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Réquisitoire contre l'ISF |
2/10/05 | Alexandre Crichton |
L'Impôt de Solidarité sur la Fortune a été institué, sous le nom
d'Impôt sur les Grandes Fortunes, en 1981 par le gouvernement socialiste de l'époque,
alors que M. François Mitterrand venait d'être élu président de la République.
Abrogé par le gouvernement de Jacques Chirac en 1986, il a été rétabli en 1988 suite
au retour des socialistes au pouvoir. Toujours en vigueur pour le plus grand malheur de ses victimes, cet impôt malfaisant a largement prouvé sa nocivité. Il est parfaitement injuste, car il frappe des biens qui ont déjà été lourdement taxés. En effet, un patrimoine se construit soit par des revenus déjà imposés au titre de l'IRPP, soit par héritage pour lequel le bénéficiaire a été obligé d'acquitter des droits de succession. En outre, lorsqu'il s'agit de biens immobiliers, ils sont de plus en plus lourdement taxés au titre des impôts locaux. Et pour faire bonne mesure, comme si cela ne suffisait pas, on y a ajouté la CSG et la CRDS, qui sont des cotisations sociales baptisées " impôts " pour pouvoir taxer abusivement les revenus du patrimoine ! Il est inquisitorial, car l'administration exige qu'on lui fournisse de nombreux détails au sujet des biens constitutifs du patrimoine. Il est spoliateur et confiscatoire, car il s'ajoute aux impositions déjà très lourdes que doit acquitter le malheureux contribuable. Certains sont même obligés, à cause de cet impôt malfaisant, de vendre leur logement de famille, ce qui est proprement scandaleux. Il est antiéconomique et cause de chômage. En chassant de France les plus aisés qui ne veulent pas payer cet impôt - et on les comprend - il conduit ces derniers à investir dans des pays où cet impôt n'existe pas, ce qui veut dire qu'ils créent des emplois ailleurs. Il en résulte que les Français s'appauvrissent et sont condamnés au chômage par la faute de leurs dirigeants. Il est immoral, car à l'instar de cet autre impôt lui aussi parfaitement injuste, l'IRPP, il punit les créateurs de richesse et les bons gestionnaires, c'est à dire les gens travailleurs, intelligents et économes, au profit des incapables, des paresseux et des gaspilleurs. "Quand les gaspilleurs sont au pouvoir, la bonne gestion devient un délit ". C'est le monde à l'envers : les mauvais élèves sont récompensés et les bons élèves punis ! Il est contraire aux dispositions de la charte européenne des droits fondamentaux qui interdit toute discrimination entre les citoyens, même en raison de la valeur de leur patrimoine, ce qui est effectivement le cas pour l'ISF et l'IRPP. Il est d'une très faible rentabilité. La mise en oeuvre de cet impôt nécessite l'emploi de nombreux fonctionnaires et occasionne de très lourds frais de fonctionnement, ce qui est cause d'un coût sensiblement égal au montant de ce que cet impôt rapporte. Alors, on est fondé à se demander pourquoi certains politiciens refusent son abolition et d'autres le défendent bec et ongles ? Les raisons sont de nature purement démagogique. Tout d'abord, le nombre des victimes de l'ISF est encore insuffisant pour avoir un impact quelconque sur les résultats d'une élection. Effectivement, le " bon impôt " est celui qu'on ne paye pas soi même et qui est payé par d'autres. Or un politicien n'agit qu'en fonction de son élection ou de sa réélection. Il craint que le fait de demander l'abrogation de cette mesure lui fasse perdre des voix Ensuite, ces mêmes politiciens sont terrorisés à l'idée qu'on puisse les accuser de faire "un cadeau aux riches ". On voit là à quel point cet argument, sans cesse répété par la gauche, est pervers. En effet, fait on un cadeau à quelqu'un en renonçant à lui prendre de force par l'impôt des sommes qu'il a péniblement gagnées ou économisées en les soustrayant à grand peine à la rapacité du fisc ? Dit on qu'un malfaiteur qui vient de cambrioler un domicile " fait un cadeau " à sa victime en lui laissant, par générosité sans doute, quelques objets personnels ? Pour ajouter à la perversité de cet argument, on peut dire qu'en bons démagogues les politiciens de gauche font appel à des sentiments peu honorables qui sont l'envie et la jalousie. Bien entendu, les politiciens mentent dans cette affaire comme ils le font souvent. La véritable raison du maintien de cet impôt ainsi que de l'impôt sur le revenu est le désir de mettre les contribuables en fiches et d'en savoir le plus possible sur eux et sur leurs biens afin de mieux les contrôler. Ce motif, bien que réel, n'est pas porteur électoralement, aussi est il passé sous silence. Il est grand temps que des dirigeants honnêtes, intelligents, compétents et soucieux de l'intérêt général de la France et des Français parviennent au pouvoir et procèdent enfin à une véritable réforme fiscale qui verra la fin de ces impôts iniques que sont l'ISF et l'IRPP. Alexandre Crichton
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