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La réélection de Bush est une victoire contre le fascisme |
5/11/04 | Claude Reichman |
La victoire de Georges W. Bush à l'élection présidentielle américaine
n'est une surprise que pour ceux qui s'obstinent à toujours voir midi à leur porte. Qui
pouvait douter qu'attaqué sur son sol pour la première fois de son histoire (si l'on
excepte Pearl Harbor) le peuple américain conserverait sa confiance au chef qui a
entrepris de pourchasser et de punir les agresseurs, où qu'ils se trouvent dans le monde
? L'élection de Bush n'est pas une victoire de la peur, comme les éditorialistes de
gauche le disent, mais au contraire une victoire contre la peur. A ceux qui lui
recommandaient de se coucher - parce qu'ils ne supportent pas leur propre lâcheté et
détestent tout ce qui la fait apparaître par contraste - l'Amérique a signifié qu'elle
entendait rester debout. Tous les spécialistes de l'Islam - contre lequel, qu'on le
veuille ou non, l'Occident est en guerre - savaient parfaitement qu'une défaite de Bush
aurait constitué un formidable encouragement aux musulmans radicaux. Les musulmans
modérés savent désormais qu'ils n'ont pas de raison de se soumettre aux extrémistes,
au moins tant que la première puissance du monde les combattra. Au-delà de ces considérations de sécurité, la victoire du camp républicain est trop nette et trop complète pour qu'elle ne prenne pas un sens qui dépasse les aléas politiques. Le journal Le Monde, pourtant peu enclin, généralement, à la lucidité, a titré : " La révolution conservatrice assure la réélection de Georges W. Bush ". C'est bien en effet d'une révolution qu'il s'agit. Ou plus exactement de la fin éclatante d'un processus révolutionnaire qui a vu le triomphe de la liberté sur les fascismes, au terme d'un siècle terrible marqué d'abord par la montée - qui paraissait irrésistible - de ces derniers, puis par leur défaite en deux temps : à l'issue de la deuxième guerre mondiale tout d'abord, puis lors de l'effondrement du mur de Berlin et de l'Union soviétique. Pour autant le monstre n'est pas définitivement terrassé. Il survit encore sous sa forme islamiste - et ce n'est pas un hasard s'il s'en est pris à l'Amérique, principal bastion du camp de la liberté, - mais aussi - et cela surprendra peut-être ceux qui sont habitués à ne voir le mal que chez les autres - sous les espèces de l'étatisme forcené dont font encore preuve certaines nations dans le monde, au premier rang desquelles il faut hélas placer la France. Un formidable combat à l'échelle mondiale L'universitaire Jean-Louis Caccomo écrivait dans un article récent : " A tous
ceux qui se complaisent dans une critique sans nuance du libéralisme, il faut rappeler
que les plus farouches ennemis du libéralisme furent les fascistes, et leur seul mérite
fut sans doute d'avoir mesuré toutes les implications de la philosophie libérale : "
Le principe essentiel de la doctrine fasciste est la conception de l'Etat, de son essence,
de son rôle, de ses fins. Pour le fascisme, l'Etat est l'absolu devant lequel les
individus et les groupes ne sont que le relatif
Tout dans l'Etat, rien contre
l'Etat, rien en dehors de l'Etat
Le libéralisme niait l'Etat dans l'intérêt de
l'individu, le fascisme réaffirme l'Etat comme la véritable réalité de
l'individu." " Qui est l'auteur de ces phrases ? Benito Mussolini ! Les camps sont désormais clairement constitués. D'un côté le fascisme islamiste et tous ceux qui sont prêts à le tolérer parce qu'ils en sont les alliés objectifs, de l'autre les hommes de liberté. Le combat que nous avons à mener transcende les frontières. L'internationale fasciste est puissante de tous les liens d'intérêt qui cimentent son action maléfique. Face à elle, le camp de la liberté croit tant aux vertus individuelles et respecte tant l'indépendance de chacun qu'il en oublie de s'unir. Tragique erreur qui risque de provoquer sa défaite, même si nous sommes aujourd'hui au lendemain d'une grande victoire. A l'intérieur du pays comme à l'extérieur, il est urgent de faire comprendre au plus grand nombre possible le sens et les enjeux du formidable combat qui se joue à l'échelle mondiale. Rude tâche, car, comme l'écrivait Tocqueville, " en démocratie, chaque génération est un peuple nouveau ". Sisyphe n'aura jamais fini de remonter son rocher. Mais il peut se faire qu'un jour, il parvienne à le maintenir en équilibre au sommet de la montagne. Telle est l'unique ambition - modeste et immense à la fois - qu'il est possible à l'humanité de nourrir. Du moins n'est-elle pas de celles qui alimentent les innombrables charniers que l'histoire a semés sous ses pas. Claude Reichman
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