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11/3/10 | Ivan Rioufol |
La justice n’a pas besoin de justiciers rêvant
d’humilier les puissants ! Les juges d'instruction ne sont victimes que d'eux-mêmes. Si le gouvernement veut les faire disparaître dans sa prochaine réforme de la Justice, actuellement en discussion à la Chancellerie, c'est bien parce qu'ils en sont venus, au fil de ces dernières décennies, à se comporter comme des justiciers, abusant de leurs droits et de leurs pouvoirs. Nombre de relaxes et de non-lieux auront souvent été les piteuses conclusions des combats égotiques de "petits juges" rêvant d'humilier les puissants, et si possible le président de la République lui-même. "Suppression du juge d'instruction : la fin des perquisitions à l'Elysée",
disait d'ailleurs, mardi, un des slogans brandis lors de la manifestation
des professionnels de la justice. Le même jour, on apprenait le non-lieu
général dans l'affaire du financement du Parti républicain, ouverte il y a
vingt ans. La présomption d'innocence, le secret de l'instruction,
l'équilibre de l'enquête auront été autant de principes balayés par ces
Saint-Just, au nom d'une moralité dont ils se prétendaient les seuls
dépositaires. La grande majorité des dossiers est donc déjà suivie par le parquet, sans contre-pouvoir pour l'instant. L'instauration d'un juge de l'enquête et des libertés, à l'indépendance garantie, me semble une proposition admissible. A ceux qui exigent l'indépendance totale du parquet, je rappelle que la Justice n'est pas un pouvoir mais une autorité, qui a toujours eu un lien hiérarchique avec l'exécutif. J'estime que celui-ci doit être maintenu, afin d'éviter le gouvernement des juges. Qu'en pensez-vous ? Ivan Rioufol
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