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18/12/12 | Ivan Rioufol |
Depardieu
dénonce une oppression française ! Ceux qui ont coutume de se faire injurier par les "humanistes" ne peuvent que comprendre Gérard Depardieu. Et cela fait du monde. Son bras d’honneur au gouvernement et à ses médias est une bouffée d’oxygène. Son salutaire acte de révolte entre en résonance avec l’indignation que suscite une gauche de plus en plus sectaire et manichéenne. Depardieu a raison de refuser d’être traité de "minable" par Jean-Marc Ayrault, au prétexte d’avoir choisi de s’installer en Belgique. Je le comprends quand il explique, dans sa lettre ouverte au premier ministre, publiée dimanche dans Le Journal du Dimanche, vouloir rendre son passeport : "Je n’ai malheureusement plus rien à faire ici (…) Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés". Quand Michel Sapin, ministre du travail, évoque une "déchéance personnelle" en guise de commentaire, il dit la morgue glaçante qui habite les donneurs de leçons d’altérité. Excédés par la liberté des autres, ils ont l’insulte en bouche. Dimanche, c’est Dominique Bertinotti, ministre déléguée de la famille,
qui a qualifié d’homophobes ceux qui s’opposent au mariage homosexuel. Et je
passe ici sur la haine qui habite la presse de gauche quand elle qualifie
d’extrémistes ou de "néo-fachos" les quelques-uns qui osent ne pas penser
comme elle. Ce qu’il dénonce, en voulant quitter son pays, est une oppression française. Elle s’aggrave et devient insupportable. Cette oppression est intellectuelle, avec son conformisme pesant ; elle est morale, avec son relativisme institutionnalisé ; elle est fiscale, avec ses impôts confiscatoires. Elle ne fait pas seulement fuir les fortunes établies, mais aussi les talents et bien des esprits réfractaires. En fait, Depardieu dit une vérité. Néanmoins, en voulant s’exiler et rendre sa nationalité, il abandonne un combat. Ceux qui rejoignirent Coblence ne firent pas l’histoire. Aussi, si je comprends sa décision, je la trouve prématurée. Rien n’est encore perdu. Pour ma part, je persiste à penser que la résistance, plus que jamais nécessaire, doit être menée de l’intérieur. Les injures des moralistes et de tous ceux qui au nom de l’"apaisement" sont en train de monter les Français les uns contre les autres, marquent leur désarroi. Leur défaite est en eux. Ivan Rioufol
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