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19/2/12 | Claude Reichman |
A quand le renversement du régime ? « Descendez de mon dos et enlevez votre main de ma poche ! » Tant que les Français ne seront pas capables de lancer cette injonction à leurs dirigeants politiques, ils resteront condamnés à une misère sans cesse aggravée. Le plus étonnant est qu’ils le savent puisqu’une majorité d’entre eux craint de devenir SDF. C’est Ronald Reagan qui, armé de cette phrase, a lancé la révolution conservatrice aux Etats-Unis. Elle a tout emporté sur son passage, à commencer par l’Empire du mal, cette Union soviétique qui colonisait l’Europe de l’Est et soutenait dans le monde entier les actions les plus nuisibles à la liberté des peuples. Et si l’Amérique est en train de se relever de la crise financière que l’inconscience d’un président de gauche, Bill Clinton, a déclenchée en abrogeant la loi qui interdisait aux banques de dépôt les activités de spéculation, c’est parce que l’Etat n’y prélève que le tiers de la richesse produite. En Europe nous en sommes, en moyenne, à 47 %, soit dix points de plus, et en France à 57 %, soit vingt points de plus. Brutalement résumée, la situation est donc la suivante : l’Europe est en train de s’effondrer, et la France de crever. C’est d’ailleurs ce que de nombreux intervenants de la vie économique disent de plus en plus ouvertement, rejoints par un candidat à l’élection présidentielle, François Bayrou, qui malheureusement ne propose que des mesures si peu radicales qu’elles lui valent de stagner dans les sondages. Il est vrai qu’après avoir passé trente ans dans les allées de la République, il a peine à imaginer un monde différent. Ce monde différent, Sarkozy l’annonce, ce qui prouve qu’il est plus malin que ses concurrents. Bien entendu, il n’a pas la moindre idée des mesures à prendre pour adapter la France à cette nouvelle donne, puisqu’il confond depuis son entrée en politique, il y a également une trentaine d’années, le discours avec l’action. Quant à Hollande, surnommé « Monsieur petites blagues » par ses meilleurs amis, il vient d’en sortir une bien bonne en présentant un programme dont il dit qu’il ne sera réalisable que s’il y a de la croissance, quand tout indique, à commencer par le niveau de la dette, qu’il n’y en aura pas ! Pour sa part, Marine Le Pen affiche un projet économique trouvé dans un vieux stock de pochettes surprises invendues à la Fête de l’Huma dans les années cinquante, et de ce fait elle ne progresse plus dans les intentions de vote. Bref, on est mal barré ! Mais les réalités économiques travaillent pour les Français, même si, pour le moment, elles les accablent. La faillite était déjà actée par François Fillon en 2007, où l’on était au bord du précipice. Depuis, on a fait un grand pas en avant ! Ce qui signifie que des évènements décisifs vont se produire. La faillite, c’est quand une entreprise ne peut plus payer ses factures. Pour un Etat, c’est quand il ne peut plus emprunter pour renouveler ses emprunts. En France, nous y sommes. Ce qui va entraîner des coupes claires dans les 1000 milliards d’euros de nos dépenses publiques. Il est probable que seuls les salaires des forces de sécurité seront épargnés afin de ne pas encourager celles-ci à se joindre aux cohortes de manifestants qui vont vouloir renverser le pouvoir. Il est quand même étonnant que, dans un pays civilisé, on en soit arrivé là. C’est la faute aux médias, dont la servilité a permis aux politiciens de ne jamais ressentir le malaise du peuple et de ne jamais tenter de redresser la barre. Mais là aussi, les choses sont en train de changer. Au fil des émissions, il arrive de plus en plus que des journalistes au service du régime se lâchent et disent tout le mal qu’ils en pensent. Je ne citerai pas de noms, pour ne pas jouer les dénonciateurs, mais qu’ils sachent que nous avons bien vu la doublure de leur veste. Qu’ils sachent aussi que leur retournement est un vrai bonheur démocratique, tant il annonce les dernières heures du système qui tient les Français en laisse depuis des décennies. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on n’enseigne plus l’histoire en France, hormis celle des empires africains du XVe siècle. Il s’agit en effet de dissimuler aux Français que bien des régimes politiques de leur pays ont été renversés par le peuple ! Claude Reichman
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