L’immigration, un mensonge d’Etat
La désinformation officielle sur l'immigration et son ampleur, que j'ai
dénoncée en 2007 dans La fracture identitaire (Fayard), est un
scandale qui perdure et interdit toute politique lucide face à cette
possible bombe à retardement. Une fois n'est pas coutume, Marianne se
fait, cette semaine, l'utile écho de cet aveuglement volontaire, dans un
article intitulé : « Immigration: l'Insee aurait-elle peur des chiffres ? »
L'hebdomadaire y rappelle les conclusions d'une étude des démographes
Michèle Tribalat et Bernard Aubry. Le document fait état de 37 % de jeunes
d'origine étrangère en Ile-de-France, de plus de 60 % dans une vingtaine de
villes, d'une explosion du nombre de jeunes originaires d'Afrique
sub-saharienne, d'une proportion de jeunes d'origine étrangère en très forte
hausse dans l'ouest de la France. Mais c'est dans la revue Commentaire,
et non dans une publication de l'Insee, que cette étude a trouvé refuge.
Tribalat : "L'Insee préfère ne pas informer plutôt que de risquer de
publier une nouvelle sensible. Par peur de réveiller le racisme en France".
Ce syndrome persistant du politiquement correct est, comme toujours, animé
des meilleures intentions. Mais il se révèle indéfendable quand il en vient
à camoufler volontairement des réalités, voire à les sous-estimer. Je ne
résiste pas à rappeler l'hilarante étude de François Héran, directeur de l'Ined
(Institut national d'études démographiques), qui en 2004 avait publié un
rapport, largement médiatisé, assurant : "La France n'est pas un pays
d'immigration massive".
Depuis, Héran n'a jamais cessé d'être promu, en remerciement d'une telle
perspicacité, tandis que Tribalat n'a jamais cessé d'être placardisée. Le
plus étonnant reste la passivité des médias, qui n'ont pas jugé utile
jusqu'à présent (mais Marianne semble se réveiller) de dénoncer ces
opérations de propagandes menées par l'Insee et l'Ined, avec l'aval des
pouvoirs publics, et constitutives selon moi d'un mensonge d'Etat.
Ivan Rioufol
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