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6/8/22 Claude Reichman
     
            Assez bavardé, rétablissons nos droits !

Un problème, un chèque. C’est –et ce sera – la politique de M. Macron, tant que les créanciers de la France continueront à lui prêter de l’argent. Et que peut-il faire d’autre ? Aucune réforme importante ne pourra se faire, faute d’une majorité à l’Assemblée nationale. Comment en est-on arrivé à cette impuissance politique ?

La raison majeure en est le mensonge. Le communisme et le nazisme l’avaient érigé en dogme de gouvernement. On a pu croire que leur défaite avait été aussi celle de ce dévoiement majeur de la politique. Il n’en a rien été. Le mensonge règne partout dans le monde et on aurait peine à citer un gouvernant connu pour dire la vérité. Est-ce parce que les hommes sont devenus trop nombreux qu’il n’y a plus de place pour l’honnêteté en politique, comme si l’effet de masse interdisait le dialogue entre le pouvoir et le peuple ?

L’effet de masse a trouvé une expression symétrique dans les médias. Leur multiplication technologique n’est qu’une illusion. Certes, n’importe qui peut créer sa chaîne d’information sur Internet, mais elle sera réduite à filmer des inconnus. Les personnalités influentes se réservent pour les médias de masse … pour toucher les masses !

A cela s’ajoute le petit nombre de vrais penseurs. On ne sait si c’est une malédiction de l’époque ou une condamnation au silence par la censure médiatique, mais leur nombre n’a cessé de se réduire à mesure qu’augmentait la quantité des moyens d’expression. Sans doute y-a-t-il un phénomène d’usure. A force d’entendre les mêmes se répéter sur tous les médias, l’auditeur finit par se boucher les oreilles, ou par fermer son poste. « Encore lui », s’écrie-t-on en découvrant le millième passage de Tartempion sur le plateau de Télémachin.

Une autre explication – qui ne contredit pas la précédente – réside dans la difficulté de l’action dans une société de masse, et, du coup, dans sa réduction à des accès de fièvre passagers qui ne peuvent donner lieu à des combats idéologiques et donc à l’expression de concepts novateurs ou à tout le moins excitants pour l’esprit. On en est réduit à la géniale formule de Raymond Devos : « Quand je n’ai rien à dire, je veux que cela se sache ! »

Donc, nous en sommes arrivés au degré zéro de la politique. Mais on aurait tort de croire cette situation définitive. On a toujours tort de proclamer la fin de l’histoire. Tant qu’il y aura des hommes, il y aura de l’histoire. Et l’on a de chance de comprendre quelque chose à son déroulement qu’en se concentrant sur les tendances profondes.

Rien de tel à cet effet que l’étude des grands textes. L’humanité a la chance d’en avoir conservé en grand nombre, même si beaucoup ont disparu dans les tourmentes de l’histoire. Or tous ces documents essentiels nous disent la même chose : seuls les esprits fermes et tenaces ont prise sur les faits, dussent-ils attendre longtemps la consécration de la vérité.

Nous voilà donc à l’inverse du monde actuel, où un fait chasse l’autre sans qu’on puisse les rattacher à un sens quelconque. C’est là toute la difficulté. Le sens de l’histoire existe. Non parce que telle doctrine doive finir par s’imposer, mais parce que l’humanité a un passé et qu’il ne cesse de peser sur la destinée des hommes. Tout le combat de ceux-ci consiste à créer de l’avenir malgré le passé, si fidèle soit-on à ses origines.

Les grands hommes n’ont jamais été nombreux, même si l’anonymat leur est souvent réservé au détriment de leurs mérites. Mais leur existence est toujours liée à celle de grandes idées. On est parfois surpris de constater que celles-ci ne sont finalement pas très nombreuses. Si l’on considère l’exemple français, on s’aperçoit que notre société a culminé quand elle a énoncé ce qu’elle a appelé les droits de l’homme. Et qu’elle les a exprimés dans un texte qui trône au-dessus de nos lois, au sommet de la Constitution : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. »

Ces droits naturels sont aujourd’hui bafoués par la faute de politiciens sans vergogne et de juges félons. Aucune action politique digne de ce nom ne peut désormais se développer que pour le rétablissement de nos droits. Tout le reste n’est que bavardage inconséquent.

Claude Reichman




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