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1/10/16 | Frédéric Prévost |
Les médecins sont devenus des moujiks,
je ne l'accepte pas et ferme mon cabinet ! Chères Consœurs, chers Confrères, chers Amis, Les limites du supportables étant dépassées, je vous informe de la cessation de mes activités professionnelles et de la fermeture définitive de mon cabinet médical. Les actes techniques de médecine vasculaire (représentant l’essentiel de l’activité des angiologues) n’ont pas été revalorisés depuis 22 ans ( presque un quart de siècle !). Pire, nous avons subi 4 baisses tarifaires depuis 1994 (première baisse lors de l’instauration de la C.C.A.M., puis 3 baisses successives de 2,5 % par an, ces 3 dernières années !). Avec la dépréciation monétaire constante et l’augmentation continue (et délirante) de la fiscalité et des charges prétendument « sociales », notre revenu net réel a, pour une charge de travail équivalente, été divisé par 3 depuis une vingtaine d’années. Compte-tenu des coûts des matériels (échographe et sondes notamment), je ne suis plus en mesure d’ entretenir un « plateau technique » de qualité correcte pour assurer une prise en charge satisfaisante de mes patients. Par ailleurs : - formellement opposé au « tiers payant généralisé » (mesure collectiviste totalement démagogique, économiquement inepte, à visée purement électoraliste et qui va, c’est bien évident, déresponsabiliser toujours plus une partie croissante de la population, générer une inflation considérable des actes inutiles et donc grever encore plus, le financement, déjà si mal en point, de nos « magnifiques » systèmes de protection sociale étatique), cette mesure de larbinisation progressive de la médecine (ex-libérale ) va surtout nous mettre à la merci totale de notre ministère de « tutelle » (sic) : celui de la Santé (avec à terme, une enveloppe budgétaire globale intenable qui va se solder par de nouvelles baisses tarifaires autoritaires et contre lesquelles nous serons bien évidemment, totalement désarmés puisque dépendants directement de l’ Etat socialiste pour nos rémunérations ). - Je ne suis plus disposé à assurer une partie du travail de notre très chère Sécu (télétransmission, etc.) à mes frais… et sans réelle contrepartie financière décente. - Ayant reçu plusieurs lettres comminatoires de petits fonctionnaires appointés à vie par un obscur organisme parapublic, j’avoue ne pas avoir les moyens financiers d’aménager mon cabinet médical aux « normes d’accessibilité » (avec la perspective, étant locataire de mes locaux professionnels, de devoir remettre ces locaux en l’état antérieur et toujours à mes frais, lors de la cessation de mes activités ) ; perte sèche grossièrement chiffrée personnellement à 50.000 euros x 2. - Formellement opposé au système de retraite par répartition de la C.A.R.M.F. (système de type Ponzi qui nous est imposé, inexorablement voué à la faillite et dont l’absurdité arithmétique pourrait pourtant être facilement comprise par un enfant de 10 ans normalement constitué), je n’envisage nullement de bénéficier, au final, d’une pension de retraite minable, voire de pas de pension de retraite du tout, en étant physiquement et nerveusement complètement usé, à 70 ans voire plus. - Formellement opposé à cet autre organisme parapublic monopolistique nommé U.R.S.S.-af, qui, pour des cotisations prétendument obligatoires ( cf. les directives européennes promulguées depuis des années mais totalement méprisées par l’ Etat français ) et d’un montant parfaitement obscène, nous assure une « protection sociale » totalement discriminatoire et indigente (absence de congés-maladie, prestations minables, etc.), nous contraignant à devoir souscrire en plus, des assurances privées complémentaires très coûteuses ! - Ne supportant plus le discours lénifiant de nos minables petits syndicalistes d’opérette et de compromission permanente (personnages sans lucidité, sans intelligence et sans courage, toujours prêts à prostituer ce qui reste de dignité aux médecins de famille pour une « revalorisation » à 2 balles) et de leurs pauvres petits bidules totalement dénués d’intérêt pour la profession, si ce n’ est peut-être, l’octroi de prébendes et avantages personnels divers ( U.R.M.L. ). - Je n’ accepte pas de me trouver toujours plus assujetti aux caisses d’ assurance maladie étatiques et que mon « indépendance professionnelle » ne soit nullement défendue, même vis-à-vis de l’ Etat, par un Ordre professionnel dont je ne comprends plus ni le rôle, ni l’ intérêt. - J’en ai assez de ce flot ininterrompu de mesures politiques, lois, normes et règlements en tous genres qui nous sont infligés depuis des années et qui n’ont strictement jamais apporté quoi que ce soit de positif dans les différents aspects de l’exercice de la médecine, à nos conditions de travail et à nos rémunérations (bien au contraire !). Bref, j’ai bien trop perdu la « foi » et ne trouve plus assez de satisfactions dans mon métier pour accepter d’être toujours plus « fonctionnarisé » sans jamais pouvoir bénéficier du moindre des privilèges exorbitants de la fonction publique. Et je n’ai plus envie d’y sacrifier ma vie, voire ma santé (je pense ici, et notamment, aux taux de surmenés chroniques et de suicides particulièrement élevés chez les médecins). N’ayant pas le tempérament d’un médecin-moujik, étant totalement imperméable au catéchisme médiatique gouvernemental permanent et à sa pensée unique de plus en plus oppressante ( avec en cette période de torpeur estivale, l’inepte litanie ininterrompue de compétitions sportives, ses multiples festivals institutionnalisés, ses chasses aux Pokemons, etc. ), et compte-tenu de la situation générale et des déficits structuraux que connaît notre pauvre pays (dette publique avouée désormais égale à 100 % du P.I.B., taux de « prélèvements obligatoires » le plus élevé au monde ), je vous souhaite sincèrement bien du courage face à ce qui va selon moi, inéluctablement arriver ( à titre personnel : overdose totale du fiscalisme, du socialisme et de la bureaucratie ! ). Adieu, un grand merci à tous ceux qui m’ont honoré de leur confiance, vous souhaitant sincèrement bon courage et bien cordialement à vous tous. Docteur Frédéric PREVOST
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