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30/10/09  

Quand l’Autorité des marchés financiers poussait au crime !

Dans un rapport du 18 septembre 2007, l’Autorité des marchés financiers française (AMF) recommandait au gouvernement de permettre aux caisses de retraite, aux mutuelles et aux compagnies d’assurance de placer leurs fonds dans ce qui allait peu après se révéler comme des produits financiers toxiques.

L’éclatement de la crise financière a sauvé ces organismes de l’incompétence des « experts ». Provisoirement toutefois, car les caisses de retraite voient approcher la catastrophe du choc démographique qui ne leur offrira plus qu’un seul retraité pour financer la pension d’ un allocataire ! Là encore, les experts ont fait merveille, vantant à qui mieux mieux les bienfaits de la répartition, dont chacun va pouvoir bientôt se féliciter des résultats !

Nous publions des extraits du rapport de l’AMF.

« Ces dernières années, l'activité de l'industrie des hedge funds a enregistré un essor remarquable, avec une croissance significative de ses encours sous gestion, particulièrement à partir de l'éclatement au début des années 2000 de la bulle financière sur les marchés boursiers. À l'échelle mondiale, il est estimé que les encours sous gestion des 8 000 hedge funds représentent aujourd'hui plus de
1 500 milliards de dollars. Cette croissance des encours a résulté en partie de la capacité des hedge funds à procurer des rendements intéressants à un moment où l'épargne mondiale était essentiellement investie dans des actifs liés à des indices traditionnels aux rendements modestes ou négatifs.

« Pour accéder aux techniques de gestion alternative, les investisseurs ont, par ailleurs, de plus en plus fréquemment, eu recours aux fonds de hedge funds. Ces fonds ont eux aussi rencontré un succès considérable au cours des dernières années : d'un encours mondial de moins de 50 milliards de dollars à la fin de l'année 1999, les montants sous gestion des 3 000 fonds de hedge funds qui existent à travers le monde sont compris aujourd'hui, selon différentes estimations, entre 700 et 1 000 milliards de dollars Il apparaît ainsi que les fonds de hedge funds sont de loin le premier vecteur de diffusion des hedge funds auprès des investisseurs finaux. Les hedge funds, qui étaient jusqu'à très récemment réservés à des investisseurs qualifiés ou fortunés, ont ainsi vu leur base de distribution s'élargir. Les investisseurs institutionnels, puis la clientèle particulière, se sont tournés vers ce type de placement, à travers notamment les fonds de hedge funds qui leur sont accessibles sous des conditions de moins en moins contraignantes. C'est notamment le cas en France où les fonds de hedge funds sont accessibles, à l'issue d'une prestation de conseil adaptée, dans un cadre régulé, à tout investisseur pouvant souscrire la somme minimale de 10 000 euros.

« Un marché français aux encours en forte croissance mais d'un montant encore modeste et concentré sur un nombre réduit d'acteurs

« En dépit de cette croissance soutenue, le groupe de travail a constaté que le montant global des encours des véhicules régulés de gestion alternative était encore décevant : ils ne représentent qu'une très faible part des OPCVM agréés par l’AMF (l % environ des encours globaux).

« Le groupe de travail attribue principalement ce relatif échec commercial à l'inadaptation de la réglementation s'appliquant aux investisseurs institutionnels (mutuelles, organismes de retraite, compagnies d'assurances, etc.) plutôt qu'à des faiblesses intrinsèques de la réglementation française de la gestion alternative. Il considère que des contraintes réglementaires, non nécessairement justifiées du point de vue de la régulation des investisseurs institutionnels, empêchent d'investir dans des produits de gestion alternative. Il rappelle l'importance d'un marché domestique performant pour servir de base au développement des sociétés françaises à l'étranger.

« Le groupe de travail demande que la réglementation des investisseurs institutionnels (mutuelles, organismes de retraite, compagnies d'assurances, etc.) soit adaptée afin de leur permettre d'investir davantage dans ces véhicules alternatifs. Il considère que le présent rapport, et surtout le débat qu'il suscitera sur la Place, devraient être l'occasion d'une prise de conscience, par les autorités de tutelle des investisseurs institutionnels, de l'importance de cet enjeu. Il demande que, pour sa part, l'AMF effectue une démarche en ce sens auprès d'elles. »

Cité par Jean Montaldo dans son ouvrage « Lettre ouverte aux bandits de la finance », (Albin Michel), pages 181 à 186.


 

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