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25/3/09 Ivan Rioufol
       La leçon de résistance d’Isabelle Adjani

Je serais curieux de savoir ce que pense (mais j'en ai comme une idée) le sociologue Laurent Mucchielli du film "La journée de la jupe", qui sort ce mercredi après avoir été diffusé vendredi sur Arte (record d'audience : 2,2 millions de téléspectateurs).

Régulièrement invité par les médias, il répète que les problèmes des cités sont exclusivement sociaux. Faire prévaloir des données ethniques ou culturelles revient, pour lui, à soutenir une forme de xénophobie. Mercredi, dans Le Monde, il comparaît encore le phénomène des bandes des cités à celui des Apaches ou des blousons noirs au XX è siècle. Avec ce même raisonnement, il avait contesté la spécificité des viols collectifs (les tournantes) dans les banlieues.

Muchielli est la voix exemplaire du politiquement correct, qui consiste à refuser de regarder la réalité en face. Or, même la députée PS, Delphine Batho, le constate : "On ne peut nier l'existence d'un vrai problème de sécurité dans les banlieues, et pas seulement pour des causes sociales." (Le Figaro, lundi).

"La journée de la jupe", de Jean-Paul Lilienfeld, décrit tout ce que la sociologie bien pensante, répercutée par les médias, s'emploie à dissimuler : la démission de la République devant les minorités, l'ensauvagement de nombreux jeunes des cités, l'emprise de la culture musulmane sur leurs comportements, notamment vis-à-vis des femmes. Ce film courageux, qui s'est plié à la règle du théâtre classique des trois unités (comme le fit Sidney Lumet dans Un après-midi de chien), est tenu à bout de bras par une surprenante Isabelle Adjani, qui se prête à une efficace dénonciation de l'Education nationale accommodante.

 "Votre seule chance, c'est de travailler à l'école", dit-elle, dans son rôle de résistante laïque et de professeur de français essayant de faire apprendre Molière à une classe multiethnique. Reste à espérer que ce film salutaire aura le succès d' "Entre les murs", qui flattait, lui, la déculturation.

Ivan Rioufol
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