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9/6/10 | Ivan Rioufol |
Qu’attend la France pour proclamer la rigueur ? Y-a-t-il un pilote dans l'avion français? Alors que David Cameron vient d'annoncer aux britanniques des efforts "douloureux" et qu'Angela Merkel a décidé d'imposer aux Allemands 80 milliards d'économie en quatre ans (dont 11 milliards dès 2011), Nicolas Sarkozy et son gouvernement n'osent toujours pas parler de rigueur. "Nous allons raboter", explique en substance le Premier ministre, qui avait pourtant déclaré, dès septembre 2007 c'est-à-dire avant la crise des subprimes puis des Etats-providence : "Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite". Il n'est pas besoin d'être un économiste averti pour comprendre que la France ne peut persister dans son attentisme, sauf à voir ses créanciers lui retirer sa confiance. Ce mercredi, le déficit de la Sécurité sociale a encore franchi un
nouveau record avec 26,8 milliards d'euros de pertes. Une dégradation du
classement (AAA) de la France par les agence de notation, qui lui permet
actuellement de bénéficier de crédits à des taux très avantageux, est une
hypothèse qui s'affirme jour après jour. Alors que l'Allemagne exclut de son plan de rigueur une hausse des impositions et de la TVA, on apprend aujourd'hui que la France veut instaurer une taxe sur les hauts revenus (à partir de 11.000 euros par mois, sans que l'on sache s'il s'agit de brut ou de net, de foyer fiscal ou de salaire individuel) pour participer au financement des retraites. Cet impôt, non protégé par le bouclier fiscal, viendrait s'ajouter aux hausses des impositions engendrées par le "rabotage" de 10% des niches fiscales. Rappelons tout de même que la France doit trouver 100 milliards d'économie. Qu'attend-elle pour se jeter à l'eau? Ivan Rioufol
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