel du programme de
redressement du pays.
En France, la situation n'est pas meilleure, les lecteurs habituels de ces
articles connaissent l'étendue des prélèvements abusifs des grands
prédateurs publics sur le PIB. L'omerta qui protège la Caste en France est
totale. François Hollande a pris l'engagement en cas de succès à l'élection
présidentielle de réduire de 30% sa propre rémunération. Fort intéressant !
Il n'a encouru que les moqueries de ses adversaires et n'a pas généralisé la
proposition à tous les élus... .
Quant à Bruxelles, les eurocrates sermonnent à qui mieux mieux les pays qui
ne font pas les efforts qu'ils demandent. Ils se garderaient bien de
renoncer eux aussi à une part importante de leurs propres richesses, ce qui
serait une argument indispensable de leurs discours. Parmi les gouvernements
des États membres, personne ne demande cette mesure évidente et, cela, par
solidarité.
La force fiscale
Comment expliquer à la fois le pillage organisé et la solidarité
internationale dans le pillage?
La force fiscale alimente sans fin le butin public. Apparaissent trois
destinations possibles de ce gigantesque amas d'argent :
- L'enrichissement personnel des membres de la Caste.
- La destruction pure et simple de l'argent lui-même : il n'existe plus pour
personne.
- Une utilité réelle pour des groupes déterminés ou pour la collectivité.
L'observation montre que la première catégorie tend très vite à gonfler sans
limite. La vitesse s'accélère à mesure que les unités s'agrandissent : voir
l'Europe et l'empire onusien. Les vrais contrôles à ces niveaux de plus en
plus élevés sont impossibles. Donnons acte de ce que cet enrichissement est
parfaitement légal. C'est tellement vrai que les bénéficiaires fabriquent
eux-mêmes les lois qui les favorisent.
La conséquence inévitable est le carriérisme politique. Gagner sa vie sur un
marché libre implique de rendre de vrais services aux autres dans un effort
d'adaptation permanent. Avoir accès aux trésors du butin étatique est un
autre choix de vie, qui a certes ses exigences, mais ouvre des richesses
pratiquement illimitées sans obligation de servir véritablement la
communauté.
Pourquoi et comment la ruine
Le pillage et de la solidarité dans le pillage ont un effet « boule de neige
» sur la ruine.
Si les membres de la Caste empochaient l'argent et les privilèges sans
s'activer, les impôts seraient lourds mais ce serait, paradoxalement, le
prix à payer pour la liberté du peuple ! L'amplification de la ruine découle
de ce que, pour justifier leur formidable statut, ces privilégiés s'activent
et se disent « débordés » : c'est alors le déluge de lois qui nous
tétanisent de tous côtés.
Une loi n'est jamais complète avant que sortent ses décrets d'application,
ses circulaires, ses interprétations jurisprudentielles. Il existe au moins
61 codes avec 10 millions de mots ! Il est impossible d'exercer n'importe
quelle activité sans encourir le risque d'être englouti par ce véritable
tsunami. Une loi qui n'a pas reçu ses dépendances est une loi inapplicable,
une sorte de loi en suspens. Il est des lois qui n'auront jamais leurs
dépendances : ce sont les lois mortes aussitôt que nées. Les experts
comptent que depuis 2007 peut-être 30 % des lois votées sont ainsi des lois
mort-nées. D'autres lois sont inapplicables car inintelligibles, la lecture
des rapports de la Cour des comptes est édifiante à cet égard. Un grand
nombre de lois sont contradictoires avec d’autres, certaines sont
rétroactives. Il y a des lois en « coma avancé » : en effet, une foule
d'organismes est aux aguets pour détruire les lois après coup, ainsi en
est-il du conseil d'État ou du Conseil constitutionnel et de l'Europe. Le
mal créé aux entreprises par le déluge des lois explique en grande partie la
panne de croissance.
Après l'énoncé de ces faits communs, peu ou prou, à beaucoup de pays
occidentaux, ne nous étonnons pas que dans ces pays un véritable fossé se
creuse entre les prétendues élites politiques et les autres... .
Faisons un rêve
Les perspectives à ce sujet ne sont pas brillantes. Si aucun État européen
ne réclame que les eurocrates rendent leur gigantesque butin, c'est bien
parce que maints dirigeants espèrent bien un jour se glisser dans la peau
bienheureuse d'un de ces eurocrates : c'est l'expression de leur solidarité.
Envolons-nous vers l'ONU, centre nerveux du pouvoir totalitaire mondial. Qui
peut jamais connaître à la fois le nombre, le nom et les activités de sa
galaxie d'agences ? Idem quant à leurs richesses.
Certains pays ont des excédents budgétaires. La Suisse, en particulier, se
plaint que ses excédents ne soient pas assez forts. Ils étaient prévus à 2,5
milliards de francs pour 2011 et ils reviennent à 1,4 milliards. En cause
une diminution des recettes fiscales et des dépenses engagées, peut-être à
tort, pour lutter contre la cherté de la monnaie.
Rassurons-nous, nos voisins ne sont pas prêts de déposer leur bilan ! Nous
rappelons que leurs élus sont si peu payés qu'ils doivent pour la plupart
continuer leur métier afin de boucler leurs fins de mois. Le résultat
bénéficiaire est double. Moins d'impôts et surtout moins de lois. Quant aux
ministres, ils n'ont pas de voitures officielles et seul le président de la
Confédération dispose d'une voiture de fonction. Il est vrai que le peuple
suisse a une arme redoutable, à savoir le référendum d'initiative populaire.
L'idéal serait que, dans au moins un pays occidental, un politicien crédible
et ses amis comprennent qu'en abandonnant une partie importante de leurs
privilèges, ils pourraient à la fois rallier les suffrages et libérer le
peuple en l'enrichissant. L'exemple ferait tâche d'huile.
Est-ce trop demander ?
Michel de Poncins
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