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8/6/24 | Claude Reichman |
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Il n’y a pas un seul candidat libéral à cette élection européenne. Certes il y en a un ou deux qui présentent un zeste de libéralisme, mais ce n’est que pour donner un peu de goût à leur breuvage socialisant. Cette élection est donc pour moi fort dépeuplée. Je suis face à un désert idéologique, où toute la nature se résume à quelques arbustes rabougris. L’image que donne la France est celle d’un Sahara où le soleil ne se lève que pour brûler. Pourtant notre pays est engagé dans une coalition qui lutte pour préserver la liberté de l’Occident que met en péril le tyran russe, comme l’appelle justement le président des Etats-Unis. Comment peut-on être socialiste – et même communiste – dans une telle alliance ? Nos amis sont décidément bien tolérants envers nous. Il est vrai que la France a encore du sens. Elle ne le doit qu’à son passé. Mais à mesure que le temps passe, nous sommes poussés en dehors du monde civilisé. Non par nos amis, mais par notre propre faute. Je suis la politique depuis de nombreuses années et j’y participe. Ce que je constate aujourd’hui me navre. Tous les espoirs et les efforts de redressement ont été anéantis par l’Etat, qui n’a cessé de prendre de l’argent aux actifs pour le distribuer aux inactifs. Dans des conditions d’ailleurs très contestables, puisque le régime de retraite a été bâti sur une idée folle consistant à ne jamais se soucier du sort des jeunes, contraints de financer les pensions de leurs aînés sans avoir la moindre chance d’en bénéficier un jour à leur tour en raison de l’effondrement du nombre de cotisants. L’Etat, me direz-vous, mais qui est l’Etat ? La réponse est simple. L’Etat, ce sont ceux qui s’en sont emparés. Des partis politiques donc, dirigés par de hauts fonctionnaires alternant entre fonctions électives et pantouflages rémunérateurs et se souciant de la France comme de colin-tampon. La France, pour eux, n’a jamais été qu’un terrain d’expérience où l’on peut faire valoir son agilité intellectuelle sans jamais se soucier du résultat pour la nation. En fait ces gens ont tué le patriotisme en France en le rendant inutile et même gênant car il perturbe la redistribution de l’argent des Français. L’Etat s’est comporté en ennemi de la France et non en rempart. La lutte contre l’Etat prédateur est devenue une ardente obligation dans notre pays. Or nous vivons une élection nationale où ce sujet n’a pas même été évoqué. Certes il s’agit d’une élection européenne, comme le répète M. Macron pour échapper à son bilan national, mais depuis quand l’Europe n’a-t-elle plus de rapport avec un pays qui en est membre ? En vérité, nous sommes entrés dans l’ère du mensonge permanent, au point qu’il va nous falloir un enfant, comme dans le conte d’Andersen, pour dissiper le nuage de crédulité qui fait voir à tout un peuple les habits neufs du souverain, alors qu’il est nu. Ce serait d’ailleurs assez drôle de représenter une cérémonie où tout le monde, du président au dernier manant, serait nu comme un ver et manifesterait son enthousiasme pour un régime qui l’a ainsi transformé. Ce qui doit nous rassurer, c’est qu’aucun régime aussi décadent que le régime français actuel ne s’est jamais maintenu très longtemps. Même le communisme soviétique a fini par s’effondrer, soixante-douze ans après son instauration. Le régime français ne tient que par 250 000 policiers et gendarmes. Qui dissipent rapidement toute manifestation un peu dangereuse. Mais le maintien de l’ordre a ses limites. Surtout quand l’ordre n’est maintenu que dans les lieux les moins désordonnés. Car là où le désordre sévit vraiment, il règne en maître, le pouvoir tremblant à l’idée de devoir affronter les populations immigrées. Du coup, c’est une égérie de l’immigration qui est devenue la voix de l’opposition en France. Et ce n’est qu’un début. En ce 80e anniversaire du Débarquement, il faut se souvenir de l’appel du 18 juin 1940, qu’aucun discours officiel n’a évoqué, comme si toutes ces excellences réunies ressentaient une crainte révérencielle face à l’extraordinaire exploit d’un général inconnu qui avait fini par incarner son pays et par apparaître comme son sauveur. Pour tout dire, ce qu’a fait De Gaulle, en fait ça ne se fait pas. Et pourtant, ça s’est fait. Comme tous les grands évènements de l’histoire, l’épopée de la France libre s’est produite au mépris de la vraisemblance. Et pourtant, elle a eu lieu. Voilà pourquoi nous ne devons pas perdre courage. L’adversaire que nous devons affronter n’est pas fort d’une armée de fer, mais d’une montagne de paresse qu’il a répandue sur notre peuple. Elle est plus difficile à affronter qu’un adversaire lourdement armé parce que ces armes-là ont pour effet d’endormir ceux qu’elles frappent. Mais leur effet se dissipe à mesure qu’elles se décomposent dans l’effondrement général. Il vient toujours un moment où les ministères sont désertés. Et où la voix du peuple peut enfin se faire entendre. Notre devoir est de veiller à ce que cette voix soit bien celle du peuple et non de quelque usurpateur. Restons éveillés et attentifs. Les évènements approchent ! Claude Reichman
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