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12/12/08 Eric Revel

Quelles faiblesses nos banques cachent-elles sous le tapis ?

Le crédit est toujours en panne en France. La vague de la crise, l'année prochaine, sera très forte. Et pourtant les taux d'intérêt baissent partout........

Mais que fait le gouvernement ? Bercy s'attaque aux crédits revolving. La belle affaire ! En dépit des baisses massives des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne, les consommateurs ont la cruelle impression de ne pas en voir la couleur.

On le sait, la Banque centrale européenne, au début de ce mois de décembre, a baissé de 0,75 % ses taux directeurs. Une décision historique, très tardive pour relancer l'économie, mais historique quand même. 0,75 % de baisse pour des taux en Europe qui sont revenus au niveau de 2,5%.

Or que croyez vous qu'il se passe ? Réponse rien. Ou presque ! Les taux d'intérêt aux consommateurs, en France, restent accrochés, le plus souvent, à la barre des 5 %. Que les banques soient en difficultés est un fait. Mais que ce soit aux consommateurs de restaurer la marge des banques est une ineptie macro et micro-économique. L'économie, en effet, a besoin de consommation et de crédits pour sortir de la crise forte qui va s'abattre sur la planète, pire en 2009 qu'en 2008 nous dit ce matin le FMI.

Alors pourquoi les banques refusent-elles de prêter en dépit de ces baisses de taux et en dépit des liquidités massivement investies dans leur bilan ? Des liquidités, qui sont l’argent des contribuables également consommateurs !
Une idée. Une piste de réponse. Parce que nos chères banques connaissent, sans forcément le dire clairement, l'état de leur propre hors bilan. On comprend qu'elles n'aient pas envie de prêter de l'argent à leur concurrent dont elles ignorent la situation financière, situation dont elles ont une petite idée au vu de ce qu'elles cachent elles-mêmes sous le tapis !

En tous cas, les consommateurs sont toujours les dindons de la farce. Les grugés ce sont les consommateurs et l'économie nationale. Plus le temps passe, plus les consommateurs pensent tout haut que décidément les banquiers et les pétroliers sont des alliés objectifs menant un même combat. Quand le prix du pétrole s'envole comme celui des crédits, le prix de l'essence à la pompe ou des crédits à la consommation prend immédiatement de l'altitude. En revanche, lorsque le prix du baril fond comme neige au soleil ou que la BCE, redevenue lucide, fait vaciller ses taux d'intérêt, il faut attendre longtemps pour que les consommateurs en bénéficient dans leur vie quotidienne.

L'Etat veut conditionner ses aides aux entreprises à l'interdiction d'une délocalisation, comme par exemple dans l'automobile. L'Etat ne doit-il pas conditionner ses colossales garanties aux banques à l'assurance qu'elles répercutent les baisses de taux et libèrent enfin le crédit ? Voilà la question.

Eric Revel


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