Il faut tailler dans les dépenses publiques,  
	                               
	tout de suite ! 
	 
	Le nouveau plan de rigueur de Sarkozy-Fillon est clairement un plan de 
	ruine, car il poursuit la route vers la servitude envers l'État jugé 
	abusivement comme le maître du jeu alors qu'il est la cause de la 
	catastrophe. Le plan tire à vue sur tous les créatifs du pays.  
	 
	Le prétexte est de garder le précieux AAA des agences de notation, présenté 
	comme une sorte d'objectif national. L’explication officielle est que le 
	pouvoir, en cas de dégradation, paierait plus cher les emprunts : c'est donc 
	l’aveu que l'objectif fondamental de ce pouvoir est de continuer à emprunter 
	pour dépenser sans compter. François Baroin a dit sans rire : « L'équilibre 
	en 2016, c'est notre détermination ». Comment espérer calmer les 
	spéculateurs avec une telle énormité ? La détermination devrait être, au 
	contraire, de créer dès maintenant un surplus public, ce qui fut le cas 
	autrefois en France et comme d'autres pays le font.  
	 
	Au même moment, le talisman du AAA vacille avec, en outre, une erreur de 
	manœuvre plus qu'étrange. Les richissimes eurocrates en Europe s'en mêlent à 
	leur tour en sermonnant la France par la contestation de son pauvre 1% de 
	croissance. Ils feraient mieux de balayer devant leur porte, alors qu'ils 
	parlent ouvertement d'une croissance de 0,5 % dans la zone euro en 2012, 
	calamité dont ils sont largement responsables. 
	 
	En même temps, le chômage s’accroît cruellement de nouveau : ce n’est pas un 
	hasard, mais le fruit de l'action gouvernementale, car son plan de ruine va 
	inévitablement l'aggraver. Le Secours catholique fait savoir que ses soupes 
	populaires ont de plus en plus de clients et reçoivent même des salariés ne 
	pouvant plus s'alimenter chez eux : les plans successifs, en ruinant les 
	grandes et petites entreprises, ne peuvent que leur apporter des clients 
	nouveaux !
	De nouveau, des impôts 
	 
	Pour rétablir très insuffisamment les comptes publics, le plan prévoit de 
	taxer partout et tout le monde. Montent les clameurs de toutes les 
	professions : restaurateurs, artisans, promoteurs, hôteliers, travailleurs 
	du bâtiment. La bougeotte fiscale est à son comble, cette bougeotte semant 
	elle-même le chômage. Les représentants de chaque profession se réjouissent 
	bruyamment s'ils obtiennent un succès, comme l’ont fait les hôteliers 
	récemment. Ces gens ne savent pas, ou feignent de ne pas savoir que tout 
	impôt détruit la richesse de tous et que le plan lui-même, quel que soit son 
	succès provisoire, conduit leurs affiliés à la ruine.  
	 
	Une faille fondamentale du plan, comme des précédents et de ceux qui 
	suivront inévitablement, est l'absence de réduction massive des dépenses 
	publiques. 
	Une autre caractéristique du plan est d'épargner les camarades. Le terme 
	affreux de « tour de vis » s'applique aux « gens d'en bas ». Nous avons eu 
	droit à une gaminerie d'un goût plutôt douteux : les quarante ministres ou 
	quasi ministres ont annoncé, tout sourire, que pour prendre leur part du 
	fardeau, ils gèleraient leurs salaires pendant deux ans (sic). Un député a 
	eu l'audace incroyable de proposer de baisser très modérément les salaires 
	des élus : il s'est fait rabrouer vertement. 
	 
	Libérer les entreprises 
	 
	La route opposée, la seule pour sortir de la situation terrifiante du pays, 
	est celle de la liberté. Nous avons montré antérieurement que la marge de 
	manœuvre à cet égard est immense, compte tenu de la socialisation du pays. 
	 
	La route de la liberté est le chemin contraire de celle de la servitude : 
	recul massif et sans délai de l'État et libération des entreprises, seules 
	aptes à faire décoller la croissance en créant de la richesse et des 
	emplois. Indépendamment des mesures pratiques décrites ci-dessous, la simple 
	proclamation du retournement serait en elle-même un bol d'oxygène puissant 
	pour tous les créatifs et un encouragement majeur pour les marchés.  
	 
	Cela revient à renoncer à la cascade sans fin des impôts nouveaux qui, 
	d'ailleurs, en annoncent toujours d'autres. Pour encourager les entreprises, 
	il est même nécessaire de supprimer un ou deux impôts parmi les plus 
	meurtriers pour elles.  
	 
	Il faudrait aussi se préoccuper du code du travail qui compte plus de 2 600 
	pages, pèse 1 kilo et demi et est réparti en plusieurs tomes, en 
	augmentation perpétuelle. Une foule d'organismes et de personnages 
	parasitent à son abri et sont embusqués, avec pour seul effet de détruire 
	les entreprises. Or la vraie garantie des salariés est l'existence de 
	nombreuses et prospères entreprises. Faire disparaître deux ou trois des 
	dispositifs qui empêchent les entreprises d'embaucher redonnerait confiance 
	aux marchés et déclencherait un cercle vertueux.  
	Financer par les économies 
	 
	Le financement de ces mesures est simple à tracer dans ses grandes lignes. A 
	cette fin, la suppression de pans entiers de l'action étatique est une 
	nécessité urgente. Le pouvoir lui-même ayant proclamé pratiquement l'état de 
	faillite et les agences de notation se manifestant bruyamment, il ne devrait 
	pas se produire d'oppositions majeures.  
	 
	Il y a au moins quinze ministères inutiles. En supprimer trois dont tout le 
	monde peut se passer n'est pas un problème. Les deux Grenelle de 
	l'environnement assassinent l'économie française, dans un mélange de fausse 
	idéologie et d'intérêts électoraux. Il faut arrêter le programme incroyable 
	d'éoliennes qui vont détruire le paysage à force de subventions pour 
	fabriquer de l'électricité hors de prix.  
	 
	Les subventions dans tous les domaines absorbent des sommes inimaginables et 
	sont à supprimer sans retour. Le nombre d'administrations inutiles est 
	conséquent et leur suppression totale donnera beaucoup d'argent. La vraie 
	folie des investissements, baptisés mensongèrement « d'avenir » et accrochés 
	au mythique grand emprunt, doit être stoppée. Interrompre la pompe aspirante 
	de l'immigration paraît urgent pour donner confiance aux marchés. L'économie 
	réalisée peut aller de 30 à 70 milliards par an. 
	 
	Il existe un point clé : l'appropriation privée par les grands élus d'une 
	part majeure de la richesse nationale, que certains évaluent à 5% du PIB. Le 
	prélèvement abusif se réalise en argent comptant et, pour une plus grande 
	proportion, en avantages informels. Il n'est pas possible d'ouvrir un 
	journal sans voir les multiples manifestations de cette véritable rapine. Ce 
	sont de vraies écuries d'Augias, malodorantes à souhait : faudra les 
	nettoyer mais cela prendra du temps et les marchés sont pressés. 
	 
	Une mesure permettrait, dans cette optique, de gagner de l'argent sans 
	délai. Il existe des échelles de traitement dans la fonction publique. Les 
	salaires des ministres et élus sont dépendants des échelles des hauts 
	fonctionnaires. Le rabotage dégressif de ces échelles, en commençant par les 
	plus élevées, serait possible : 30% de moins au sommet, puis 25 %, 20%, etc. 
	Cela permettrait de ne pas toucher aux moyens et bas salaires. Les 
	ressources seraient immédiates. Dans la situation de faillite menaçante, on 
	ne voit pas qui pourrait s'opposer à une telle mesure.  
	Le patrimoine public 
	 
	Mettre en vente une grande partie des biens de l'État s'impose. Nous savons 
	que le résultat en trésorerie ne sera pas immédiat, à cause des délais et 
	précautions nécessaires. Sur un plan psychologique le signal sera important. 
	Quel que soit l'endettement monstrueux créé par la légèreté et la cupidité 
	des gouvernements de tous partis, il est urgent que les marchés sachent que 
	la France peut tout rembourser. Nous l'avons montré dans un article 
	précédent. La vente de grandes quantités de biens publics patrimoniaux doit 
	compléter le retour nécessaire au surplus budgétaire. 
	 
	La conclusion est que la route de la liberté est grande ouverte avec la 
	richesse pour tous. Si elle n'est pas adoptée franchement en temps utile, 
	elle risque de s'imposer dans la confusion générale et sans que les 
	véritables fruits profitent à la population.  
	Michel de Poncins 
	 
	 
	
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