Privatiser l'école ! 
	 
	Le titre de cet article n'est ni un gros mot ni une galéjade, et en évoquant 
	l'école nous couvrons évidemment tout l'ensemble éducatif français, 
	l'équivalent d'une armée soviétique d’après les spécialistes. Il rassemble 
	environ 15 millions d'élèves et d’étudiants, ainsi que 1 million 
	d'enseignants. Un objectif raisonnable pour un gouvernement soucieux du bien 
	commun serait de privatiser ce mammouth. A se limiter aux aspects 
	économiques, qui ne sont pas et de loin les seuls, les avantages seraient 
	immenses. Les économistes savent que toute privatisation diminue les 
	dépenses de moitié grâce à l’amélioration de la qualité des services rendus. 
	Plus la fonction à privatiser est importante, plus il s'impose de la faire.
	 
	 
	Le budget de l'Education nationale est grosso modo de 60 milliards d'euros, 
	l'importance de l'enjeu est donc immense. Vu l'énormité du Mammouth, des 
	étapes seraient nécessaires, les bienfaits suivant chaque étape.  
	 
	Un supposé ministre  
	 
	L'évènement nouveau depuis quelques jours est que Vincent Peillon, le 
	supposé ministre de l'Education nationale, a mal à la tête, se prenant 
	régulièrement les pieds dans le tapis et jetant dans la rue des quantités 
	d'enseignants. Il n'est qu'un supposé ministre. A lire la liste des membres 
	du gouvernement, il est accompagné et surveillé par plusieurs collègues 
	ayant leur mot à dire. Cette pyramide incertaine reflète tout bêtement 
	l'avidité financière des politiques et l'absurde règle de la parité. Le 
	résultat est évidemment, pour chaque mouvement, les ridicules réunions 
	interministérielles, avec leurs cacophonies habituelles. Nous avons même vu 
	dans le passé de grandissimes parlottes organisées dans la France entière 
	pour brasser du vent sans aucun résultat. 
	 
	Plus grave, il s'ajoute derrière cette façade l'ombre portée des syndicats, 
	seuls et largement maîtres de la manœuvre, avec à leur tête le FSU. 
	Plusieurs des prédécesseurs de Vincent Peillon s'étaient plaints de ce que 
	les syndicats étaient informés avant eux des évènements.  
	 
	Comme tous les mammouths qui rongent la France, l'Education nationale 
	s'efforce d'agrandir son territoire. Elle tente de capter la formation 
	professionnelle des adultes et, depuis peu, la petite enfance, avec pour 
	objectif final de la faire échapper à l'influence légitime des parents. 
	Les conséquences 
	 
	Les résultats, indépendamment de l'effet de ruine évoqué plus haut, sont 
	fortement négatifs. Sur le plan de la réussite scolaire et de 
	l'apprentissage des fondamentaux, la France n'est pas parmi les meilleurs. 
	Parallèlement, la qualité s’est écroulée, non seulement par le développement 
	de l’illettrisme mais aussi par la baisse générale de tous les niveaux. En 
	première année d’université, certains présumés étudiants ne savent pas 
	vraiment lire.  
	 
	Ayant véhiculé l'idée du bac pour tous, le Mammouth a déprécié l'importance 
	du bac en laissant entrer à l'université de faux étudiants. La fausse 
	idéologie du « bac plus tant» joue un rôle formidablement destructeur dans 
	tout le corps social. Pourquoi ne pas aller à un bac plus vingt pour ensuite 
	faire valoir des droits acquis à une préretraite ?  
	 
	Etre étudiant devient un métier. Mieux vaut gagner sa vie en faisant de 
	fausses études que de s’escrimer à aller sur un marché du travail incertain 
	et, en cas de succès dans la recherche d’un boulot, de devoir se lever tôt 
	le matin pour finalement payer des impôts.  
	La création d’une catégorie administrative spéciale de logements, le 
	logement étudiant, que l’on veut, bien à tort, encourager, est un fait. 
	C’est d’autant plus facile que ces étudiants, certains ne sachant presque 
	pas vraiment lire, ont retenu au moins de leurs premières études que le 
	droit au logement ferait partie des droits de l’homme, seul horizon qui leur 
	est proposé.  
	 
	Une obligation scolaire prolongée abusivement après l’âge de treize ans 
	décourage des élèves imperméables aux études abstraites d'aller vers les 
	enseignements professionnels où ils auraient trouvé leur avenir. 
	 
	Force est enfin de constater que sous l'influence de gauchistes et même sous 
	des gouvernements de la prétendue droite, les manipulateurs du Mammouth ont 
	diffusé des idéologies délétères comme la théorie du genre, nouvelle fausse 
	idole du monde contemporain. 
	 
	Se libérer du Mammouth  
	 
	Quel serait le chemin pour nous libérer du Mammouth par étapes ? La 
	privatisation pourrait commencer par le bon scolaire, qui permettrait aux 
	parents de s’adresser à l’école de leur choix et cela dans une saine 
	concurrence. L'absence du bon scolaire est une véritable punition infligée 
	aux parents qui refusent le Mammouth pour leurs enfants et qui doivent payer 
	deux fois. L’observation d’exemples positifs à l’étranger ferait gagner du 
	temps dans la mise au point des détails. La population serait, à coup sûr, 
	favorable, ainsi qu’on avait pu le voir lors de la célèbre manifestation 
	nationale pour la liberté de l’enseignement, après l’arrivée au pouvoir de 
	Mitterrand.  
	 
	La mise en vente des universités serait relativement facile à faire. 
	L'incroyable prospérité des universités américaines, indépendantes, avec la 
	grande qualité de leur formation, est bien connue. La vente de certains 
	lycées célèbres pourrait suivre. 
	 
	Si ce rêve ne se réalise pas, le Mammouth risque de mourir à petit feu dans 
	sa mauvaise graisse, pour le plus grand dommage des moins favorisés qui ne 
	savent pas ou ne peuvent pas échapper à son emprise.  
	 
	Michel de Poncins 
	 
	 
	
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