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26/10/11 | Michel de Poncins |
Imposons la rigueur aux prédateurs publics ! Le 17 octobre, François Fillon fut invité sur France 2 pendant un quart
d'heure. Ce temps très court lui permit d'énoncer un grand nombre de
contrevérités qui conduisent à un grand dérapage. Il a simplement récité les
fausses équations à la mode, non sans talent et avec une conviction
certaine. La première erreur majeure est l’idolâtrie du PIB. Les vrais économistes,
ceux qui ne sont pas salariés des gouvernements, savent que le PIB est une
quantité tout à fait artificielle où se mélangent joyeusement la carpe et le
lapin. Bien mieux, elle est trafiquée au hasard des caprices des politiques,
ces trafics se produisant dans tous les pays. Or l'on prétend faire les
calculs de PIB à l'échelle de l'Europe, et nécessairement les ajustements
obligatoires sont livrés à l'arbitraire. Bien pire, les économistes font des
calculs à l'échelle mondiale, comme si un PIB mondial satisfaisant pouvait
fournir du travail aux Américains mis au chômage par Barak Obama. Au
demeurant, il n'y a pas de véritable indice pour mesurer la richesse des
nations qui, par définition, n’est pas mesurable. Le grand dérapage se poursuit avec l'énoncé du seul objectif : la
diminution du déficit budgétaire. Un surplus public a existé en France, il y
a fort longtemps, et il existe dans certains pays. Ce devrait être
l'objectif essentiel d'une bonne gouvernance, et ce n'est pas le cas. Il est
question seulement de diminuer le déficit dans un avenir incertain, à savoir
2012, 2013, etc. Le pouvoir a, au demeurant, tellement peur de sa propre
incapacité à atteindre l'objectif qu'il milite pour l'inscription dans la
constitution d'une « règle d'or ». Nous voyons avec stupéfaction sur les écrans les visages graves des
membres du G20, avec en figure de proue Sarkozy et Angela Merkel engagés
dans une course poursuite vers un accord qui sera forcément ruineux pour
tous. Ce spectacle s'accompagne d'une dramatisation assez comique. Nous
lisons que « l'avenir de la France va se jouer » : sans blague ! Le prétexte
immédiat est de « sauver » la Grèce ce qui serait, paraît-il, nécessaire
pour éviter la propagation de l'incendie ailleurs. Ce prétexte est erroné,
car les actions engagées diffusent les inquiétudes sur des pays bien plus
importants. Pour prétendument « sauver » la Grèce, il est déversé des tonnes
d'argent et personne n'ignore que ce sera un trou sans fond avec en prime le
terrible malheur de la population victime des prétendus remèdes. La valse
des sommes à emprunter à cette fin va de 440 milliards d'euros à 1000, voire
2000 milliards d'euros. Un fonds européen ainsi que d'autres moyens seront
utilisés à cet effet. La planche à billets tourne à plein régime, à la
grande inquiétude des Allemands. Tout impôt quel qu'il soit est destructeur de la richesse nationale et bien entendu contraire aux objectifs officiellement annoncés. Parmi ces mesures, nous n'entendons jamais évoquer la nécessaire et massive diminution des dépenses, en commençant par les plus inutiles, voire les plus stupides. La culture de la dépense publique est fortement ancrée dans la sphère officielle et s'adosse à la richesse personnelle qu'en tirent les acteurs publics ! En toile de fond de toute cette tragédie se trouve l'objectif fondamental
de sauver l'euro. Or cette monnaie n'est qu'un appendice inutile de la
construction européenne, l'objectif final étant en fait de sauver l'Union
européenne. Cet objectif est très clair et se manifeste par le projet de
renforcer sa gouvernance économique. Or, l'Europe inonde le continent de
directives superfétatoires : un exemple particulièrement ruineux est
l'obligation de mise aux normes de tous les ascenseurs, ce qui met le
désordre dans tout le continent. Au moment même où François Fillon s'exprimait sur France 2, chacun savait que très bientôt il ne serait plus en fonction. Il va rentrer dans la liste des anciens Premiers ministres dont le statut princier est bien connu et contribue à due concurrence à la perte de la richesse nationale. Il existe ainsi, toutes catégories confondues, un groupe de prédateurs publics d'environ 5 000 personnes qui tirent richesse et gloire du système. A examiner les faux théorèmes conduisant au grand dérapage, l'on comprend que personne parmi elles n'ait envie de prendre courageusement le chemin de la vérité, qui serait richesse pour tous et rigueur pour elles. Michel de Poncins
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