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25/6/11 Claude Reichman
               Et voici notre prochain président !

Pourquoi la civilisation maya s’est-elle effondrée au 9e siècle de notre ère ? La question peut paraître académique. Elle éclaire pourtant d’un jour cruel la situation de la France d’aujourd’hui.

A l’occasion de l’exposition « Mayas, de l’aube au crépuscule », qui se déroule du 21 juin au 2 octobre 2011 au Musée du quai Branly à Paris, Le Monde Magazine a publié un très intéressant article dans lequel l’archéologue américain Richard Hansen développe l’hypothèse selon laquelle c’est la production de stuc qui serait responsable de l’effondrement du système agricole qui faisait la richesse des Mayas.

Le stuc est produit à partir de pierres calcaires qu’il faut chauffer longuement à cet effet. L’aisance de la classe dirigeante maya l’a poussée à multiplier les parements de stuc sur les maisons et les monuments, et jusque sur le pavement des chaussées. Pour cela, il fallait couper beaucoup d’arbres. Cette déforestation intensive a provoqué l’érosion des sols, la destruction du système agricole et celle de la civilisation maya. C’est donc une crise économique qui serait à l’origine de l’effondrement de celle-ci au 9e siècle, avant que les conquistadors espagnols, quelques siècles plus tard, ne lui assènent le coup final.

Comment ne pas faire le parallèle avec la situation de la France contemporaine ? Notre économie, redevenue prospère au terme des « trente glorieuses » qui virent le pays se reconstruire après la deuxième guerre mondiale, fut progressivement étouffée sous le poids d’un système social qui en est arrivé à représenter plus des deux tiers des dépenses publiques, qui elles-mêmes pèsent plus de la moitié de la production nationale. La Sécu, c’est notre stuc à nous, la cause principale de la ruine de notre pays et du malheur dans lequel il sombre chaque jour un peu plus.

On ignore si des Mayas plus lucides que les autres ont tiré la sonnette d’alarme. Sans doute y en eut-il, tant il est vrai que l’intelligence humaine a peu varié depuis les origines, même si les connaissances se sont multipliées. Mais leur voix a dû être étouffée par le chœur presque unanime de ceux pour qui tout allait bien et durerait éternellement.

De même, nous avons, depuis plus de vingt ans, développé des actions visant à faire évoluer notre système social vers la mise en concurrence de ses acteurs afin d’en alléger le coût et d’éviter la catastrophe économique qui, faute de cette réforme, n’allait pas manquer de se produire. Nous y sommes !

S’il s’agit de désigner des responsables, nous ne serons pas en peine. Les dirigeants politiques au premier rang, dont l’aveuglement, la lâcheté et l’incurie ont eu peu d’équivalents dans l’histoire de notre pays. Les médias ensuite, qui se sont bien gardés de reprendre les informations que quelques journalistes courageux, sauvant l’honneur de leur profession, réussissaient à diffuser au nez et à la barbe de leur hiérarchie. Les organisations professionnelles également, plus soucieuses de se ménager les bonnes grâces des politiciens et donc de l’Etat que de défendre l’intérêt véritable de leurs mandants. Les citoyens enfin, qui alertés par nos soins étaient en nombre suffisant, somme toute, pour faire basculer l’opinion publique et exiger les réformes que nous préconisions, mais qui, tels celui qui tombe d’un gratte-ciel et se dit à chaque étage franchi dans sa chute que « jusqu’ici ça va », pensaient follement que le choc ultime ne se produirait pas avant plusieurs générations.

Il a suffi d’un accident supplémentaire, la crise financière déclenchée en 2008, pour que les évènements se précipitent et que notre système économique et social vole en éclats, préfigurant les bouleversements politiques qui vont inévitablement se produire.

En dégageant un grand édifice maya, les archéologues ont trouvé dans la pièce centrale, celle du souverain, le squelette d’un homme « jeté là sans ménagement ni sépulture, vraisemblablement à dessein, avant que la banquette royale ne soit enlevée et le toit du bâtiment volontairement abattu ».

On me dit qu’à l’élection présidentielle française de 2012, il y pléthore de candidats. Un petit tour à l’exposition maya leur ferait du bien !

Claude Reichman

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