Retraités français, préparez-vous à émigrer au Maghreb (si l'on veut bien de vous)

L'avenir est très sombre pour les retraités et futurs retraités français. M. Raffarin, avec une démagogie et une impudence incroyables, prétend avoir réglé le problème des retraites. Il n'en est rien. Certains considèrent que les mesures décidées l'année dernière sont financées à 20 %, ce qui serait déjà très loin du compte. Mais il se trouve que c'est faux. Deux années de cotisation supplémentaires pour le secteur privé ne représentent qu'une augmentation du financement de 5 %. Quant à l'alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires, elle signifie leur maintien prolongé en activité, c'est-à-dire une dépense supplémentaire pour le budget de l'Etat. Tout le reste repose sur des hypothèses de croissance déraisonnables dans le cadre de l'Etat providence et sur le recul du chômage, tout aussi improbable, qui en résulterait. La " réforme " de M. Raffarin n'est donc que de la poudre aux yeux, destinée précisément à empêcher les Français d'y voir clair. Il est inéluctable que les retraites des Français diminuent au moins de moitié dans les années qui viennent, sans compter avec la fonte supplémentaire de cotisants que vont provoquer les délocalisations ainsi que la possibilité de s'assurer pour sa retraite ailleurs qu'en France sans aucune pénalisation fiscale, en vertu des dispositions communautaires.

A cette dramatique perte de revenus va s'ajouter pour les retraités le coût croissant des impôts locaux. Les lois de décentralisation ont mis en route une machine infernale. En vingt-cinq ans, la fonction publique locale est passée de 529 576 à 1 737 400 agents, soit 1 207 824 agents supplémentaires, tandis que les impôts locaux passaient de 3,1 % à 5,1 % du PIB, ce qui veut dire qu'aujourd'hui ils nous coûtent la bagatelle de 76 milliards d'euros (500 milliards de francs). Quand on sait que la TVA rapporte annuellement 115 milliards d'euros (754 milliards de francs), il est frappant de constater que la fiscalité locale représente désormais les deux tiers de l'impôt qui traduit le mieux l'activité économique réelle du pays. Et cette infernale augmentation des impôts locaux n'a nullement empêché les dépenses de l'Etat de continuer à augmenter, alors même que la régionalisation était censée se traduire par un transfert de dépenses et non par une croissance simultanée !

Tous les éléments du drame sont réunis

Le retraité qui se croyait à peu près protégé pour ses vieux jours va bientôt découvrir que sa pension diminue chaque année tandis que les prélèvements fiscaux, sociaux et locaux ne cessent d'augmenter. C'est dire qu'il ne pourra même plus conserver l'appartement ou la maison dont il a acquis la propriété afin de n'être pas exposé aux aléas de la location. Il ne lui restera dès lors plus d'autre solution que d'essayer de vendre sa demeure, ce qui sera pratiquement impossible étant donné que tout le monde fera la même démarche et que le marché sera saturé. En désespoir de cause, il se résoudra à essayer de se fixer dans un pays où ses très modestes moyens lui permettront quand même de vivre décemment, c'est-à-dire un pays peu développé. C'est évidemment le Maghreb qui deviendra, pour cette raison et grâce à sa proximité avec la France, le lieu d'élection principal des retraités français. Si les autorités de ces pays l'acceptent ! En moins d'un demi-siècle, les technocrates français auront donc réussi le plus formidable transfert de population que notre pays ait connu depuis les grandes invasions de la fin de l'empire romain. Des millions de Maghrébins seront venus habiter et faire souche en France, tandis que des millions de retraités français seront allés finir leurs jours de l'autre côté de la Méditerranée.
Qu'on ne croie surtout pas qu'il s'agisse d'une histoire imaginaire. Tous les éléments du drame sont réunis. Le seul point d'interrogation réside dans la possibilité d'un changement de régime en France qui rebattrait toutes les cartes et ferait échapper notre pays et ses habitants à l'affreux destin qui les menace.

Les mesures à prendre sont connues. Nous les avons énumérées dans le programme politique que nous avons présenté à l'occasion de la dernière élection présidentielle et qu'on peut lire sur notre site internet. Personne de sérieux ne peut croire que les politiciens actuels, imbus de collectivisme, de technocratie et de mépris du peuple soient capables de mettre en œuvre les grandes réformes qu'exige la situation. Il faut donc tous les remplacer. C'est ce qui se produit lorsqu'un régime s'effondre. Et celui-ci n'en a manifestement plus pour longtemps. Chacun doit donc se préparer à prendre ses responsabilités et à regrouper autour de lui des hommes et des femmes qui seront à la fois les acteurs et les relais de la renaissance française. L'actuelle apathie du peuple français ne doit pas nous tromper. Nous savons que le sentiment patriotique se lève tout d'un coup, comme les tempêtes. Plus rien alors ne résiste à son élan.

Le premier et grand changement sera la fin du mensonge. Déjà certains éditorialistes sentant approcher l'orage laissent apparaître dans leurs articles des vérités qu'ils n'osaient pas dire il y a encore quelques semaines. La vérité est contagieuse et dès qu'elle commence à se faire jour, le mensonge qu'elle remplace devient soudain odieux à tout le monde et ceux qui le profèrent sont chassés ignominieusement des tribunes et des tréteaux. Bien des gens aujourd'hui ferment leur radio ou leur télévision dès qu'ils entendent le son d'une de ces voix mielleuses et trompeuses qui abusent le peuple depuis beaucoup trop longtemps. Notre maison commune est à nettoyer de fond en comble. Vivement la grande lessive.

Claude Reichman