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22/3/10 Ivan Rioufol
   Une minute de silence pour le PS et                           l’UMP !

C'est Georges Frêche, réélu en Languedoc-Roussillon, qui a fait dimanche soir le meilleur diagnostic en réclamant "une minute de silence pour le PS et l'UMP qui sont les vrais perdants de ces élections au vu de l'abstention (...). Les partis politiques sont devenus comme des étoiles, ce sont des étoiles mortes. Ils continuent de briller mais ils sont morts depuis longtemps".

Je tenais une analyse semblable lundi dernier. Elle se confirme à l'évidence ce lundi, même si les abstentions ont reculé par rapport au premier tour (48,81% contre 53,67%). En 2004, les abstentions aux régionales avaient été de 37,9% au premier tour et de 34,3% au second tour. Ce qui ressort de ce scrutin en partie boycotté est bel et bien une révolte civique. Or elle n'a été que très peu analysée sur les plateaux des télévisions. Cette cécité des politiques, et singulièrement d'un PS se croyant porté par une vague rose, est très exactement ce que les électeurs leur reprochent. A la longue, cela pourrait mal finir...

Comme au premier tour, les électeurs de droite ont majoritairement boudé les urnes. Au point que la gauche arrive en tête dans le fief sarkozyste des Hauts-de-Seine. Les bons scores du FN, qui progresse de 500.000 voix, ont accéléré la victoire socialiste dans les triangulaires perdues par l'UMP (excepté pour l'Alsace). Il n'y a donc pas de dynamique de gauche dans ces votes par défaut. Mais c'est bien, néanmoins, la politique de Nicolas Sarkozy qui a été sanctionnée par ceux qui l'avaient élu.

Revenir aux fondamentaux, comme l'ont réclamé hier soir quelques ténors de la majorité, doit être effectivement la priorité du gouvernement. Mais saura-t-il répondre à la France silencieuse ? Celle-ci attend que les yeux s'ouvrent sur la réalité du pays. Ce n'est pas le remaniement qui se prépare qui saurait être la réponse. Une autre manière de faire de la politique, dégagée des idéologies et de leurs œillères, doit être urgemment inventée. Urgemment, car la rue gronde.

Le redire : les électeurs, démobilisés par l'incompréhensible passivité des partis, attendent que ceux-ci fassent preuve de courage pour aborder les faillites de l'Etat-providence et de la société multiculturelle. Le terrorisme intellectuel, qui rend impossible de décrire la vérité des faits, est le premier obstacle à abattre définitivement. Je lis ceci, dans l'éditorial de L'Humanité de samedi, signé Patrick Appel-Muller, à propos de mon dernier bloc-notes : < Le Figaro se croit ainsi autorisé à lâcher les pires remugles. L'un de ses éditorialistes, Ivan Rioufol, faisait ouvertement la réclame des pires thèses de l'extrême droite, dénonçant dans "l'antiracisme" et la lutte contre les "discriminations" "l'instrument des minorités pour culpabiliser la République", "l'accélérateur de la communautarisation", se ralliant ouvertement aux sorties racistes d'Éric Zemmour assimilant immigration et délinquance. "La démocratie tolérera-t-elle longtemps d'être ainsi confisquée ?" lance-t-il en écho aux tirades de Le Pen.>

Mais c'est ce PC, enfermé dans sa pensée totalitaire qui lui fait soutenir le nouvel islamo-fascisme, qui fait fuir ses électeurs vers le FN. La droite serait bien avisée de les récupérer.

Ivan Rioufol

 

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