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2/3/10 | Ivan Rioufol |
Immigration : briser la loi
du silence ! La France connaît la chanson : elle serait discriminante, xénophobe, islamophobe. Coupable, forcément coupable : une "violence psychologique" dont feraient bien de s'occuper les députés, qui viennent d'en faire un délit quand elle concerne les femmes. Cela fait des décennies que les Français se voient ainsi décrits, par les idéologues de l'antiracisme qui tiennent le haut du pavé, comme des beaufs craignant les étrangers sur leur sol et devant s'excuser du passé de leur propre nation. C'est encore ce cliché insultant et culpabilisateur qui sert de prétexte à la "Journée sans immigrés", qui s’est déroulée lundi et voulait démontrer que "dans la France de 2010, il y a encore un racisme au quotidien qui est très difficile à vivre", comme l'a expliqué une des initiatrices, lundi dans La Croix. Le collectif "24 heures sans nous" veut aussi prouver le poids économique des immigrés dans la société. La France est le pays le plus accueillant d'Europe et l'un des plus tolérants. Les enquêtes montrent que le racisme est un sentiment qui est très majoritairement rejeté par l'opinion. Faut-il pour autant toujours plus d'immigrés, comme le suggèrent ceux qui assurent que la France, sans eux, ne serait rien ? Si cette journée à une vertu, c'est de poser la question. Mais la réponse ne peut plus se permettre d'être uniquement morale. Elle devrait être politique. Or il est consternant de constater que l'Etat a toujours refusé de se donner les moyens d'évaluer l'immigration et ses conséquences. L'"emprise morale de l'antiracisme se traduit par la rétention, l'arrangement des faits, l'abstention, sans compter la faible incitation à une connaissance dégagée de tout enjeu idéologique", écrit la démographe Michèle Tribalat dans un prochain livre (Les Yeux grands fermés, Denoël) sur lequel je reviendrai "Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la cité. Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence", écrit le collectif qui a convié "les immigrés, enfants d'immigrés et les citoyens conscients de l'apport de l'immigration en France" à cesser de "consommer et/ou travailler" lundi. Mais s'il s'agit de prouver, alors, chiche ! Que le gouvernement brise la loi du silence, lance les études adéquates et publie les informations. Que les politiques et les médias comparent, éléments en mains, les bénéfices de l'immigration et ses coûts, ses avantages et ses inconvénients. Que les Français, les premiers intéressés à l'avenir de leur nation, se prononcent dès lors en connaissance de cause. Cela pourrait s'appeler "exercice de démocratie dans une République responsable". Qui craint la démonstration par la preuve? Ivan Rioufol
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